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La fabrique de pensées catastrophiques

Qu'est-ce que c'est, une pensée catastrophique? C'est une pensée qui est fausse, inquiétante et paralysante. « Comment peut-elle être fausse si on est convaincu qu'elle est vraie? ». Si elle est devenue « vraie », c'est que notre cerveau nous a joué un tour : il génère tellement souvent cette pensée qu'on finit par y croire et par provoquer nous-mêmes la situation crainte. C'est ce qu'on appelle une prophétie autoréalisante.
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« Ce ne sont pas des pensées catastrophiques, c'est vrai! ». Et voilà comment on sait qu'on fabrique des pensées catastrophiques.

Qu'est-ce que c'est, une pensée catastrophique? C'est une pensée qui est fausse, inquiétante et paralysante.

« Comment peut-elle être fausse si on est convaincu qu'elle est vraie? ». Si elle est devenue « vraie », c'est que notre cerveau nous a joué un tour : il génère tellement souvent cette pensée qu'on finit par y croire et par provoquer nous-mêmes la situation crainte. C'est ce qu'on appelle une prophétie autoréalisante.

Prenons l'exemple d'une femme célibataire qui se fait peu confiance. Un soir, elle sort avec ses copines. Sirotant son cocktail, elle aperçoit un homme séduisant. Une de ses amies lui donne un coup de coude en lui lançant : « Hey! Il est en plein ton genre, lui! Va donc lui parler! ». La femme peu confiante s'esclaffe, rougit en disant : « Non! Je peux pas faire ça! Il ne me trouvera pas intéressante! ».

Scénario 1 le plus probable : cette femme n'ira tout simplement pas aborder cet homme qui ne la remarquera pas non plus, elle qui tente de se terrer et de passer inaperçue. Elle rentrera chez elle déçue, confortée dans son idée qu'elle n'est pas assez bien pour ce type d'homme qui, de toute façon, ne l'a même pas remarqué.

Scénario 2 le plus probable : cette femme qui manque de confiance en elle finira par aller aborder cet homme. Elle aura du mal à soutenir son regard, aura l'impression de ne pas savoir quoi dire, parlera tellement faiblement que l'homme ne comprendra à peu près rien à ce qu'elle raconte et finira par se lasser et partir. Notre femme sera déçue, se sentira rejetée et se dira : « La prochaine fois que je vois un homme intéressant, c'est sûr que je n'irai pas l'aborder! ».

Oui, je sais, mon exemple est poussé à l'extrême. Mais tout de même, je suis convaincue que certaines (et peut-être certains!) se sont reconnus dans cette situation.

La femme insécure de l'exemple, en se répétant qu'elle n'est pas intéressante a été effectivement peu intéressante pour l'homme convoité. Elle n'a donc pas provoqué, par son comportement (ou par l'absence de comportements), de l'intérêt de sa part.

Sa pensée catastrophique sera donc qu'elle n'est pas intéressante (ce qui est faux!). Cette pensée sera inquiétante pour elle et paralysante, puisqu'elle a décidé de ne plus flirter. Et elle risque de devenir automatique, aussi, c'est-à-dire plus facilement accessible à sa conscience.

Alors, comment faire pour renverser les vapeurs?

On doit transformer notre pensée catastrophique en pensée aidante! Mais attention, ça ne signifie pas « pensée positive »!

Une pensée aidante se veut vraie, rassurante et encourageante, alors qu'une pensée positive est fausse, bien que rassurante et encourageante.

Oui, au début, ce sera très mécanique. C'est comme si on s'était cassé le poignet droit (j'y vais avec la majorité même si je fais personnellement partie des gauchers!) et qu'on devait apprendre, momentanément dans ce cas-ci, à écrire de la main gauche.

Ce sera long, ce ne sera pas parfait au début; il faudra se concentrer très fort, parfois même sortir la langue sans s'en rendre compte, comme si ça permettait une plus grande minutie. Les lettres ne seront pas jolies tout de suite, je vous préviens; elles seront tremblotantes, incertaines, hésitantes. Puis, on prendra de l'aisance. On arrivera à mieux aligner chacun de nos traits, à arrondir les courbes des « o » et des « e », notre langue retrouvera sa place dans notre bouche. Puis, on se fera enlever le plâtre. Dans ce cas précis, on sera heureux de pouvoir à nouveau reprendre notre main droite pour écrire.

Dans le cas des pensées catastrophiques aussi, ça pourra être facile de retourner dans nos vieilles habitudes. Parfois, même, ce sera très tentant. Parce que moins forçant. Ça prendra donc de la volonté. Beaucoup de volonté. Puis, tout doucement, ce seront nos pensées aidantes qui deviendront automatiques.

Allez, bonnes pensées aidantes!

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