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Lettre à la fille que je n'ai jamais eue

Ma fille, si tu étais née, je t'aurais dit que l'éducation est la seule arme qui pourra te protéger, toi, que certains considèrent comme «faible» alors que d'autres pensent que tu es sous leur tutelle...
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Ma fille, si tu étais née, je t'aurais appelée Constance...

Je sais, ça te fait rire et tu trouves que c'est un nom de vieux, mais sache que les vieux ont été jeunes aussi et que Constance m'a toujours fait rêver...

Ma fille, si tu étais née, je t'aurais dit que le monde est vaste, qu'il est beau et que tu passeras ta vie à le découvrir, que les voyages forgent la jeunesse, mais aussi l'âme, que rencontrer les autres, c'est un peu se découvrir soi-même, sous un angle différent...

Ma fille, si tu étais née, je t'aurais dit que l'éducation est la seule arme qui pourra te protéger, toi, que certains considèrent comme «faible» alors que d'autres pensent que tu es sous leur tutelle...

«Je t'aurais dit de ne jamais baisser les yeux devant quiconque, de garder le regard haut, de ne jamais avoir honte de ce que tu es.»

Ma fille, si tu étais née, je t'aurais dit que ta vie allait être compliquée, que tout le monde allait te juger, qu'on te demandera de porter des jupes longues pour éviter les regards des gens, qu'on te demandera de baisser les yeux par pudeur parce que les hommes n'en ont pas, qu'on te demandera de sacrifier ta carrière pour que les hommes gardent la leur, qu'on te demandera de travailler plus pour gagner moins qu'eux, qu'on te dira que ton corps ne t'appartient pas et que tu n'as pas le droit d'en user comme les hommes le font...

Mais ma fille, si tu étais née, je t'aurais surtout dit de ne jamais écouter ces balivernes, je t'aurais acheté les jupes de ton choix et j'aurais posé des œillères sur les yeux des impudiques pour qu'ils apprennent à contrôler leurs pulsions...tu n'es pas responsable, ma fille, du manque de respect des hommes.

Je t'aurais dit de ne jamais baisser les yeux devant quiconque, de garder le regard haut, de ne jamais avoir honte de ce que tu es.

Je t'aurais aidé dans ton combat pour une égalité de traitement, de salaire...

J'aurais dessiné la clé de ton corps sur un petit parchemin pour que tu en fasses ce que tu veux, car il n'appartient qu'à toi, ma fille, juste à toi...

Mais tu n'es pas née, ma fille, alors je rêve que je te raconte tout ça...

...j'en parle à tes frères, qui sont autour de moi en espérant qu'ils te regarderont différemment...si un jour tu es là...

Le monde est beau, ma fille, il est aussi dur et parfois mortel pour une fille...mais n'aie pas peur de venir...j'ai deux bras et deux épaules qui n'attendent que toi...

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