Ainsi donc, si le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale François Blais réussit à imposer ses visées, le gouvernement serrera la vis aux «profiteurs du système». Comment? En restreignant l'accès aux prestations d'aide sociale et en diminuant les montants versés à certaines catégories de prestataires.
Au premier regard, on pourrait se réjouir de l'entrée en vigueur de mesures comme celles visant à sabrer dans les chèques émis à des gens qui quittent le pays plus de 15 jours. «Pourquoi prendre des vacances quand on ne travaille pas?», se demanderont pertinemment certains travailleurs. De toute manière, ces personnes sont sensées se chercher un emploi!, s'insurgeront d'autres contribuables qui peinent à joindre les deux bouts. Fort bien.
Toutefois, en y regardant de plus près, on constate que la situation visée par cette mesure ne touche qu'un dixième de pour cent des prestataires.
Écran de fumée
Était-il nécessaire de convoquer une conférence de presse et de faire tout un plat avec une mesure qui ne s'adresse qu'à 0,1% des bénéficiaires? La réponse est évidemment non. Pourquoi ce tapage médiatique, si ce n'est pour occulter l'incapacité du gouvernement à relancer l'économie?
La problématique à laquelle le ministre de l'Emploi (sic) devrait s'attaquer avec vigueur, c'est le manque d'emplois.
Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, le Québec a perdu plus de 18 000 emplois. Il est là, le vrai scandale!
En ce moment, le nombre de Québécois sans contraintes à l'emploi recevant des chèques d'aide sociale s'élève à plus de 138 000 personnes. Chez les moins de 25 ans, le nombre de prestataires est en forte croissance (14,5% de plus que l'an dernier)!
Oh, bien sûr qu'il faut mettre un frein aux dérives du système et s'assurer que chaque dollar investi dans notre programme de solidarité sociale profite aux personnes réellement dans le besoin. Encore faudrait-il se demander pourquoi tant de personnes en viennent là.
De l'espoir s.v.p.
L'urgence, c'est la relance de notre économie et la création d'emplois payants. Notre jeunesse ne demande qu'à prendre sa place.
Nos jeunes sont brillants et ils veulent investir le marché du travail pour faire des projets d'avenir. Encore faudrait-il qu'on leur offre autre chose qu'un marché de l'emploi sclérosé. Un soupçon d'espoir serait bienvenu!
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