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Nos frères les oiseaux

Après le long hiver que nous avons connu au Québec, nos frères les oiseaux sont revenus.
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Ce billet a aussi été publié sur le blogue de Jacques Gauthier

Après le long hiver que nous avons connu au Québec, nos frères les oiseaux sont revenus. En les regardant voler, en les entendant chanter, même très tôt le matin, je me dis que si Dieu a créé les oiseaux, c'est pour sa joie et la nôtre.

Au premier chapitre de la Genèse, le souffle de Dieu tourne sur les eaux comme un battement d'ailes. Après avoir créé la lumière, le firmament et la terre, il invente les arbres, puis les oiseaux d'un mouvement de sa paupière. Il fait chanter les arbres en y mettant les oiseaux de toutes les espèces.

Jésus reconnaît la poésie qui éclate dans un vol d'oiseaux. Il nous invite à les regarder pour être libres comme eux, sans trop nous inquiéter du lendemain. « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? » (Matthieu 6, 26).

On peut dire que le Père du ciel aime tellement les oiseaux qu'il envoie son souffle sous la forme d'une colombe qui plane au-dessus de Jésus dans le Jourdain. Le poverello François d'Assise aimait aussi ses « frères les oiseaux », peut-être parce qu'il était aussi libre qu'eux et qu'il louait Dieu partout.

Dans le film Des hommes et des dieux, des musulmans rappellent aux moines de Tibhirine qu'ils doivent rester en Algérie et non quitter leur monastère malgré les persécutions, car ces religieux sont la branche où ils peuvent se poser. Savaient-ils que Victor Hugo emploie la même image : « Dieu, branche où tout oiseau se pose » (Dieu).

Restons dans le monde musulman et évoquons un chef-d'œuvre de la littérature soufie du XIIIe siècle, Le cantique des oiseaux. Ce livre raconte le voyage initiatique vers l'oiseau suprême, Sîmorgh, qui est une allégorie du divin. Un jour, tous les oiseaux du monde se réunirent pour partir en quête du divin Sîmorgh. Ils devront traverser les vallées de l'amour et les étapes de la vie, accepter les limites et accueillir le détachement pour finalement se voir en Sîmorgh, comme une plume au milieu du plumage.

Quelle voie suivre menant à la rencontre de Dieu si ce n'est celle de l'union des cœurs ? Il existe autant de chemins qui conduisent à Dieu qu'il y a d'êtres humains, autant de manières de voler qu'il y a d'oiseaux. Cet envol vers le divin se dévoile comme un voyage au bout de soi.

Si Dieu existe et qu'il t'aime

Comme tu aimes les oiseaux

Comme un fou, comme un ange

Tu peux marcher enfin sur les étoiles, aspiré

Comme un fou, comme un ange

(Claude Dubois, Si Dieu existe)

Tiré du mot «oiseaux» de mon Petit dictionnaire de Dieu, p. 217.

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Beautiful Birds

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