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2 mai, le cœur en berne

Je prendrai désormais le 2 mai comme un jour de deuil. Un an plus tard, j'ai encore le cœur en berne et j'éprouve encore la perte de celles et de ceux qui ont tant et tant donné pour le Bloc, pour le mouvement souverainiste, pour le Québec. Un an plus tard, je ne vois toujours rien de positif à retenir du 2 mai. Ni pour mon parti, ni pour ma cause, ni pour le Québec. Le soir de mon élection, ma première élection au Bloc, personne n'a ouvert le Champagne et personne n'avait le goût de célébrer.
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CP

Je prendrai désormais le 2 mai comme un jour de deuil. Un an plus tard, j'ai encore le cœur en berne et j'éprouve encore la perte de celles et de ceux qui ont tant et tant donné pour le Bloc, pour le mouvement souverainiste, pour le Québec.

Un an plus tard, je ne vois toujours rien de positif à retenir du 2 mai. Ni pour mon parti, ni pour ma cause, ni pour le Québec. Le soir de mon élection, ma première élection au Bloc, personne n'a ouvert le Champagne et personne n'avait le goût de célébrer.

Nous étions des centaines à travailler obstinément pour défendre les valeurs et les intérêts du peuple québécois à la Chambre des communes, Ottawa, Canada, en pays étranger. Des séparatistes venant narguer les fédés dans le Saint des Saints par notre seule présence. Et ça bûchait : un caucus soudé et efficace, maîtrisant les dossiers, une équipe des communications alerte et branchée, un service de recherche redoutable et nos adjoints dans tout le Québec dévoués et généreux. Tout ce beau monde, le 2 mai, perdait son emploi, payait pour nos erreurs. Perdre un emploi n'est pas facile pour personne et je ne prétends pas que ce fut plus difficile pour les gens du Bloc que pour d'autres travailleurs. Mais ces gens-là croyaient aussi perdre leur rêve, le 2 mai, nous croyions que le Québec devenait fédéraliste, nous avions peur, nous étions brisés.

Je crois évidemment que les Québécois auraient dû voter pour le Bloc, mais ils ont fait un autre choix et c'est correct: on a le droit de ne pas être d'accord. On accepte le verdict et on prend une décision: ou on s'écrase ou on se relève. Nous avons pris la décision de nous relever et avec raison.

L'absence du Bloc Québécois à Ottawa comme force massive témoigne de la nécessité du Bloc Québécois. Le NPD est un parti canadien voué aux intérêts du Canada, progressiste peut-être, mais centralisateur, et qui ne défendra les intérêts du Québec que conditionnellement. On l'a vu avec les chantiers navals quand la Davies et les petits chantiers navals du Québec étaient exclus et que le NPD déclarait que c'était un grand jour pour le Canada. Le 2 mai, les Québécois ont choisi le Canada d'abord.

Et depuis, le Canada n'a eu de cesse de nous montrer que nous n'avons plus rien à voir avec ce pays-là. Gouverné par un parti qui choisit les pétrolières avant l'environnement, les riches avant les pauvres, la loi et l'ordre avant la justice, la guerre avant la paix, l'idéologique avant le factuel. Les Québécois voient bafouer leurs idéaux de démocratie, d'égalité entre les hommes et les femmes, de respect de la langue française. Il est là, le Canada, le 2 mai 2012.

Et il est temps qu'on en sorte.

Le mouvement souverainiste s'est relevé, le Bloc s'est doté d'un nouveau chef, le Parti Québécois a le vent dans les voiles et, si tout va bien et si on travaille fort, devrait gagner les prochaines élections. Un référendum devient envisageable à moyen terme. Le pays redevient possible.

Il y a un an, l'univers du Bloc Québécois s'effondrait. Aujourd'hui, c'est l'objectif du Bloc qui se relève. Les prochains mois sont porteurs d'espoir.

Je remercie les hommes et les femmes de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia de n'avoir accordé l'honneur de les représenter et je les assure qu'ils peuvent en tout temps compter sur ma loyauté et ma reconnaissance. Je les représente fièrement et avec joie.

Mais s'il-vous-plait, plus jamais de 2 mai comme celui de 2011.

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