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Les sportifs à moteurs

Les athlètes pratiquant des sports motorisés doivent impérativement avoir une discipline de vie s'ils veulent s'illustrer et performer. Bon nombre de préjugés dépeignent ces disciplines.
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Au Québec, on peut se vanter d'avoir de bons athlètes, et ce, dans bien des disciplines. Lorsqu'il s'agit de sports motorisés, on retire les mots «professionnels» et «athlètes» assez rapidement, relayant le motocross, le VTT ou la motoneige au rang de passe-temps. Les pilotes eux, sont souvent étiquetés comme des «gars de fond de rang» qui aiment se péter la gueule.

Enlevez-moi ce moteur, que je sois sportif

Tout comme les athlètes de ski alpin ou de natation de ce monde, ceux pratiquant des sports motorisés ont eux aussi un régime alimentaire strict et un entraînement spécialisé. Ils doivent impérativement avoir une discipline de vie s'ils veulent s'illustrer et performer.

Je lève haut la main et j'assume : j'avais moi aussi, il y a quelques années, cette impression de campagnard en regardant ces athlètes.

Des sports exigeants

Je me rappelle encore de la première fois où j'ai vu un coureur professionnel de motocross faire du tapis roulant à 6 heures le matin près de sa remorque de course. Une claque en plein visage!

Une récente étude classait d'ailleurs le motocross comme étant l'une des disciplines les plus exigeantes physiquement et mentalement. Il y a une marge assez incroyable entre votre voisin qui passe à vive allure sur une seule roue devant la maison, et le coureur professionnel. Ce dernier a des obligations, des commanditaires et une certaine pression de performance sur la piste. Bon nombre de préjugés dépeignent ces disciplines, me raconte Alexandra Raymond, pilote de motocross et de snocross : «Comme dans tous les sports, c'est tout ou rien si tu veux performer! Je dois m'entraîner au minimum une heure par jour, en plus des pratiques sur la piste et des courses.»

Discipline et borne forme physique

Désolé de briser vos repères, mais la grande majorité des athlètes de sports motorisés ne sont pas «sur la brosse» le soir après les courses. Qui plus est, l'entraînement n'est pas qu'une question de performance, me justifie le sextuple champion professionnel de snocross Danny Poirier : «Qu'on le veuille ou non, pour tenir une motoneige de 500 livres, il faut être en très bonne forme (...) Sinon ça devient un risque pour le pilote, les spectateurs, et même nos adversaires. Beaucoup de gens s'imaginent qu'il suffit de s'asseoir et peser sur l'accélérateur!»

La question de la forme physique n'est pas celle d'avoir fière allure avec de gros bras, mais bien d'avoir le contrôle sur son véhicule. Pour avoir déjà essayé le VTT, le snocross et la motoneige sur ovale de glace, j'ai remis rapidement mon titre de «gars quand même assez en forme» au rancart. Une situation que Dany Touzin, pilote de VTT sur glace, observe fréquemment : «Ceux que j'ai initiés au VTT ont fait quelques tours et étaient rapidement épuisés. C'est extrêmement exigeant physiquement, et à 140 km/h sur la glace, ça mérite le titre de sport extrême! On est loin de la randonnée avec les amis dans le sentier!»

S'entraîner 4 saisons par année

Et pour garder la forme, plusieurs pilotes de motocross s'envolent vers la Californie ou la Floride durant l'hiver. Histoire de rester dans le bain des courses, d'autres optent pour le snocross ou l'ovale sur glace pour garder leur forme. C'est la stratégie d'Alexandra Raymond, qui vise être dans les 5 meilleures pilotes de motocross féminin au Canada d'ici la fin de l'été : «Parfois, c'est le travail la famille qui nous empêche de partir longtemps dans le sud pour nous entraîner. Même si cela exerce des muscles différents que le motocross, le snocross me garde en mode course psychologiquement et physiquement.»

Évidemment, la seule idée de dépenser de l'essence ou d'appuyer sur l'accélérateur rebute certaines personnes à considérer ces disciplines comme des sports à part entière. Il est peut-être encore loin le jour ou les coureurs de sports motorisés seront considérés comme des athlètes plutôt que des casse-cous!

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