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Cette goutte qui fait déborder le vase

Je réalise que j'ai un problème avec le fait de toujours vouloir être gentille.
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Allez savoir pourquoi, j'ai beaucoup de difficulté à envoyer paître quelqu'un, même si cette personne le méritait cent fois.
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Allez savoir pourquoi, j'ai beaucoup de difficulté à envoyer paître quelqu'un, même si cette personne le méritait cent fois.

Je suis une personne plutôt patiente, pour ne pas dire un peu trop compréhensive et compatissante. Je dis bien « un peu trop ». Parce qu'allez savoir pourquoi, j'ai beaucoup de difficulté à envoyer paître quelqu'un, même si cette personne le mériterait cent fois.

Toutefois, j'ai réalisé une chose ces jours-ci, je pense que ça devient possible pour moi d'y arriver lorsque la personne en question dit ou fait une chose qui, à mon sens, s'avère être la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Quand toutes les excuses sont bonnes pour ne pas voir la vérité

En fait, je réalise que j'ai un problème avec le fait de toujours vouloir être gentille. Au cours de mon enfance, on m'a souvent dit que j'étais détestable et je crois que cela m'a tellement affectée qu'aujourd'hui encore je n'arrive pas à me permettre de juger les gens pour ce qu'ils sont en réalité et à agir en conséquence. J'essaie toujours de leur trouver des excuses pour ne pas voir qu'au fond ils sont en train de carrément se foutre de ma gueule.

J'ai d'ailleurs un patron qui m'a déjà dit à plusieurs reprises : « Jackie, tu es beaucoup trop gentille. » Aujourd'hui, je comprends ce qu'il voulait dire.

Faut pas pousser mémé dans les orties

D'une certaine manière, je suis contente d'être ce que je suis parce que je trouve sincèrement que la plupart des gens n'ont aucune tolérance envers les autres et que de belles amitiés ou des amours naissants se brisent souvent pour des raisons tout à fait anodines.

Alors que j'ai une tolérance à l'inacceptable un peu plus développée que la moyenne a du bon; je me sens moins coupable de faire une boulette les jours où je suis mal lunée.

Toutefois, comme répétait souvent une amie du temps où j'ai travaillé chez Venmar : « Faut pas pousser mémé dans les orties. » Si j'en arrive à utiliser le mot commençant par « F » pour m'adresser à quelqu'un, c'est que le vase vient de déborder et, croyez-moi, je suis alors totalement en paix avec l'idée que nos contacts s'arrêtent sur-le-champ et pour longtemps.

Le sentiment que j'éprouve alors n'en est pas un de mépris ou de rancœur, mais c'est comme si on venait de couper la corde qui permettait que le lien existe entre nous.

Le sentiment que j'éprouve alors n'en est pas un de mépris ou de rancœur, mais c'est comme si on venait de couper la corde qui permettait que le lien existe entre nous. Je ne sais pas comment l'expliquer autrement... mes sentiments pour cette personne viennent de tomber au point neutre. On pourrait dire que c'est comme si elle n'existait plus.

Je vous rassure ici, si celle-ci revient me parler plusieurs mois plus tard, je serai toujours ouverte au dialogue, car, en plus d'avoir de la difficulté à ne pas être gentille, j'ai aussi de la difficulté à en vouloir à quelqu'un pendant longtemps. La belle affaire! Hihi...

Cela m'amène à penser que, finalement, j'aime bien être dotée de ce disjoncteur qui me protège en quelque sorte des abus de toutes sortes. Cela me rassure de savoir que lorsque je suis dans une situation qui me ronge le frein, celle-ci finira toujours par avoir une fin puisque mon dispositif de protection contre les surcharges embarquera à un moment donné et je retrouverai alors ma liberté et ma dignité.

Avril 2018

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