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Le test de français de Philippe Couillard

Le cas Couillard est plus problématique que le cas Charest. Et ce n'est pas pour rien que la première ministre sortante et que les éditorialistes de La Presse et du Devoir lui lancent en choeur un signal.
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Ce n'est pas nouveau. Lorsque le PLQ prend le pouvoir, on s'attend au retour du laisser-aller linguistique. Lorsque l'OQLF avait annoncé pour bientôt la minorisation du français sur l'île de Montréal, Jean Charest avait rétorqué qu'il faudrait « contextualiser » ce résultat. On attend toujours la contextualisation.

Le cas Couillard est cependant plus problématique que le cas Charest. Et ce n'est pas pour rien que la première ministre sortante et que les éditorialistes de La Presse et du Devoir lui lancent en choeur un signal.

C'est qu'aucun chef libéral n'avait, avant Philippe Couillard, lancé un signal aussi fort et aussi délétère pour le français. Au second débat, il tenta de convaincre Françoise David du caractère « indispensable » de l'anglais pour chaque travailleur d'usine, pour le cas où un acheteur anglophone de passage voulait lui poser une question.

Il effaçait ainsi un demi-siècle de lutte pour le droit de vivre et travailler en français au Québec.

Puisque des gens avisés lui ont parlé par la suite, le premier ministre désigné sait qu'il a commis une bourde. Il a même fait semblant de n'avoir pas dit ce qu'il a dit. Il prétend n'avoir fait que l'apologie du bilinguisme en général.

Reste que son problème est plus que politique. D'abord, le candidat devenu premier ministre Couillard a envoyé à tous les employeurs du Québec le signal qu'il était raisonnable - non, « indispensable » - de réclamer désormais la connaissance de l'anglais au moment de l'embauche pour tout salarié susceptible d'être épisodiquement en contact avec un acheteur anglophone.

Il doit maintenant envoyer un contre-signal fort, tant cela est contraire à la lettre et à l'esprit de la loi 101 qu'il prétend vouloir faire appliquer. André Pratte, de La Presse, lui suggère de donner des gages linguistiques en confirmant la nomination de Robert Vézina à la tête de l'OQLF. Ce serait déjà ça. Surtout, le ministre qu'il désignera pour s'occuper du dossier linguistique devra avoir pour le français une sensibilité que son chef n'a, à l'évidence, pas.

Lire la suite du billet sur le blogue personnel de Jean-François Lisée

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