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Ce parti n'a de libéral que le nom

Il ne faut pas oublier que lorsque les libéraux de Jean Charest ont pris le pouvoir en 2003, Philippe Couillard était ministre de la Santé. Or, sous sa gouverne, trois lois ont été adoptées sous bâillon.
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Loin de moi l'idée de justifier toute forme d'intimidation, de violence et/ou de saccage du bien public. Par contre, il ne faut pas oublier que le gouvernement du Québec est dirigé par Philippe Couillard. Lorsque les libéraux ont pris le pouvoir sous Jean Charest en 2003, Philippe Couillard était ministre de la Santé. Or, sous sa gouverne, trois lois ont été adoptées sous bâillon.

À l'époque, ces lois portaient les numéros 25, 30 et 31. Celles-ci ont fait en sorte de fusionner les établissements de santé par régions. Les centres de santé et de services sociaux ont donc vu le jour. Monstres difficilement gérables, les CSSS n'ont fait que gonfler les structures ainsi que le nombre de postes de cadres et d'encadrement. S'en est aussi suivi la création, toujours sans aucune négociation, d'un maximum de quatre accréditations syndicales par établissement. Comment être contre, alors que dans certains établissements, il y avait plus de 50 accréditations? Mais la logique et la tradition commandaient que le gouvernement enclenche des pourparlers avec nos représentants syndicaux.

Dans la même foulée, l'article 45 du Code du travail du Québec à été modifié afin d'encourager et de permettre la sous-traitance dans le réseau public de la Santé. Peu le savent, mais cet article ainsi modifié pouvait permettre à un employeur du réseau de privatiser la buanderie, le service alimentaire et même le travail des préposés aux bénéficiaires.

À cette époque, j'étais très impliqué dans le monde syndical. J'ai même occupé le bureau d'un certain Philippe Couillard. J'ai aussi participé au blocus du Port de Montréal ainsi qu'à plusieurs autres démonstrations qui, en fin de compte, n'ont rien changé à la ligne de pensée fermée et rétrograde de messieurs Couillard et Charest.

Nous voilà donc aujourd'hui avec le projet de loi 3. Ses conclusions sont ficelées d'avance afin de favoriser les municipalités. Qui est vraiment surpris de savoir que Philippe Couillard agit de cette façon? N'est-il pas issu du même moule que Jean Charest, le pseudo libéral? Un gouvernement qui aurait à cœur le bien commun tenterait plutôt de garantir un régime de retraite raisonnable pour toute la population plutôt que de tenter d'écraser une certaine partie des travailleurs.

Les syndiqués ont-ils raison sur toute la ligne? Honnêtement, je crois que oui sur certains points, mais pas sur tous. Là ou je leur donne entièrement raison, c'est quand les élus du gouvernement Couillard tentent de « vendre »' l'idée à la population qu'ils sont les seuls coupables du fiasco financier dans lequel nous nous retrouvons aujourd'hui. Il faut admettre que neuf ans de règne libéral n'ont pas aidé à assainir les finances publiques. C'est plutôt le contraire qui s'est produit.

Il nous faut donc être vigilants plus que jamais en surveillant de près cette formation politique qui n'a de libéral que le nom. Si jamais le gouvernement Couillard réussit a modifier à sa guise les régimes de pension dont il est question, quelles garanties avons nous qu'il ne tentera pas d'en faire de même avec chacune et chacun d'entre vous? La commission parlementaire sur le projet de loi 3 qui a cours présentement n'est que poudre aux yeux et dépense d'argent public inutile et injustifiée. Car si les partis ne s'entendent pas, les conditions sont d'ores et déjà décidées.

Après avoir enduré bien malgré nous les dictats de Jean Charest durant neuf années, nous nous retrouvons maintenant avec son jumeau politique qui, lui, veut assainir les finances publiques à tout prix. Contre vents et marées, Philippe Couillard usera des pouvoirs que lui a conféré un mirobolant 28% des électeurs afin de faire adopter la loi 3. Les syndiqués auront beau faire ce que bon leur semble, Couillard arrivera tout de même à ses fins.

La démocratie, c'est aussi subir durant quatre ans l'idéologie d'un dirigeant, d'un parti qui en bout de ligne peut bien faire ce qu'il veut. La population et les partis d'opposition sont contre une des politiques du PLQ? Soit, Philippe Couillard et ses troupes pourront tout de même nous l'enfoncer dans la gorge en utilisant l'arme ultime qui lui semble si chère: le bâillon!

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