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Je vous annonce aujourd'hui qu'après huit ans à la direction exécutive, il est temps que le CÉRIUM, comme ne l'aurait pas dit Voltaire, marche de ses propres ailes. J'ai eu un plaisir immense à travailler avec vous tous et à inventer, au sein de la grande dame parfois un peu rétive qu'est l'Université de Montréal, un centre de recherche qui serait à la fois scientifique et pédagogique, fédérateur et innovateur, un centre dont les portes seraient tournées vers les chercheurs et les étudiants mais dont les fenêtres seraient grandes ouvertes à la société civile. Lorsqu'on m'a choisi pour participer à cette tâche, on voulait que je mette ma notoriété au service d'un CÉRIUM qui n'existait pas. J'ai tenté de faire au mieux.
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Ceci est la lettre de Jean-François Lisée, lue jeudi soir au gala annuel du CÉRIUM.

Une soirée où on célèbre Pierre Nadeau (une des idoles de ma jeunesse, une des raisons de mon choix de devenir journaliste - avec Tintin!), une soirée où on célèbre la compétence internationale multiforme, où des procureurs et idéateurs côtoient des chercheurs, comme notre lauréat [Jacques Pépin, gagnant le Prix de la personnalité internationale de l'année], c'est un peu l'aboutissement du mandat qu'on nous donnait, il y a huit ans presque jour pour jour, lorsque l'Université de Montréal nous a demandé, au juriste François Crépeau et à moi, d'inventer le CÉRIUM.

Je pense donc que le moment ne peut être mieux choisi pour vous montrer quelque chose que vous n'avez peut-être jamais vu et que bientôt vous ne reverrez plus:

Érick! (Visionnement de la pub de Planète Terre au Canal Savoir parlant de « sexe, sport et bagarre »)

Ce n'est pas exactement comme ça qu'on présentait, naguère, la recherche universitaire. Je ne sais pas si, demain, on la présentera encore comme ça.

À compter de la fin de l'été qui vient, la question sera posée. Car je vous annonce aujourd'hui qu'après huit ans à la direction exécutive, il est temps que le CÉRIUM, comme ne l'aurait pas dit Voltaire, marche de ses propres ailes.

J'ai eu un plaisir immense à travailler avec vous tous et à inventer, au sein de la grande dame parfois un peu rétive qu'est l'Université de Montréal, un centre de recherche qui serait à la fois scientifique et pédagogique, fédérateur et innovateur, un centre dont les portes seraient tournées vers les chercheurs et les étudiants mais dont les fenêtres seraient grandes ouvertes à la société civile.

Lorsqu'on m'a choisi pour participer à cette tâche, on voulait que je mette ma notoriété au service d'un CÉRIUM qui n'existait pas. J'ai tenté de faire au mieux.

Je voudrais souligner trois moments. Le jour où le recteur Robert Lacroix, qui n'est pas de la même famille politique que moi, m'a demander de co-diriger le CÉRIUM, alors même que mes amis n'étaient plus au pouvoir. C'était de sa part un beau geste d'ouverture et de confiance.

Le moment ensuite lorsque, il y a trois ans, la question du renouvellement de mon mandat s'est posée. Compte tenu de nos nouveaux statuts, il fallait consulter les membres du Conseil d'administration et les 20 chercheurs, directeurs d'unité de recherche qui forment le Conseil scientifique du CÉRIUM.

Quand on m'a informé que c'est à l'unanimité que le Conseil d'administration et le Conseil scientifique avaient recommandé ma renomination, j'ai compris que le corps étranger que j'étais avait complété le processus d'adoption.

Finalement le moment qui n'existe pas. Celui où j'aurais pu expliquer à mon père, un entrepreneur né, que son fils gérait un budget de plus d'un million et que pour chaque dollar de financement qu'on nous allouait, nous produisions six dollars d'activité économique pour les chercheurs et les étudiants. Un rendement de 600%. Il m'aurait souri et se serait reconnu un peu en moi.

Mais aujourd'hui je me tourne vers un quatrième moment, qui n'a pas encore eu lieu. Car j'ai le sentiment que je ne saurai si j'ai bien travaillé que si, dans un, deux ou trois ans, le CÉRIUM est encore plus actif et plus connu qu'il ne l'a été ces dernières années, après moi et sans moi. Il faut couper le cordon.

La vice-rectrice Hélène David s'active, avec un comité de haut vol qui se réunissait pour la première fois ce matin, à réfléchir à la suite du CÉRIUM. Et je suis une nouvelle fois impressionné par l'importance que donne la direction de l'Université, depuis Robert Lacroix jusqu'à vous, M. le Recteur [Guy Breton], à l'instrument qu'est devenu ce centre. Une jeune journaliste faisait référence récemment dans un grand quotidien au « prestigieux CÉRIUM ». Le prestigieux cérium. C'est déjà un résultat. Une réputation.

Promettez-moi tous d'en prendre bien soin.

Et maintenant, que vais-je faire? Du sexe, du sport et de la bagarre? Cela me regarde. Mais, oui, probablement.

J'ai beaucoup de projet sur ma table. Diriger, dans une autre université, un autre centre international ? Je vous rassure M le Recteur, je n'ai pas eu d'offre en ce sens. Peut-être ne savaient-ils pas que j'étais de nouveau disponible ? Mais j'ai une règle d'or : ne créer qu'un seul centre international dans une vie.

Je me tourne vers mes amis journalistes qui veulent savoir si je vais présider l'exécutif de comté d'un parti politique, peut-être dans le beau quartier de Rosemont ? Au risque de décevoir, la réponse est non.

A compter de septembre, je vais me consacrer davantage au journalisme et à l'écriture. Enfin, mon activité de blogueur et de chroniqueur ne sera plus constamment interrompue par la nécessité d'organiser un colloque ou une école d'été! ;)

Je ne vous dis qu'une chose : entre autres, il y a un projet de série télé, de la fiction, dans les cartons d'un producteur de Montréal.

Nous aurons l'occasion de le faire en petit comité mais je veux que vous sachiez tous que, depuis huit ans, l'aventure du Cérium n'est pas la mienne ou celle de Karim Benyekhlef et des autres directeurs scientifiques, ou celle de Raymond Chrétien qui fut l'excellent premier président de notre CA.

Non, le CÉRIUM au jour le jour ce fut l'équipe, le cœur et l'âme et les forçats du CÉRIUM et je leur demande de se lever : mes adjointes Michelle Daniel et Lise Lebeau, le webmestre Erick Frappier, les vidéastes Luc Laflamme et Ognian Guergiev. Je vous applaudis, je vous remercie, vous allez me manquer.

Voilà, amis du CÉRIUM, ce que je voulais vous dire ce soir. Et s'il vous venait à l'esprit de vouloir me remercier, vous l'avez déjà fait en transformant ce gala en succès, vous le ferez si vous contribuez à faire des écoles d'été de cette année le meilleur millésime à ce jour et vous le ferez si vous continuez l'an prochain et pour toutes les autres années, à être des amis du CÉRIUM.

Merci

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