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La voie de l'humilia... l'humilité

Il y a des sots métiers. Des tas. Il n'y a peut-être pas de boulots inutiles, mais les boulots idiots abondent. Vous vous dites qu'il n'y a pas de sots métiers, en sachant que vous vous mentez.
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Il n'y a pas de sots métiers. J'aimerais le croire, mais dans la mesure où l'on ne sort ce cliché qu'à ceux qui sont convaincus d'en exercer un, ça vaut ce que ça vaut.

Il y a des sots métiers. Des tas. Il n'y a peut-être pas de boulots inutiles, mais les boulots idiots abondent, il n'y a pas de doute.

J'ai occupé ma large part de ce genre de travail. Seigneur ; je les ai tous fait, ou à peu près... Si c'est mal payé, déprimant, débilitant, où qu'on y retrouve un patron avec au Q .I. équivalant à la taille de son chapeau, je suis passé par là. Si je suis certain d'une seule chose, c'est que l'adage a été inventé par un type qui avait des tas de sots métiers à combler.

Vous savez de quoi je parle. Vous en avez occupé au moins un. Si vous avez de la chance, c'était durant la période où vous vous fendiez en quatre pour obtenir un diplôme. Si vous n'y êtes pas parvenu, pour quelque raison que ce soit, ça continue sans doute depuis...

La façon dont votre montre déconne dès que vous entrez au boulot, pour commencer... Alors que vous étiez au lit, deux heures plus tôt, les aiguilles tournaient à plein régime, mais subitement, celles-ci se déplacent aussi rapidement que Ryan Walter en échappée (désolé les gamins, vous vous ferez expliquer celle-là!). Vous avez beau regarder le cadran, rien ne bouge. Ah, si, mais très, très lentement. Vous y êtes depuis quinze minutes, mais autant dire quinze jours, et l'insignifiance de ce que vous faites n'a pas la moindre chance de vous divertir. Encore huit heures de ce régime. Puis quatre autres journées de huit heures avant d'être «libre ». Autant dire l'année prochaine, quoi...

Et libre de quoi, d'ailleurs?

Vous vous donnez des défis, dans l'insignifiance, pour vous changer les idées. Vous jouez à «combien de temps je peux passer sans regarder l'heure», et vous n'êtes pas terrible. Vous tentez de trouver les bons côtés de la chose, et le seul que vous voyez, c'est d'être altruiste en évitant à votre prochain d'avoir à faire ce travail en le faisant vous-même. Vous vous dites qu'il n'y a pas de sots métiers, en sachant que vous vous mentez et que vous occupez un emploi qu'un singe sous lithium parviendrait à exercer.

Les salaires de chaque profession devraient directement découler du plaisir qu'est censé en retirer celui qui la pratique. Un étudiant en médecine, par exemple, devrait recevoir un salaire astronomique durant ses études, vu la difficulté de celles-ci. Par contre, puisqu'il a toujours rêvé de soigner les gens et qu'il prendra son pied dans l'exercice de sa profession, son salaire devrait être des plus modestes. Idem pour les flics, qui ont toujours rêvé de protéger et de servir. Puisque c'est une vocation, ils la feraient pour rien, non? Ça semble si mesquin de mêler de l'argent à ça...

Le caissier de nuit de cinquante ans, au garage du coin, devrait gagner une fortune. C'est lui qui doit se botter le cul pour entrer contre sa volonté au boulot chaque soir. Celui qui récure les chiottes du centre d'achats où vous magasinez. L'employé au comptoir de votre boucher, qui supporte les crises des clients. Le type qui trie votre recyclage en bordel. Il ne font pas les choses par passion, eux...

En faisant ça, je me demande si on ne libérerait pas quelques places dans notre système d'éducation. Avec un tel salaire pour les emplois ingrats, je suis certain qu'on ne retrouverait plus que les passionnés dans chaque champ d'expertise. Si mon médecin travaille 60 heures pour 600 dollars par semaine, je saurai au moins qu'il a vraiment très envie de me soigner!

Dans ce monde idéal, les spécialistes attireraient le sexe opposé par l'aura de leurs compétences, et les autres, avec leur argent. Actuellement, le même groupe peut avoir recours aux deux, et les autres... ne se reproduisent pas.

Vous savez ce qu'on dit: si vous ne travaillez pas à réaliser vos rêves, quelqu'un vous embauchera pour réaliser les siens.

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