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Qui sont ces enfants qui terrorisent nos enfants?

Quand on y pense, l'intimidateur n'existerait probablement pas s'il n'y avait pas de suiveurs ni de témoins silencieux. Il ne verrait plus de gratification à faire ce qu'il fait sans l'approbation (volontaire ou non) des autres.
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Dernièrement, j'ai écrit un billet sur l'histoire de Marion, cette jeune adolescente de 13 ans qui s'est pendue le 13 février 2013 dans sa chambre parce qu'elle n'en pouvait plus de subir du harcèlement scolaire.

En fait, c'est par pur hasard que je suis tombée sur le film qui relate l'histoire de cette jeune Française, histoire que je n'arrive pas à me sortir de la tête depuis. Il faut dire que de voir en images comment l'intimidation prend forme et ce qu'elle peut faire dans la vie d'un enfant... c'est beaucoup trop pour mon cœur de maman.

Ceci dit, en écrivant sur le sujet, j'ai réalisé à quel point nous ne sommes pas portés à vérifier auprès de nos enfants s'ils subissent une certaine forme de harcèlement à l'école, ou s'ils sont témoins de certains gestes ou, tout simplement, s'ils y participent activement ou comme suiveurs. Car il ne saurait exister de harcèlement sans la participation de tous ces acteurs : intimidés, harceleurs, suiveurs et témoins.

Quand la notion de gravité n'est pas la même pour tous

Une chose que j'ai réalisée en observant mon fils de 16 ans qui, parfois sur Skype, y va un peu fort sur les mots avec ses amis, c'est que les adolescents n'ont pas la même notion de ce qui est acceptable ou non en termes de langage. Je me rappelle être intervenue à quelques reprises pour lui signifier que sa façon de s'exprimer était inadéquate et sa réponse a été tout naturellement: «C'est une blague. Tout le monde se parle comme ça.»

Il a sûrement raison, car en retournant dans ma mémoire, il y avait aussi des jeunes, dans mon temps, qui se la jouaient dur entre eux, même si, techniquement, ils étaient de bons amis. Cela ne signifie pas que c'est correct. Cela signifie simplement que le phénomène existe depuis toujours.

Mais là où ça devient problématique, c'est quand ces mots « qui sont juste des blagues » sont tournés vers des personnes qui n'ont pas du tout envie d'entrer dans le jeu.

Pourquoi cette envie d'écraser les autres

Je ne crois pas qu'on puisse définir avec précision ce qu'est l'intimidateur. Dans l'histoire de Marion, celle qui avait été jadis une bonne amie comptait parmi ceux qui l'ont persécutée.

Toutefois, je pense qu'il y a des enfants qui trouvent une certaine forme de gratification dans le fait d'exercer leur supériorité sur les autres ou, dans le fait tout simplement, d'attirer l'attention.

Peut-être vivent-ils dans une famille où les abus de pouvoir sont nombreux? Peut-être ont-ils des parents qui s'insultent entre eux sans retenue et qui dénigrent publiquement toute personne qui ne pense pas et n'agit pas comme eux?

Je ne peux m'empêcher de penser chaque fois, à quel point tout ce qui incite à l'intolérance est un bien mauvais exemple pour notre jeunesse.

On assiste d'ailleurs souvent à des propos haineux sur les fils d'actualités de nos réseaux sociaux, et ce, de la part de personnes qui sont techniquement nos amis. Je ne peux m'empêcher de penser chaque fois, à quel point tout ce qui incite à l'intolérance est un bien mauvais exemple pour notre jeunesse.

Ou peut-être que ces enfants ont des parents qui n'ont pas vraiment le temps de s'occuper et de se préoccuper d'eux alors ils en viennent à chercher à combler leurs manques affectifs ou à étouffer leur douleur de la façon la plus logique qu'ils trouvent : en devenant quelqu'un que l'on craint.

Quand on y pense, l'intimidateur n'existerait probablement pas s'il n'y avait pas de suiveurs ni de témoins silencieux. Il ne verrait plus de gratification à faire ce qu'il fait sans l'approbation (volontaire ou non) des autres.

Nous comptons sur l'école pour résoudre les problèmes de harcèlement, mais je pense que nous devrions d'abord commencer par fournir à nos enfants toute l'attention, tout le respect et tout l'amour qu'ils méritent afin qu'ils n'aient pas envie ou besoin de faire du mal aux autres pour se sentir vivants.

Est-il possible que l'intimidateur soit autant en détresse que la personne visée par sa colère et sa frustration?

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