Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le Plan B: donner la priorité aux gens et à la planète tout en générant du profit

WORLDPOST - Pour enfin rompre le cycle de l'énergie fossile qui conduit au réchauffement climatique et à la guerre, les technologies énergétiques révolutionnaires (des carburants renouvelables avancés, aux voitures électriques qui distancent leurs rivales à essence, aux panneaux solaires plus efficaces et moins coûteux et à des modes intelligents de chauffage et de climatisation des bâtiments) ont besoin d'un soutien financier adapté.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Richard Branson est le fondateur du groupe Virgin et membre de la B Team. Pour plus d'informations, cliquez ici www.virgin.com - www.virginunite.org - www.b-team.org.

Depuis mes premiers pas en tant qu'entrepreneur, il y a plus de 40 ans, je me suis toujours demandé comment le business peut améliorer la vie des gens. Trouver une réponse à cette question n'est pas toujours simple, et pour la plupart des entrepreneurs, le succès ne vient qu'après un bon nombre d'essais, d'erreurs, et d'échecs. Une importante source d'inspiration est de s'imaginer le monde tel qu'il sera dans une ou deux décennies. Quel genre de futur envisageons-nous et quel genre de produits et de services voudrions-nous voir? Quels sont les obstacles sur la route?

Comme nous pouvons le voir, notre planète fait face à un large éventail d'énormes challenges. Comment nourrir une population mondiale qui ne cesse de s'accroître? Qu'est-ce qui peut être fait pour amener les pauvres du monde, qui dépassent encore le milliard de personnes, à un niveau de vie plus élevé et à une meilleure vie? Quant au changement climatique, comment inverser le cours des choses? Et réussirons-nous un jour à surmonter nos divisions et mettre fin aux confits violents, de la Syrie au Congo?

Si je regarde de plus près, il me semble que la plupart des grandes questions d'aujourd'hui sont connectées d'une manière ou d'une autre; et bien souvent, elles renvoient à des enjeux bien plus larges, liés au système global. Parmi eux, il y a la manière dont nous avons toujours traité notre belle planète, détruit nos écosystèmes vulnérables, anéanti la biodiversité et réduit beaucoup de nos atouts naturels, qui sont finalement limités. Par exemple, il suffit d'un peu de bon sens pour voir la ligne droite qui est tracée, d'une planète qui se réchauffe à la désertification et l'érosion des sols, au stress hydrique et à la pénurie, et à l'immigration massive et la pauvreté abjecte. De même, notre appétit insatiable pour les énergies fossiles a alimenté les troubles et les conflits armés dans le monde entier.

C'est un cercle vicieux, en effet. Et mon propre plaidoyer s'est concentré en grande partie là-dessus durant ces dernières décennies. Bien que je comprenne le sérieux de la situation, je ne m'attarde pas sur cette vision négative. Les défis existent seulement pour être attaqués de front. J'aimerais considérer ce réseau d'interdépendances comme une grande opportunité pour engendrer du progrès et un changement positif - à travers des politiques sensées, bien sûr, mais particulièrement grâce à des innovations et des investissements intelligents. Comme souvent, les entrepreneurs ont un rôle très important à jouer. La bonne nouvelle, c'est que beaucoup le font déjà, et à une échelle plus grande que jamais. C'est l'une des raisons pour laquelle, en juin dernier, nous avons lancé la Team B, un groupe global de chefs d'entreprise dont le but est d'apporter une autre manière de faire des affaires, qui donne la priorité aux gens et à la planète tout en faisant du profit - un "Plan B" pour les entreprises du monde entier.

En regardant d'un peu plus près, l'une des grandes questions des années à venir est comment nous pouvons assurer l'accès à des énergies sécurisées, propres et durables pour notre génération et les générations futures. L'accès à l'énergie est la base pour assurer des vies durables à 7 milliards de personnes, et malgré la grande taille et la nature actuelle du secteur de l'énergie, il y a beaucoup de possibilités de progrès.

Avant toute chose, je vois un grand nombre d'opportunités d'utiliser l'énergie plus efficacement que nous le faisons actuellement. Cela vise des voitures et des avions plus économes ainsi que les appareils électroniques. Et cela devient d'une importance toute particulière quand on en arrive aux bâtiments. Comme l'a montré un rapport récent de la Carbon War Room, les bâtiments sont responsables de 40% de l'énergie totale consumée dans le monde, et d'un tiers des émissions de CO2 du monde. Il n'y a pas seulement un énorme potentiel pour réduire ces émissions au niveau mondial grâce à une plus grande efficacité énergétique (l'équivalent de plus de 1,1 milliard de tonnes de CO2); les économies faites grâce à l'utilisation réduite d'énergie peuvent être tout aussi monumentales: de l'ordre de mille millions de dollars au niveau mondial.

Deuxièmement, les nouvelles technologies énergétiques révolutionnaires (des carburants renouvelables avancés, aux voitures électriques qui distancent leurs rivales à essence, aux panneaux solaires plus efficaces et moins coûteux et à des modes intelligents de chauffage et de climatisation des bâtiments) ont besoin d'un soutien financier adapté. Beaucoup d'investisseurs sont toujours réticents à essayer de maîtriser ce qu'ils voient comme des concepts risqués à un stade précoce. Mais je suis convaincu que certains de ces concepts et innovations seront réalisés, et des organisations telles que la Carbon War Room aident déjà à faire décoller des marchés de milliards de dollars qui pourraient économiser des milliards de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone. Le défi pour les investisseurs est de créer des scénarios où ils pourraient soutenir ce type d'efforts sans gaspiller trop d'argent.

La revue Technology Review du MIT a récemment montré qu'aux États-Unis, les fondations privées peuvent utiliser leurs investissements dans des starts-ups comme des dons de bienfaisance - même s'ils offrent d'importants retours sur investissement. Le hic, c'est que les starts-ups doivent être clairement trop risquées pour des investisseurs normaux, et qu'elles doivent clairement servir une cause philanthrope. Néanmoins, il faut trouver des moyens de s'assurer que les ressources soutiennent les bonnes idées et viennent des bons endroits.

Cela veut aussi dire que le monde a besoin de commencer à discuter des subventions à l'énergie. Les sceptiques affirment souvent que l'énergie renouvelable à faible émission de carbone coûte plus que l'énergie fossile conventionnelle. Cependant, comme le FMI l'a montré en mars 2013, on estime que les subventions à l'énergie mondiales représentent au total environ 1900 millions de dollars, soit environ 2,5% du PIB mondial. Si ces subventions à l'énergie du monde entier étaient éliminées, les émissions mondiales de CO2 pourraient être réduites de plus de 4 milliards de tonnes (soit 13%). En comparaison, le monde a investi 244 milliards de dollars dans les énergies renouvelables en 2012 ; cela aurait pu être plus, si cela n'avait pas été pour les subventions instables et incertaines et les politiques pour les ressources renouvelables.

Pour sûr, chacun de ces défis liés au secteur énergétique représente une énorme montagne à gravir. Mais l'optimiste persévérant qui est en moi aime penser que la « révolution verte et propre », ce n'est pas faire le choix entre sauver notre planète et développer nos entreprises. Ce sont les deux faces de la même pièce. Si l'on associe correctement innovation, investissement et régulation sensée, j'estime que le succès est à portée de main.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Avril 2018

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.