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Michaëlle Jean veut ramener l'économie au centre de son action à l'OIF

En manifestant sa volonté de renforcer la dimension économique de la Francophonie, madame Jean a très bien compris les liens fondamentaux qui existent entre les droits de la personne, notamment les droits économiques, sociaux et culturels, et le développement économique et social.
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La Francophonie, c'est plus que le partage et la promotion de la langue française et de la diversité culturelle.

La Francophonie ce sont des valeurs communes que l'on partage, notamment la protection des droits de la personne, la promotion de la culture démocratique et de l'État de droit, le respect de l'égalité des sexes; la prévention des conflits et la promotion de la paix, la coopération et la solidarité internationale. En fait, ces valeurs communes sont en réalité les droits de la personne - les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels.

L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) accompagne les États membres dans leurs efforts pour intérioriser ces valeurs communes qu'ils partagent. Mais pour y parvenir, certains droits de la personne, tels que les droits économiques, sociaux et culturels nécessitent que les États disposent des moyens financiers pour les réaliser.

Si Michaëlle Jean est élue secrétaire générale de l'OIF en novembre prochain, elle aura comme mandat, entre autres, de mettre en œuvre les résolutions qui auront été prises au Sommet de Dakar, y compris celles qui avaient été prises au Sommet de Kinshasa en 2012.

Il s'agit de mettre en œuvre une gestion solidaire des enjeux environnementaux et économiques, de promouvoir une gouvernance démocratique et de soutenir la promotion des droits de la personne.

Madame Jean a promis, d'entrée de jeu, qu'elle va insuffler une nouvelle dynamique économique pour faire de l'OIF un espace favorable à la création de richesses et d'emplois de qualité. Elle devra, pour cela, inciter les États membres à utiliser tous les outils de l'intelligence économique pour développer les échanges commerciaux, tout en mettant l'économie au service de l'homme.

En manifestant sa volonté de renforcer la dimension économique de la Francophonie, madame Jean a très bien compris les liens fondamentaux qui existent entre les droits de la personne, notamment les droits économiques, sociaux et culturels, et le développement économique et social.

En effet, les deux partagent, directement ou indirectement, un objectif commun, celui de garantir les droits et libertés fondamentaux de l'individu.

C'est dans ce sens que les droits économiques, sociaux et culturels nécessitent une action de la part de l'État pour assurer aux citoyens la jouissance de ces droits. Ces derniers visent à favoriser, voire améliorer la qualité de vie des individus afin qu'ils vivent dignement.

De son côté, le développement économique et social vise à la création de richesses, ce qui entraîne progressivement à l'amélioration du niveau de vie, au bien-être social et à la dignité humaine.

Si la Francophonie veut être parmi les grandes organisations de la gouvernance mondiale qui fixent la marche du monde, elle devrait créer les conditions favorables aux États membres pour qu'ils développent une économie forte.

En effet, sous le leadership d'Abdou Diouf, la Francophonie politique et diplomatique est devenue une réalité. L'OIF a développé plusieurs accords de partenariat avec différentes organisations internationales pour faire avancer les valeurs qu'elle défend. Le secrétaire général sortant a su utiliser la diplomatique préventive et la médiation pour solutionner certains conflits en amont avant qu'ils ne dégénèrent en conflits armés.

Le monde moderne étant dicté par l'économie, la dimension politique de la Francophonie ne peut avoir d'éclat que si elle est sous-tendue par une dimension économique. L'espace francophone offre des potentiels économiques énormes, mais il n'est pas encore attirant pour les capitaux importants qui peuvent stimuler la croissance économique, faciliter les échanges commerciaux et créer des emplois de qualité.

Dimension économique de la Francophonie.

Les 77 États et gouvernements membres et observateurs de l'OIF composent une organisation dont les contrastes et les complémentarités économiques sont extraordinaires. À l'OIF, on trouve à la fois les pays membres du G8, les pays industriels, les pays émergents et membres du G20, les pays en développement et les pays les plus pauvres au monde, mais qui ont un potentiel important de ressources naturelles, énergétiques et forestières.

Ces États appartiennent également à d'autres organisations et regroupements économiques importants, notamment l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), l'Union européenne (UE), l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), la Communauté des Caraïbes (CARICOM), la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), la Communauté économique du développement des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC), etc.

Cette disparité économique, loin de constituer un handicap, représente plutôt une opportunité, à la fois pour les pays développés et pour les pays en développement, d'intensifier les échanges économiques et commerciaux pour le bien de tous.

Pour cela, l'OIF, comme un acteur des relations internationales, peut jouer un rôle important en incitant les États membres à créer une institution d'appui aux investissements afin de matérialiser cette volonté de solidarité.

La Francophonie économique peut contribuer à l'apaisement des tensions et conflits armés qui déchirent certains pays membres, notamment ceux d'Afrique.

Elle peut favoriser la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels, notamment le droit au travail, le droit à la sécurité sociale, le droit à un niveau de vie suffisant pour soi-même et pour sa famille, y compris la nourriture, le vêtement et le logement suffisants, le droit d'être à l'abri de la faim et la sécurité alimentaire, le droit de jouir d'un meilleur état de santé, le droit à l'éducation.

Voilà pourquoi les États membres de l'OIF et en particulier les Africains devraient appuyer la candidature de Michaëlle Jean, qui veut ouvrir un chantier important pour l'Afrique en général, et pour l'Afrique francophone en particulier.

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Avril 2018

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