Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Alors qu'à peu près tout le monde avait les yeux tournés vers Ici, c'est plutôt là-bas que se passaient les vraies choses. Là-bas, en régions notamment, où on aura de moins en moins l'occasion de regarder les émissions locales de Radio-Canada en raison de choix budgétaires du gouvernement Harper.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Alors qu'à peu près tout le monde avait les yeux tournés vers Ici, c'est plutôt là-bas que se passaient les vraies choses. Là-bas en régions notamment où on aura de moins en moins l'occasion de regarder. Parce que, voyez-vous, alors que les chroniqueurs et les éditorialistes varlopaient sans ménagement le choix de la direction de Radio-Canada de changer son image de marque pour Ici, les choix budgétaires du gouvernement Harper imposaient à la télévision publique de faire des coupes dans ses services en région.

En fait, ce n'est pas tout à fait juste. Les compressions budgétaires imposées par une diminution du financement à Radio-Canada ont fait choisir à la société d'État de couper dans les régions. Hélas, c'est (encore) chez nous à Matane, Rimouski, Sept-Îles, que l'onde de choc frappe, le tiers des techniciens ont ainsi perdu leur emploi et l'émission interrégionale Mer et Monde ne sera plus à l'antenne à compter du 23 juin.

Il est moins facile de trouver dans les actualités des réactions aussi fortes à l'annonce des coupes en région que celles qu'on a vues à la suite de la proposition de changement de nom de la télévision publique. Et pourtant, la haute direction de Radio-Canada nous le démontre par ses choix: Ici, c'est pas en région.

Radio-Canada a ainsi dépensé dans sa campagne de « marketing » une somme évaluée à 400 000 $ (montant versé aux créateurs privés de ICI).

Au même moment, cinq postes à temps plein et deux à temps partiel ont été coupés dans l'Est-du-Québec, une économie de moins de 400 000 $, c'est certain! Une économie qu'on aurait pu faire en laissant tomber les changements cosmétiques de nom parce que vraisemblablement, l'heure est à la ceinture serrée.

LIRE AUSSI SUR LES BLOGUES

- Ici, c'est Ici Radio-Canada, par Louis Lalande, vice-président de la SRC

- «Ici» l'insignifiance, par Pierre-Luc Brisson

Personnellement, si je devais faire perdre des emplois à des gens, je ne ferais pas alors que j'investis des centaines de milliers de dollars dans mon image. Mais c'est ça, ce sont mes valeurs. Voyez-vous, je crois que la diversité de l'information en région représente un incitatif au sentiment d'appartenance des petites communautés, un plus pour l'occupation du territoire et permets aux gens des grands centres de mieux connaître le Québec dans son ensemble.

Renseigner, informer et divertir, telle est la mission de Radio-Canada, selon la Loi sur la radiodiffusion. En quoi un changement de nom répond à cette mission ? Et comment, surtout, des coupes en région s'inscrivent dans celle-ci?

Les conservateurs vont continuer leur œuvre de sape de la télévision publique et il faut s'attendre à des coupes annuelles à la SRC. Les régions, je vous le garantis, en feront encore les frais.

Combien de chroniqueurs, de journalistes, d'éditorialistes, nous parleront des effets de ce sabotage en région? Combien de Une? De bulletins de nouvelles télévisées? Combien de questions à la Chambre de communes? Combien de sorties enflammées du ministre du Patrimoine pour dénoncer les choix de Radio-Canada?

Jamais autant que l'affaire du changement de nom. Jamais. Parce que voyez-vous, Ici n'inclut pas les régions du Québec. Peut-être que si Radio-Canada changeait son nom pour Là-bas, on aurait des chances de recevoir notre juste part...

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.