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Énergie Est: pour un débat plus équilibré

TransCanada doit continuer d'être à l'écoute de la population et travailler à l'amélioration de son projet et des relations qu'elle entretient avec les parties prenantes.
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Le débat sur le projet d'oléoduc Énergie Est a repris de plus belle alors que le Maire de Montréal, Monsieur Denis Coderre, s'est dit publiquement en défaveur du projet. Monsieur Coderre y est allé de fracassantes déclarations, traitant notamment TransCanada d'entreprise «arrogante» et qui «regarde [les gens] de haut».

Les propos de Monsieur Coderre faisaient écho à ce que ressentent d'autres maires de municipalités québécoises.

Même le Maire de la ville de Québec, Monsieur Régis Labeaume, pourtant favorable au projet, disait récemment que l'entreprise albertaine n'avait pas répondu aux inquiétudes des élus et de la population et qu'il trouvait ses dirigeants «incompétents». Rien de moins.

Mieux communiquer

Il faut reconnaître que TransCanada a de la difficulté à connecter avec les Québécois. Ces derniers ne semblent pas comprendre les avantages du projet pour le Québec tout en constatant les risques environnementaux, notamment pour les rivières et le fleuve St-Laurent.

Le fait que la population québécoise ne soit pas familière avec l'industrie pétrolière et gazière n'aide pas à la situation. Malgré cela, les gens veulent comprendre; veulent qu'on leur explique les détails techniques, environnementaux, économiques, etc. TransCanada doit comprendre d'où part le Québec concernant leur industrie et s'adapter en conséquence.

De surcroît, le fait de taper sur la tête des regroupements environnementaux est une stratégie qui devra être abandonnée. Mieux vaut se concentrer à expliquer à la population ce qu'elle veut savoir plutôt que de perdre son temps à critiquer la mauvaise foi de militants qui ne changeront jamais d'idée de toute façon.

TransCanada doit continuer d'être à l'écoute de la population et travailler à l'amélioration de son projet et des relations qu'elle entretient avec les parties prenantes. C'est la seule voie qui la mènera potentiellement au succès.

Ceci dit, bien que l'entreprise albertaine soit en partie à blâmer pour la mauvaise presse actuelle de son projet au Québec, il serait souhaitable d'avoir un débat plus équilibré. Énergie Est comporte bel et bien des avantages économiques et il serait navrant de rater l'opportunité d'en tirer profit.

Des avantages économiques pour le Québec

En effet, Énergie Est pourrait permettre un approvisionnement plus sûr en pétrole pour notre industrie pétrochimique. Cette dernière supporte, avec les industries plasturgiques lui étant reliées, plus de 40 000 emplois dans l'Est de Montréal ainsi que dans la région de la capitale-nationale.

La raffinerie de Valero pourrait notamment trouver intéressant d'acheter davantage de pétrole en provenance de l'Ouest canadien, elle dont la capacité de raffinage ne sera comblée qu'à 50% par le pétrole transporté par la ligne 9b d'Enbridge.

En plus de sécuriser les emplois dans le secteur pétrochimique et de la plasturgie, Énergie Est pourrait créer - au Québec - 3 168 emplois équivalant à temps plein (ETP) directs et indirects durant la phase de construction et 324 durant la phase d'exploitation.

Il est à noter que les importations de pétrole en provenance des États-Unis ou d'ailleurs n'offrent pas ces avantages aux Québécoises et aux Québécois. Bref, en termes de sécurité énergétique comme de création d'emplois pour le Québec, il serait préférable de consommer du pétrole canadien.

Également, le projet pourrait avoir une contribution annuelle de l'ordre de 17 millions $ en impôts fonciers en plus d'engendrer des recettes fiscales de plus de 2 milliards $ pour le gouvernement du Québec.

Tirer profit d'Énergie Est

Ce dernier pourrait-il tirer davantage profit d'Énergie Est? Peut-être. Il lui faudrait toutefois être audacieux soit en négociant avec le gouvernement fédéral afin d'obtenir une partie des redevances lui étant versées ou bien négocier directement avec TransCanada afin de devenir investisseur dans le projet. Toutefois, ce ne sont ici que des scénarios hypothétiques.

Ce qui est certain, c'est que l'entreprise albertaine devra mieux communiquer les avantages de son projet aux Québécoises et Québécois tout en répondant à leurs inquiétudes, notamment concernant l'environnement.

C'est en prenant part à un débat plus équilibré que TransCanada pourra davantage connecter avec le Québec et que nous pourrons vraiment prendre la meilleure décision.

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Mai 2017

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