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Règlement du conflit étudiant: ma proposition

Au-delà du tintamarre légitime en protestation à la Loi 78 qui visiblement ne règle absolument rien, il importe de retourner le plus rapidement possible au débat initial au cœur du conflit. J'irai tout simplement, et directement au fait avec l'ébauche d'une proposition qui me semble juste et équitable sans même devoir sombrer dans le compromis.
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AFP/Getty Images

Au-delà du tintamarre légitime en protestation à la Loi 78 qui visiblement ne règle absolument rien, il importe de retourner le plus rapidement possible au débat initial au cœur du conflit.

J'irai tout simplement, et directement au fait avec l'ébauche d'une proposition qui me semble juste et équitable sans même devoir sombrer dans le compromis.

-- Entendu que les étudiants reconnaissent l'urgence fiscale d'agir afin d'assurer à long terme la pérennité du modèle d'éducation québécois.

-- Entendu que le gouvernement fasse de la gratuité scolaire une visée sociale à long terme pour le bien commun et les générations futures, et ce, peu importe la gouvernance en place.

-- Que les étudiants acceptent les mesures de hausse des frais de scolarité (et bonification des prêts et bourses) telles que formulées lors de la dernière proposition par le gouvernement.

-- Que le gouvernement s'engage, par décret, à abaisser graduellement les frais de scolarité dès la fin de la septième année de la hausse, telle que présentée dans la proposition ci-haut mentionnée, jusqu'à concurrence de la gratuité scolaire.

Évidemment, les détails méritent d'être peaufinés, mais l'essentiel me semble être une proposition gagnante pour tous les intervenants, mais surtout la société québécoise.

Cette proposition force le gouvernement à prendre acte du discours étudiant face à la gestion douteuse des institutions universitaires et le souhait populaire de faire de l'éducation la « nouvelle » priorité au même titre où la santé a pu l'être à une autre époque, pour une autre génération.

Inversement, les étudiants reconnaissent que la hausse des frais de scolarité est un travail qui se développe à long terme dans les coulisses du fonctionnariat peu importe le parti au pouvoir et que l'urgence d'agir dans un contexte économique difficile peut être valable pour une durée temporaire (de la même manière que pouvait l'être la remise aux oubliettes du dogme « déficit zéro » suite à la dernière dépression économique).

D'un point de vue stratégique, le gouvernement pourra se vanter d'avoir su tenir les rênes serrés pour ultimement agir de manière responsable afin d'assurer la pérennité à long terme du modèle québécois, alors que les étudiants pourront se targuer d'avoir influencé le cours de l'histoire du Québec en faisant de la gratuité scolaire une valeur fondamentale à la société que le gouvernement, peu importe le parti, aura la responsabilité d'assumer au cours des prochaines années.

Et si jamais, un gouvernement devait, pour quelconques raisons, ne pas tenir ses engagements ou modifier la loi afin de contrevenir au décret, ce dernier devra justifier devant le peuple (et possiblement des élections) ses décisions et en subir les conséquences.

En résumé, cette proposition me semble non seulement une porte de sortie au conflit, mais une manière de synthétiser l'ensemble des positions évoquées de part et d'autre au cours du conflit pour bâtir un avenir plus fort et prometteur qui aura eu le mérite d'émerger d'un des plus grands engagements populaires que le Québec ait connu.

Manifestation des 100 jours - 22 mai 2012

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