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Deux poids, deux mesures

Je ne crois pas du tout que M. Hamad ait décidé de son propre chef de se retirer. Je crois plutôt que la forte pression populaire a contraint Philippe Couillard à imposer ce retrait à son ministre.
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À la suite du retrait temporaire de Sam Hamad, Philippe Couillard a affirmé sans rire que cela s'apparentait à un congé de maladie, tout en lui réitérant sa confiance. Affirmation faite sur le parvis de l'église suivant les funérailles de la grande dame qu'était Mme Claire Kirkland-Casgrain. Il n'a pas dit mot sur le reportage de l'émission Enquête durant les 48 heures suivant sa diffusion. Ne pouvait-il pas faire patienter encore quelques heures les journalistes plutôt que de faire cette déclaration en sortant de ces funérailles?

Lorsque je travaillais pour le réseau de la santé, il me fallait bien évidemment un arrêt de travail en bonne et due forme signé par un médecin. Ce petit bout de papier, souvent contesté par une majorité d'employeurs, nous donne droit aux prestations d'assurance salaire. Prestations qui, dans mon cas, étaient fixées à 70% de mon salaire. Les primes de soir et de fin de semaine n'étaient pas couvertes par le régime d'assurance salaire, car en maladie, on ne subit pas les inconvénients reliés aux primes.

De plus, si un employé du réseau est soupçonné, je dis bien soupçonné, d'un délit grave, il sera suspendu sans salaire pour la durée de l'enquête. J'ai moi-même été témoin, alors que j'étais conseiller syndical, de certaines enquêtes administratives qui pouvaient durer jusqu'à un mois!

Or, il semble bien que ce soit la loi du deux poids, deux mesures en ce qui concerne un «simple» employé de l'État et les Sam Hamad de ce monde.

Pendant que les libéraux ont tenté de justifier l'injustifiable, le Québec fait du surplace. Censés gouverner le Québec, Philippe Couillard et ses troupes sont trop occupés à gérer les crises qu'ils ont eux-mêmes engendrées. Ce groupe improvisant la gestion du Québec mérite-t-il toujours la confiance des Québécois? Poser la question c'est y répondre.

Bien que Couillard tente de se dissocier de l'ancien PLQ en nommant François Blais et Carlos Leitao en remplacement de Hamad, personne ne peut nier que Couillard, Hamad et plusieurs autres étaient là à l'époque de Jean Charest.

Je ne crois pas du tout que M. Hamad ait décidé de son propre chef de se retirer. Je crois plutôt que la forte pression populaire a contraint Philippe Couillard à imposer ce retrait à son ministre.

Cela dit, l'apparence de conflit d'intérêts impliquant Sam Hamad aura probablement sa tête. Il a démissionné en se servant de l'excuse classique voulant que cette pression sur lui et les membres de sa famille soit trop grande et que le temps est venu pour lui de consacrer plus de temps à ses proches. Cette «démission» n'est rien de plus qu'un congédiement déguisé imposé, encore une fois, par le chef du PLQ lui-même.

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