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Range ta chambre!

J'endosse le rôle de la mère pénible qui râle, parce que bien évidemment je n'ai pas droit à un «oui maman, avec plaisir» en retour, ce serait trop simple, il faut répéter, rabâcher, relancer pour finalement bien souvent pester et je pèse mes mots.
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Je ne compte plus le nombre de fois où je peux demander ça à mes deux fils, 7 et presque 14 ans. J'ai l'impression d'être une maman super chiante quand je le fais parfois tant ça me rappelle des souvenirs de ma propre enfance. Mais comment faire autrement? On ne peut pas tout laisser en plein milieu de la chambre, ne serait-ce que pour passer l'aspirateur? Alors j'endosse le rôle de la mère pénible qui râle, parce que bien évidemment je n'ai pas droit à un «oui maman, avec plaisir» en retour, ce serait trop simple, il faut répéter, rabâcher, relancer pour finalement bien souvent pester et je pèse mes mots.

Un problème rencontré encore plus fréquemment avec les ados. On a beau savoir et avoir lu, çà et là, qu'une chambre d'ado en désordre c'est tout à fait normal, que c'est dans l'ordre des choses, un besoin de s'affirmer, l'illustration d'une rébellion face à l'autorité parentale (oui, absolument, je l'ai lu) parfois c'en est trop et on déborde en piquant LA fameuse crise de parent : «Range ta chambre c'est le bordel là-dedans!». Le désordre pour nous c'est pas aussi gérable, que dis-je, le désordre, les piles de cahiers et de bouquins posés sur le bureau avec des stylos, des feuilles, des retailles de crayons et trucs de gomme partout (Grrr ça je déteste), des vêtements dans tous les coins de la pièce («non mais j'allais le descendre à la machine ce tas-là» ou «j'ai pas encore eu le temps de ranger ma pile de linge propre» alors que ça fait 5 jours que je lui ai montée).

À chaque fois qu'on passe une tête dans leur antre, on est pris d'une crise de rangement aiguë et de nettoyage par la même occasion. Je ne l'ai fait qu'une fois et après avoir tout bien rangé, je ne me suis pas sentie à ma place. J'ai eu peur de tomber sur des choses personnelles et de déranger son «organisation» ou plutôt son «ordre». Après tout, c'est son espace, ce sont ses affaires, tout y est personnel. Si c'est sa façon à lui de contester l'autorité parentale, de délimiter son territoire et qu'il est en effet en plein désordre intérieur avant de tout bien remettre dans l'ordre alors pourquoi m'imposer? Ce n'est pas bien grave et j'aime autant ça à des portes claquées.

J'ai décidé de lui demander de fermer sa porte de façon à ce que je ne vois pas son désordre, son «chez lui», et surtout que cela ne me mette pas dans un état d'agacement intense et de crise de rangement compulsif non plus (on ne se refait pas). Je peux comprendre, mais inutile de me provoquer en me mettant son désordre sous les yeux, chacun fait un effort. Le linge sale est mis dans la machine sinon pas de linge propre dans son placard comme par magie forcément et la règle c'est de passer l'aspirateur chaque week-end. S'il s'y retrouve comme ça et qu'il est heureux «chez lui», c'est tout ce qui m'importe, je ne veux plus empiéter sur son domaine.

Éduquer et imposer des règles en tant que parents oui, mais je ne veux pas focaliser et me battre pour une chambre en chantier, il y a tant d'autres sujets de conflits à l'adolescence si on en veut vraiment. Et chez vous, c'est comment alors?

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Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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