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Négos dans le secteur public et loi spéciale

Le gouvernement doit garantir à chacun des augmentations lui permettant au minimum de conserver son pouvoir d'achat. Ses propositions, même bonifiées, sont encore très loin de cet objectif.
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J'ai aimé le billet de Joanne Marcotte (Négos dans le secteur public: qui dit vrai? Une loi spéciale inévitable?), même s'il ne donne que le point de vue du gouvernement. Au moins, c'est clair. Son tableau semble faire une bonne synthèse entre l'offre initiale et l'offre bonifiée.

À propos de relativité salariale

Si le gouvernement s'astreint à un exercice de relativité salariale - au siècle dernier, on parlait d'évaluation des fonctions - c'est parce qu'il n'a pas le choix. Premièrement, cet exercice est prévu dans toutes les conventions collectives. Deuxièmement, monsieur Coiteux sait que de très nombreux emplois sont mal évalués - donc, mal payés - et que le gouvernement risque de perdre des gens qualifiés s'il ne fait rien. En même temps, monsieur Coiteux n'est pas très conséquent. Il reporte les résultats de l'exercice à la cinquième année alors qu'il faudrait les appliquer sans délai. Pire, il reporte aux calendes grecques une partie des résultats concernant les enseignants parce que, dit-il, cela coûterait trop cher de corriger comme il faut leurs échelles salariales.

L'exercice de relativité salariale est incontournable. Il doit être fait de toute façon. Ce n'est pas à proprement parler une bonification de l'offre patronale originale. Par contre, devancer d'une année l'augmentation de 1% est une bonification de 1,208 milliard sur toute la période. N'en déplaise aux négociateurs syndicaux, c'est plus que quatre trente sous pour une piastre... Est-ce suffisant? Pour le savoir, j'ai emprunté le tableau de madame Marcotte et j'ai ajouté des hypothèses.

Première hypothèse

La relativité salariale devrait être appliquée immédiatement puisqu'elle corrige des aberrations. Que se passerait-il si le gouvernement l'appliquait tout de suite au lieu d'attendre cinq ans? Le coût supplémentaire serait de 1,951 milliard $. Du point de vue des employés, la relativité salariale retardée de cinq ans équivaut à une perte de pouvoir d'achat de 1,951 milliard $.

Deuxième hypothèse

Que se passerait-il si le gouvernement se contentait d'indexer les échelles salariales au coût de la vie? Si les cinq prochaines années sont semblables aux cinq dernières, le coût de la vie devrait augmenter de 1,69% par année en moyenne. Le coût supplémentaire pour le gouvernement serait de 6,201 milliards $ par rapport aux propositions actuelles totalisant 4,170 milliards $. Autrement dit, les propositions actuelles sont nettement inférieures à l'augmentation prévisible du coût de la vie. Du point de vue des employés, c'est une perte de pouvoir d'achat de 6,201 milliards $. Si l'on compte 570 000 employés, c'est pour chacun 11 000 $ de moins à dépenser au cour des cinq prochaines années.

Il faut toutefois se rappeler, comme dit monsieur Coiteux, que «40 % des employés de l'État sont en progression salariale et verront leur salaire augmenter en moyenne de 3,6% par année, et cela en sus des propositions du gouvernement». Ces 40 % ne devraient pas perdre leur pouvoir d'achat, même avec les propositions actuelles. Il reste que 60% des employés seront appauvris si monsieur Coiteux reste sur ses positions.

Le gouvernement doit garantir à chacun des augmentations lui permettant au minimum de conserver son pouvoir d'achat. Ses propositions, même bonifiées, sont encore très loin de cet objectif. J'espère que ce ne sont pas les dernières avant que monsieur Coiteux n'impose un décret qui semble de plus en plus inévitable.

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