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Les trois niveaux de la diaspora québécoise

Il y a des Québécois partout dans le monde. Et pas juste des Elvis-en-Speedo à Fort Lauderdale et des Ginette-en-chaleur en République dominicaine.
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La plus célèbre chanteuse québécoise vit en Floride et à Vegas depuis une vingtaine d'années avec le plus célèbre gérant québécois, décédé l'an passé dans la Ville du péché et toujours pas remplacé.
Carlo Allegri / Reuters
La plus célèbre chanteuse québécoise vit en Floride et à Vegas depuis une vingtaine d'années avec le plus célèbre gérant québécois, décédé l'an passé dans la Ville du péché et toujours pas remplacé.

Lorsqu'on parle de diaspora québécoise, on parle en fait de trois niveaux de diaspora.

Le premier niveau est celui des Québécois qui vivent à l'étranger par choix amoureux, climatique ou fiscal (pas vrai mon Luc?). Ou qui ont choisi de faire carrière à l'étranger, sans nullement couper les ponts avec le Québec.

L'ecclésiastique québécois le plus haut gradé de l'Église catholique vit à Rome depuis sept ans dans une superbe garçonnière de 467 mètres carrés (c'est 4 fois un beau grand 4 et 1/2 dans la ville aux 100 clochers de Mgr Lépine) avec vue imprenable sur la Ville éternelle (pendant ce temps, la p'tite Michaëlle de St-Michel, victime de luxe systémique, en bave un coup dans son taudis sans eau chaude ni internet avec vue imprenable sur la tour Eiffel).

Et le plus célèbre ecclésiastique québécois avait quitté l'Archevêché de Montréal en 1967 pour aller soigner les lépreux en Afrique, mais lui, dans une modeste roulotte dans la brousse à Yaoundé (la vraie histoire sur le départ de Paupaul pour le Cameroun reste encore à écrire, Mme Lachance).

Le plus grand pilote québécois a vécu les quatre dernières années de sa vie à Monaco. Avant de mourir dans une courbe fatale en plein Pays plat. Et le deuxième plus grand a passé les deux-tiers de sa vie en Europe friquée avant de rentrer sain et sauf chez maman Jojo à Montréal. Pour repartir en maudit à Andorre, hors-taxe svp (dans le brun, les carrés rouges...)

La meilleure - et la plus belle- joueuse de tennis québécoise vit en Floride depuis l'âge de 12 ans.

Le meilleur lanceur de baseball québécois vit aux États-Unis depuis une quinzaine d'années.

La plus célèbre chanteuse québécoise vit en Floride et à Vegas depuis une vingtaine d'années avec le plus célèbre gérant québécois, décédé l'an passé dans la Ville du péché et toujours pas remplacé.

La plus célèbre astronaute québécoise a vécu 17 ans aux États-Unis.

La meilleure joueuse de hockey québécoise vit aux États-Unis depuis une vingtaine d'années.

Le clown québécois le plus célèbre (et surtout le plus riche!) vit aux États-Unis (aux dernières nouvelles, il était à Hawaï) depuis 25 ans (mais se cherche un gros cimetière à l'île Sainte-Hélène pour l'éternité...)

Le plus grand astronome québécois vit depuis une trentaine d'années en France.

Le plus grand cardiologue québécois a vécu une trentaine d'années en Floride.

La plus grande comédienne québécoise vit en Californie depuis plus de 30 ans.

Le plus grand joueur de hockey québécois vit à Pittsburgh depuis 33 ans.

La première chirurgienne québécoise a vécu 35 ans en Afrique. Et est morte en Italie.

Le meilleur auteur de chansons québécoises vit en Europe depuis une quarantaine d'années.

La plus grande poétesse québécoise a vécu 40 ans en France et le plus grand peintre 50 ans. Est québécois qui vit au Québec?

Et ce n'est que la pointe de l'asperge, dirait Jean Perron, anciennement coach de l'équipe nationale de hockey d'Israël.

Il y a des Québécois partout dans le monde. Et pas juste des Elvis-en-Speedo à Fort Lauderdale et des Ginette-en-chaleur en République dominicaine.

Le deuxième niveau de notre diaspora est celui de la francophonie canadienne. Un million de personnes environ, qui parlent encore à peu près français, d'Ottawa à Whitehorse, d'Edmundston à Port-au-Port. Ici Radio-Canada télé nous en parle parfois en direct du Festival des Voyageurs de Winnipeg ou du Grand Tintamarre de Caraquet lorsque la boîte est slow news et qu'il faut bien remplir le bulletin parce que Gabriel Nadeau Dubois et Steven Guilbeault sont en vacances.

Cette diaspora fraternelle nous a envoyé les Chantal Hébert, Marie-Maude Denis, Daniel Lavoie, Marjolaine Hébert, Véronique Dicaire, Louison Danis, Katherine Levac, Lise Thériault, Damien Robitaille et Réjean Thomas qui font partie de notre paysage culturel. On connaît aussi.

Enfin, le troisième niveau est celui de la diaspora canadienne, américaine et mondiale. Ceux qui sont complètement assimilés depuis une, deux, voire trois générations, mais qui ont une origine québécoise. C'est surtout d'eux qu'il sera question dans ce blogue parce qu'eux, on n'en parle jamais.

Il ne s'agit pas évidemment de québéquiser des gens qui ne sont pas québécois, qui ne l'ont jamais été (on n'est pas fou quand même!). Juste rappeler, arbre généalogique à l'appui, l'origine bien québécoise d'un tas de célébrités qui brillent dans le domaine des arts, du sport, de la science et de la politique. Qui a conservé quelque part dans leur famille une flamme québécoise. Et dont on aurait tellement intérêt à se coller plutôt qu'à les ignorer comme on le fait depuis un demi-siècle.

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Avril 2018

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