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Exportation de pétrole albertain sur le St-Laurent: Québec met sa crédibilité en jeu!

Alors que les yeux du monde seront rivés vers New York où se tiendra ce week-end le plus grand rassemblement de l'Histoire sur le climat, le pétrole des sables bitumineux empruntera discrètement les eaux du Saint-Laurent pour rejoindre les marchés d'exportation. Pour la première fois, les Québécois sont confrontés à un choix fondamental: protéger le climat ou céder le passage aux sables bitumineux.
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Alors que les yeux du monde seront rivés vers New York où se tiendra ce week-end le plus grand rassemblement de l'Histoire sur le climat, qui précédera un sommet de l'ONU sur la question, le pétrole des sables bitumineux empruntera discrètement les eaux du fleuve Saint-Laurent pour rejoindre les marchés d'exportation. Pour la première fois, les Québécois sont confrontés à un choix fondamental : protéger le climat ou céder le passage aux sables bitumineux.

Le Québec est en proie à devenir la plaque tournante de l'exportation du pétrole issu des sables bitumineux, mais les Québécois n'ont jamais été consultés quant à la possibilité que le fleuve Saint-Laurent serve « d'autoroute pour sortir le pétrole des sables bitumineux », pour employer les mots d'André Pratte, et devienne ainsi un maillon clé de l'expansion des sables bitumineux et des émissions de gaz à effet de serre au Canada.

Pourtant, suite à une autorisation du gouvernement du Québec et de Transport Canada, un premier navire-citerne de quelque 475 000 barils de pétrole lourd quittera, ce lundi (22 septembre), le terminal pétrolier de Kildair Service à Sorel-Tracy. Puis, d'autres navires suivront à raison d'un ou deux voyages par mois. Ce premier convoi pétrolier créera un précédent qui fera du Saint-Laurent une voie d'exportation du pétrole des sables bitumineux, ce qui comporte de nombreux risques pour la santé du fleuve et de ses écosystèmes qui approvisionnent 43 % des Québécois en eau potable.

Vox populi cherche à être entendue...

Il est tout à fait anormal qu'une décision aussi importante quant à l'avenir de notre climat et de notre fleuve soit prise avec autant de désinvolture, sans évaluation environnementale et sans consulter la population. En fait, tout se passe ici comme si on avait voulu procéder discrètement pour amorcer l'exportation du pétrole des sables bitumineux et placer les Québécois devant des faits accomplis. Après la tragédie de Lac-Mégantic, les Québécois seraient en droit de s'attendre à plus de transparence et surtout à être consultés sur le transport de quantités toujours plus grandes de pétrole par rail, par navire et par oléoduc sur leur territoire.

Mais au-delà des risques bien évidents d'une croissance importante du trafic pétrolier sur le fleuve Saint-Laurent, c'est toute la question du climat qui est occultée dans le débat sur le transport de pétrole. Les projets de transport de pétrole en sol québécois permettront une augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans les sables bitumineux de l'Alberta qui effacera tous les efforts consentis par le Québec pour réduire les siennes. Pourquoi les Québécois accepteraient-ils de se faire complices d'une telle croissance des émissions après avoir fait tant d'efforts pour protéger le climat ?

À l'heure où les citoyens de tous les coins de la planète se mobilisent sur la question climatique, et à un an de la grande conférence de Paris sur le climat, le Québec joue sa crédibilité en permettant le passage de pétrole sur son territoire sans condition et sans même soulever la question du climat. Le silence complice de Québec à cet égard en fait un allié de l'Alberta, ce qui ne passera pas inaperçu à New York cette semaine. Si l'engagement du Québec envers la lutte aux changements climatiques est réel, il doit signifier dès maintenant que son territoire et son fleuve ne seront pas ouverts au transport des sables bitumineux tant que l'Alberta n'aura pas fait ses devoirs et désamorcé sa bombe climatique.

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