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Le vrai visage du bigot

Jean Tremblay, qui s'est drapé des prétendues «» pour imposer une prière catholique avant les séances du conseil de sa ville et la lancer dans une croisade judiciaire à l'encontre du Tribunal des droits de la personne avait déjà cette fâcheuse tendance mégalomaniaque à assimiler les convictions de l'ensemble des Québécois à ses propres lubies mystiques.
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Agence QMI

Les attaques lancées à la radio le 15 août par le maire de Saguenay, Jean Tremblay, à l'encontre de la candidate péquiste Djemila Benhabib révèlent la vraie nature du personnage.

La veille, Mme Benhabib s'était en effet interrogée bien légitimement sur la raison d'être de ce symbole révolu d'une union entre les autorités civiles et religieuses installé en 1936 par Maurice Duplessis fraîchement arrivé au pouvoir. Mme Benhabib s'est rangée à la position de son parti aussitôt après avoir été désavouée par Pauline Marois qui, échaudée par les tensions qu'avaient suscité le projet de son prédécesseur André Boisclair de retirer l'objet du Salon bleu, a invoqué le présumé «patrimoine québécois» pour justifier son maintien.

Jean Tremblay, qui s'est drapé des prétendues « valeurs canadiennes-françaises» pour imposer une prière catholique avant les séances du conseil de sa ville et la lancer dans une croisade judiciaire à l'encontre du Tribunal des droits de la personne avait déjà cette fâcheuse tendance mégalomaniaque à assimiler les convictions de l'ensemble des Québécois à ses propres lubies mystiques. En attaquant Mme Benhabib sur le fait qu'elle soit « de l'extérieur » et qu'il ne soit pas capable de prononcer son nom, il a en plus démontré l'étendue de sa paranoïa.

Pourquoi le patrimoine québécois se limiterait-il aux crucifix, à l'odeur des sacristies et aux plaintes des grenouilles de bénitier? Les nostalgiques des processions du cardinal Léger et de l'Index préfèrent oublier que le Québec contemporain est aussi l'héritier de la révolte des Patriotes et du Manifeste du refus global. Plus encore, le Québec contemporain est une société où les droits et libertés de chacun sont protégés par deux chartes issues de l'héritage républicain du « Siècle des lumières ». Ces chartes découlent des principes de liberté, égalité et fraternité bien plus que des versets contradictoires et eschatologiques du Livre de Daniel ou de l'Évangile de Luc. Surtout, cet héritage implique une séparation entre la religion et l' État.

Jean Tremblay n'a pas le monopole des « valeurs québécoises ». Le fait qu'il en entraîne d'autres dans ses lubies délirantes ne lui donne pas le droit de se camper en défenseur de la culture québécoise contre les « arrivants de l'extérieur ». Je ne partage pas plus ses valeurs que je ne partage celles des fanatiques de toute allégeance religieuse.

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