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Lettre à Céline Dion

Madame Dion, je suis devenu un fan fini de vous. Quelle femme! Quel cœur! Quelle grandeur d'âme! Pendant toute l'émission, j'ai en effet compris pourquoi vous êtes si adulée à travers le monde et, bien entendu, au Québec.
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Chère madame Dion,

Pendant le temps des Fêtes, j'ai eu l'insigne privilège de regarder l'émissionEn direct de l'univers, animée par France Beaudoin, où vous nous avez fait la grâce de votre présence pendant 90 minutes. L'émission avait été télédiffusée le 17 septembre 2016, mais reprise deux fois au cours des fêtes.

Madame Dion, je suis devenu un fan fini de vous. Quelle femme! Quel cœur! Quelle grandeur d'âme! Pendant toute l'émission, j'ai en effet compris pourquoi vous êtes si adulée à travers le monde et, bien entendu, au Québec. Surtout, madame Dion, vous êtes d'une simplicité désarmante. Malgré votre grande célébrité, vous savez rester vous-même, proche de vos proches.

Pour moi, et j'espère aussi pour bien d'autres, vous êtes un modèle de vertu. Je m'explique. On aurait pu croire qu'après le décès de votre tendre aimé époux, survenu le 14 janvier de l'an dernier, vous auriez pris, sinon le voile, du moins une retraite loin de la scène et des médias. Mais non, cette perte n'en fut pas véritablement pour vous. On dirait que cet éternel amour vous propulse vers des cieux nouveaux.

Le philosophe Aristote, dans son Éthique à Nicomaque, décrit très bien les hommes - et les femmes! - doués de grandeur d'âme. Je cite :

« Devant les revers, ceux-ci entament et gâtent la félicité, car ils accumulent chagrins et obstacles à bien des activités. Et pourtant, même dans ce cas, on voit [chez l'homme ou la femme bonne] dans tout son éclat ce qui est beau, chaque fois que quelqu'un supporte sans aigreur des infortunes nombreuses et de taille, non par insensibilité à la douleur, mais parce qu'il [ou elle] possède noblesse et grandeur d'âme.»

Mais ce qui perce le plus chez vous, chère madame, c'est ce sens du transcendant. Vous devinez chez une personne, chez un artiste, ce qu'il représente au-delà de son jeu ou de sa chanson. Vous avez une sorte de connexion particulière avec le transcendant par où vous atteignez la personne dans son être profond et intime. Je songe en particulier à Ludwig van Beethoven branché pour ainsi dire sur la transcendance pour nous la transmettre et faire de nous des êtres plus humains, plus proches, plus fraternels.

Les mots me manquent, madame Dion, et je ferai appel en conclusion à l'écrivain français, François Cheng, qui, dans son tout dernier essai, De l'âme, décrit parfaitement l'expérience éthique et esthétique que je vécu en vous regardant à la télévision.

«Devant une femme étonnamment belle, on est remué sinon bouleversé. Dans le même temps, on éprouve une tremblante appréhension ou, plus exactement, une tendre compassion. On est en présence d'une sorte de miracle de la nature, un don proprement divin; en cela même, cette beauté, telle une fine porcelaine, est fragile. On s'interroge : qu'est-il arrivé là? D'où vient que cette beauté soit, et qu'elle suscite émerveillement, émoi, quête - ou alors, sous une forme désastreuse, envie de conquête? L'univers peut-il se contenter d'exister simplement, banalement? Pourquoi faut-il qu'il se manifeste par une présence aussi impérieuse?»

Madame Dion, devant mon téléviseur, ce soir-là, j'étais en direct de l'univers de la Beauté.

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