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Malade, notre système de santé : Vous écoutez Radio-Santé

De la jeune maman qui s'inquiète des régurgitations de son bébé jusqu'à la personne âgée qui craint de voir sa qualité de vie diminuer, cette radio pourrait s'avérer un outil inestimable.
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Dans la lignée des solutions potentielles pour améliorer notre système de santé, il y a quelques années, j'avais travaillé sur un concept qui pourrait porter le titre «Radio-santé». L'idée de base venait du rôle informatif que tiennent ici plusieurs stations de radio. Nous avons des radios qui parlent surtout de sport, d'autres de nouvelles, d'autres de musique, et nous en avons même une consacrée uniquement à la circulation routière. Cette dernière est particulièrement utile lorsque vous désirez vous déplacer sur le réseau routier pour connaître l'emplacement des diverses embûches, constructions, accidents et bouchons de circulation de toutes sortes. Alors pourquoi ne pas avoir une radio entièrement consacrée à la santé ?

Les besoins d'informations en santé sont grands. À partir de la jeune maman qui s'inquiète des régurgitations de son bébé, jusqu'à la personne âgée qui craint de voir sa qualité de vie diminuer, cette radio pourrait s'avérer un outil inestimable par ses lignes ouvertes, avec des infirmières, des médecins de famille et des médecins de toutes les spécialités. Plus besoin de faire la salle d'attente pour obtenir une information, il ne suffirait plus que de connaître les horaires de programmation de Radio-Santé pour savoir à quel moment on peut joindre le spécialiste auquel adresser nos questions.

Autre avantage d'une radio santé : il pourrait être possible de diffuser plusieurs fois par jour un bulletin des urgences pour que les personnes sachent où le temps d'attente est le moins long, s'ils doivent s'y rendre.

Dans un même ordre d'idées, des bulletins réguliers pourraient indiquer les cliniques qui peuvent accueillir des patients sans rendez-vous, selon leurs disponibilités. On peut aussi penser à des alertes météos santé pour prévenir les personnes aux prises avec des difficultés respiratoires ou cardiaques lors de survenues de smog, de températures trop chaudes, trop froides ou trop sèches.

Il serait même aussi possible de consulter des entrevues en baladodiffusion (podcast). Celles-ci pourraient avoir été enregistrées avec diverses sommités locales ou internationales de passage ici pour expliquer les dernières percées en matière de santé.

Bien rapidement, une telle radio deviendrait une référence à laquelle toute personne qui a besoin d'informations, soit sur la santé, sur les maladies, ou même sur l'organisation des soins de santé, pourrait s'adresser.

Un pas de plus vers une stratégie globale de santé publique - 1) S'occuper de sa santé

Dans un article publié récemment, je mettais en lumière le rôle du patient qui doit devenir un partenaire actif dans la gestion de sa santé. Pour y arriver, il doit d'abord se responsabiliser face à sa propre santé. Bien que difficile, cette étape est celle qui semble la plus avancée dans la poursuite de ce partenariat. Les personnes sont de plus en plus sensibilisés à adopter des habitudes de vie plus saines. Jamais les taux de tabagisme auront été plus bas qu'aujourd'hui. Et on rencontre de plus en plus de personnes qui s'adonnent régulièrement à des activités physiques (jogging, gymnastique, vélo, etc.)

Les messages de santé publique semblent enfin être entendus et suivis. Du moins, des améliorations en ce sens peuvent être facilement observables. Mais être partenaire dans le domaine de la santé ne se limite pas à suivre les consignes de prévention, le patient de l'an 2000 doit s'impliquer dans tout ce qui concerne les politiques de santé.

2) S'occuper des politiques de santé

L'État devra dorénavant compter sur le soutien de la population pour élaborer ses nouvelles politiques de santé. Comme souligné précédemment dans ces pages, il doit mettre fin à ce qui fut un bar ouvert des soins de santé, où tous les services étaient gratuits, et ce, du berceau à la tombe.

Arrêter la distribution perpétuelle de cadeaux gratuits ne va pas se faire sans un accroissement fulgurant de la grogne populaire. La seule façon d'éviter d'en arriver à un affrontement qui forcera, en bout de ligne, le gouvernement à céder et à revenir à la case départ sera d'impliquer la population dans son processus décisionnel.

Pour ce faire il doit d'abord bien informer le public de l'état actuel réel de la situation, puis il lui faudra bien expliquer les mesures qu'il entend mettre de l'avant, et enfin il aura la responsabilité de réaliser ces mesures en expliquant chaque fois les objectifs visés et ceux qui ont été atteints.

Si l'État prend comme partenaire le patient, non seulement il pourra redonner au système de santé les moyens de ses ambitions, mais de plus il pourra aider certains patients, certains médecins et certains membres du réseau à passer du stade de bébés gâtés à adultes responsables.

Pour que cette responsabilisation s'avère un succès durable, le gouvernement se doit d'établir un partenariat efficace avec le public. Une radio-santé pourra s'avérer un outil inestimable dans la réussite de ce partenariat.

3) S'occuper des produits de santé

«Le médicament, au cours des âges, a connu diverses réceptions auprès des scientifiques et du public. Au début, chaque nouveau médicament était d'emblée accepté comme ce qu'on pourrait appeler la pilule miracle. Il était bien souvent présenté comme la nouvelle panacée universelle, la solution à de multiples, sinon à tous problèmes de santé. Ainsi l'arrivée des antibiotiques allait marquer la victoire finale et totale de l'homme sur les infections, la morphine ou l'aspirine allaient sonner le glas de toutes les douleurs, etc.

Avec les années et surtout quelques échecs dramatiques de l'industrie pharmaceutique comme la thalidomide qui causèrent de véritables désastres, l'enthousiasme originel céda sa place à la tiédeur puis à la méfiance et même dans certains cas à la paranoïa.

L'un des buts de cet ouvrage est justement de ramener quelque peu ce balancier qui en un siècle à peine s'est promené de la bénédiction du médicament à sa condamnation. Et pourtant, de mémoire d'homme, jamais l'espérance de vie ne fut plus longue qu'aujourd'hui. Jamais la mortalité infantile ne fut plus faible. Jamais, il n'y eut autant de centenaires.

Est-il plus rentable d'investir aujourd'hui dans la recherche médicale et pharmaceutique que plus tard dans des gigantesques asiles qui devront prendre en charge toute cette population vieillissante qui souffrira d'Alzheimer ? D'une façon ou d'une autre, nous connaîtrons bientôt la réponse.»

(Jacques Beaulieu, Ces médicaments qui ont changé nos vies, Éditions MultiMondes, 2014)

Partenaire actif de sa propre santé et des politiques de santé, le patient d'aujourd'hui doit aussi s'impliquer dans tout ce qui touche aux produits susceptibles d'améliorer sa santé. En ce sens les grandes pharmaceutiques ont la responsabilité de participer à des partenariats avec la population, tant pour mieux cerner les besoins que pour obtenir leur support afin de développer des produits qui y répondent.

En ce sens aussi, une radio-santé pourrait répondre non seulement à un besoin immédiat, mais de plus élaborer ce qui pourrait porter le nom d'une stratégie d'un partenariat global en santé publique.

Comme le disait si bien le roi Philippe VI de Valois : «Qui m'aime me suive.»

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