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Sommes-nous à l'aube d'une révolution monétaire?

Selon la légende actuellement diffusée, la crise économique mondiale aurait incité, en 2009, un certain Satoshi Nakamoto, un individu mystérieux du monde numérique, similaire au personnage fictif d'Harold Finch dans la célèbre série télévisée Person of Interest, à créer le Bitcoin. Se voulant à la fois une monnaie virtuelle et un système de paiement, le Bitcoin possède des caractéristiques surprenantes et novatrices...
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Selon la légende actuellement diffusée, la crise économique mondiale aurait incité, en 2009, un certain Satoshi Nakamoto, un individu mystérieux du monde numérique, similaire au personnage fictif d'Harold Finch dans la célèbre série télévisée Person of Interest, à créer le Bitcoin. Se voulant à la fois une monnaie virtuelle et un système de paiement, le Bitcoin possède des caractéristiques surprenantes et novatrices, présentées comme une devise virtuelle décentralisée, transférable instantanément, à coût nul, déterminée a priori, déflationniste et assurant l'anonymat absolu des transactions.

Déjà, les geeks et les pseudo-libertariens (au sens où l'entend Ron Paul) s'excitent du concept et prédisent le succès assuré de cette néo-devise monétaire, sans, parallèlement omettre de pourfendre l'axe du mal: la FED américaine. Mais, la sympathie pour le projet n'est pas universelle, bien au contraire. Par exemple, certains critiques économiques ou journalistiques affichent un évident scepticisme face à ce nouveau buzz numérique. Malgré cela, tous, ou presque, s'entendent pour dire que, d'un point de vue strictement théorique, l'idée est accrocheuse et intéressante. Sommes-nous donc à l'aube d'une révolution monétaire?

Une recherche rapide sur la toile et, plus particulièrement, dans l'actualité québécoise nous démontre que le sujet n'a pas encore été abordé ; pourtant, le Bitcoin est coté en bourse où sa valeur nominale dépasse actuellement les 55$ USD l'unité. Ce silence persistant dans les médias québécois est-il dû à la méconnaissance du phénomène ou bien au désintérêt pour celui-ci? Difficile à dire avec exactitude... À défaut d'avoir accès à de l'information sur le sujet, voici donc rapidement ce qu'est le Bitcoin.

En tant que monnaie «virtuelle», le Bitcoin est un instrument d'échange, dans lequel le détenteur (acquéreur) place une certaine confiance. Comme tout autre objet ou devise, le Bitcoin n'a pas de valeur intrinsèque et son évaluation (coût/valeur) est basée sur sa rareté et les difficultés reliées à sa production ou sa contrefaçon. Tout ça est bien beau, mais comment ça fonctionne ? D'une manière ultra-simplifiée (faute d'espace), chaque Bitcoin est le résultat (une solution) à un problème mathématique ultra-complexe. Son nombre maximal (nombre d'unités possibles en circulation) fut déterminé a priori par son concepteur ; ce chiffre est prévu pour atteindre une masse monétaire de 21 millions d'unités aux alentours de l'année 2033. Toutefois, pour revenir à la clé pour acquérir les Bitcoin, soit la question de la résolution du problème mathématique, il importe de noter que les solutions sont progressives, signifiant qu'elles gagnent en complexité avec le temps et le nombre en circulation ; c'est donc dire que les premières solutions étaient plus faciles que celles qui devront être élaborées lorsque l'émission optimale sera atteinte dans une vingtaine d'années. À ce jour, un peu plus de 11 millions de ces pièces virtuelles sont en circulation sur la planète, ou devrais-je dire dans le monde numérique.

Parmi les avantages attribués au Bitcoin, la décentralisation, inhérente à sa structure et son fonctionnement, constitue l'un des plus prometteurs et des plus appréciés de sa clientèle. Comme ce sont justement les clients du réseau qui forment communément le système, il n'existe donc aucune institution centralisatrice comme une banque ou une réserve fédérale pour contrôler ou dicter les règles, les échanges et les contraintes. Cette caractéristique majeure n'est pas surprenante dans l'optique où le système lui-même et ses clients sont axés sur la méfiance à l'égard du système monétaire international et des monnaies fiduciaires, lesquels n'ont aucune limite de création, participant à accélérer l'inflation et la dévalorisation monétaire (le cas de l'euro).

Nous avons mentionné que la valeur du Bitcoin atteignait présentement plus de 80 $ USD. En faisant un calcul rapide, cela voudrait donc dire que la valeur économique globale, associée au Bitcoin, représenterait, à l'heure actuelle, environ 800 millions de dollars. C'est énorme, compte tenu de ce qu'est réellement Bitcoin et surtout de son âge par rapport au processus complet. Devant ces constats, quelles sont les raisons qui justifient cette évaluation et cette valorisation de la devise? Est-ce la conséquence de l'engouement réel pour ce système et ce qu'il représente à une époque où le néolibéralisme triomphant tend à vaciller ainsi qu'à démontrer des signes de fragilité ; ou plutôt le résultat d'une bulle spéculative alimentée progressivement par certains internautes et seigneurs de la finance, dans le but de s'enrichir au détriment de la naïveté collective et individuelle ? Alea jacta est...

(Avec la collaboration de Jérémie Diago, ingénieur en informatique)

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