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L'éducation dans le cadre d'un pays en devenir

L'intérêt premier d'être un pays indépendant est d'accomplir, sans barrières, ce que nous désirons en tant que peuple. Une éducation ouverte à tous, où l'argent n'est pas un obstacle aux esprits d'aujourd'hui, serait le pas le plus important en ce sens. Posons-nous la question suivante : « En quoi l'indexation des frais de scolarité n'est pas la solution ? ».
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3.1 Option nationale instaurera la gratuité scolaire de la maternelle au doctorat. Dans le cas des études collégiales et universitaires, des balises seront mises en place afin de s'assurer que ceux qui bénéficient de la gratuité scolaire contribueront ensuite à la société qui leur a permis d'acquérir leur formation et leurs compétences. Sous certaines conditions, les étudiants étrangers qui demeureront au Québec par la suite pourront bénéficier rétroactivement de ce système.

L'intérêt premier d'être un pays indépendant est d'accomplir, sans barrières, ce que nous désirons en tant que peuple. Une éducation ouverte à tous, où l'argent n'est pas un obstacle aux esprits d'aujourd'hui, serait le pas le plus important en ce sens. Posons-nous la question suivante : « En quoi l'indexation des frais de scolarité n'est pas la solution ? ».

Pour répondre à cette question, nous devons, dans un premier temps, définir ce qu'est l'indexation. L'indexation ajuste les frais de scolarité en fonction de la conjoncture économique: l'indexation consiste à « établir l'uniformité et la continuité d'un montant donné en changeant la valeur numérique proportionnellement à la modification de son pouvoir d'achat » (traduction libre, cité dans Friedman, 1974, p. 52). Cela nous amène à un autre concept, soit celui de l'utilisateur-payeur. Lorsque nous appliquons ce concept à l'éducation, nous la plaçons sur un pied d'égalité avec un produit de consommation. Est-ce que l'éducation est un produit de consommation ?

Lorsque nous nous procurons un produit, nous recherchons, invariablement, un profit (que ce soit un produit d'assurance, action, placement) sur l'investissement. L'effet pernicieux que de placer l'éducation à ce niveau serait d'être spectateur de la disparition des programmes pour les diplômes ne retournant que très peu sur l'investissement initial. Les travailleurs sociaux, enseignants, philosophes, musiciens, auteurs, pour ne nommer que ceux-ci, ne recevront que très rarement autant que les actuaires, comptables, cadres d'entreprise et autres. Ce principe d'utilisateur-payeur mènerait inexorablement à un décroît, voire à la disparition, de certaines de ces professions nécessaires.

En 1994, Jacques Parizeau avait annoncé un gel des frais de scolarité afin d'obtenir la gratuité scolaire graduelle. Économiquement parlant, le dollar ne cesse d'augmenter sa valeur. Donc, en gelant lesdits frais de scolarité, pour une longue période de temps, ceux-ci deviendraient pratiquement inexistants pour les étudiants en bout de ligne. C'était le désir du premier ministre de l'époque. Aujourd'hui, nous croyons qu'il faut faire encore mieux, soit nous offrir la gratuité scolaire balisée immédiatement.

Nous pouvons nous l'offrir. Concrètement, on estime que l'investissement serait de l'ordre de 800 millions de dollars. Simplement pour des fins de comparaison, le coût d'un avion de combat F35, acheté par Ottawa, est de plusieurs centaines de millions de dollars, alors qu'instaurer la gratuité universitaire au Québec oscillerait entre 176 et 405 millions. Également, de simples réformes au niveau provincial pourraient aisément nous procurer cette gratuité scolaire balisée qu'Option nationale propose, notamment : l'abolition de dédoublements ministériels, l'instauration d'un rapport d'impôts unique, l'augmentation du nombre de paliers d'imposition, etc. Ce n'est pas un manque de fonds qui nous empêche de mettre de l'avant ce projet, mais un manque de volonté politique.

Finalement, pour nous convaincre, nous pourrions nous référer à ce qui se fait dans d'autres pays à travers le monde. La plupart des pays européens se dotent d'un programme de gratuité scolaire, et la tendance ne va pas en diminuant. Pourquoi ? Économiquement, un citoyen accédant à des études supérieures sera mieux rémunéré, usuellement, que s'il n'y avait pas accédé. Les études démontrent que ce même citoyen rapportera beaucoup plus d'argent à l'État de par ses impôts. En bref, le montant des impôts perçus serait bien supérieur à ce que la gratuité scolaire nous aurait coûté.

Pourquoi parlais-je d'émancipation des esprits en guise d'introduction, si l'aspect économique prédomine tout au long de ce texte ? L'aspect économique est l'argument des détracteurs de la gratuité scolaire, autant qu'il l'est pour l'accession au statut de pays pour le Québec et, aujourd'hui, l'émancipation des esprits semble nécessairement conditionnelle aux investissements que nous effectuerons.

Quel serait le meilleur investissement pour un pays en construction? Une éducation de choix pour tous. Notre éducation est souvent le seul choix qui nous incombera, lors de notre vie professionnelle. Celle-ci est la base de toute main d'œuvre et formation du citoyen de demain. Nous voulons des penseurs pour notre pays. Le Québec sera un pays pensé par les générations à venir. Pensons à nous en passant par eux.

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