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Santé: et si on coupait plutôt dans les postes de cadres?

Philippe Couillard a instauré une commission et celle-ci sollicite notre opinion afin de faire le sale boulot et suggérer des coupes pour faire des économies. Je me demande bien si ce comité va recommander de sabrer massivement dans les postes de cadres. J'en doute, mais je suis prêt à donner la chance au coureur.
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Voici ce qui est écrit sur le site internet du premier ministre Philippe Couillard, en date du 24 avril 2014:

Dans ce contexte, le gouvernement annonce qu'il amorce une première phase de mesures administratives en matière de contrôle des dépenses qui s'appliqueront: aux ministères et organismes budgétaires; aux organismes autres que budgétaires et aux fonds spéciaux; aux activités administratives des réseaux de la santé et de l'éducation; et aux sociétés d'État.

Ces organisations devront réaliser des gains de productivité représentant 2 % de leur masse salariale et 3 % de leurs dépenses de fonctionnement, sans affecter les services directs à la population et sans que cela ne se traduise par une hausse des taxes ou de la tarification.

C'est faux, car les abolitions de postes de personnes dispensant des services directs à la population sont déjà effectives. Les administrations locales ne semblent pas suivre la directive du premier ministre concernant les services directs à la population et pour l'instant, les activités administratives ne sont pas touchées. Il y a eu, et il y aura encore des abolitions de postes d'infirmières, d'infirmières auxiliaires et de préposées aux bénéficiaires.

Voici quelques aberrations statistiques sur le réseau de la santé:

  • Les Agences de Santé censées être abolies tel que promis dans le programme électoral de 2003 de Jean Charest: sont très généreuses pour les cadres: elles emploient un cadre pour cinq employés.
  • Dans les 92 CSSS que compte la province, la moyenne de cadres est de 1 pour 23 employés.
  • En 2003, la loi avait forcé à réduire à quatre le nombre d'unités d'accréditation syndicale; certains employés étaient alors entre deux chaises, et bon nombre d'entre eux sont devenus cadres. Cette situation a fait grimper de près de 10% le nombre de cadres en deux ans, soit en 2005-2006 et en 2006-2007.
  • Les 12 000 cadres actuels sont répartis dans plusieurs catégories. D'abord, 10 000 d'entre eux sont des cadres fonctionnels ou des chefs de service en lien avec les soins. Le groupe des cadres supérieurs compte 1650 personnes, une augmentation de 2% par année. Pour les directeurs généraux et leurs adjoints - les «hors cadres» -, il faut ajouter 350 personnes.
  • Les conseillers cliniques qui vérifient la qualité des services et la gestion des risques ne sont pas les supérieurs des employés et n'ont pas de contrôle sur eux. Ce groupe a grimpé rapidement de 400 personnes, et il représente maintenant 17% de l'ensemble des cadres.
  • Il y a un peu plus de 14 000 cadres dans le réseau. Leur salaire représentait en 2010-2011 plus d'un milliard de dollars, incluant de généreuses primes.
  • Les Agences de santé comptent à elles seules environ 2500 employés et quelques 400 cadres.
  • L'Agence de santé de Montréal compte à elle seule une vingtaine de cadres qui gagnent plus de 100 000 $ par année.
  • Le réseau est composé de 660 000 employés dans tous les types d'établissements (CHSLD, hôpitaux, centres de réadaptation, etc.)
  • Le ministre de la Santé est pour le moins très bien entouré. Son ministère compte à lui seul environ 800 employés et cadres. L'organigramme du ministère est gigantesque, mais le patient n'y figure pas !

Voilà donc quelques endroits où le gouvernement Couillard pourrait abolir des dizaines de postes de cadres et ce, sans réduire les services aux patients.

Je sais, je sais, M. Couillard a instauré une commission et celle-ci sollicite notre opinion afin de faire le sale boulot et suggérer des coupes afin de faire des économies. Je me demande bien si ce comité va recommander de sabrer massivement dans les postes de cadres. J'en doute, mais je suis prêt à donner la chance au coureur et même à collaborer avec les membres de ce comité et/ou ceux du gouvernement. Ce n'est pas les idées qui me manquent!

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