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Royaume-Uni: qui sera premier ministre le 8 mai?

Comment sera composé le futur Parlement britannique à l'issue des élections du 7 mai prochain? La plus grande incertitude demeure depuis la montée en puissance des partis populistes partout en Europe, et le risque n'épargne pas la Grande-Bretagne.
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Comment sera composé le futur Parlement britannique à l'issue des élections du 7 mai prochain? La plus grande incertitude demeure depuis la montée en puissance des partis populistes partout en Europe, et le risque n'épargne pas la Grande-Bretagne. L'UKIP, le parti anti-européen de Nigel Farage avait obtenu plus de 26% des voix lors des élections au Parlement européen au mois de mai 2014. Celui qui exige le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne pourrait brouiller les cartes.

Le maintien dans l'Europe en jeu

Mais il n'obtiendra, selon les projections, qu'une poignée de sièges en raison d'un scrutin uninominal majoritaire à un tour. Il a toutefois démontré sa capacité à s'implanter lors de deux élections législatives partielles récemment, en plaçant deux députés au Parlement, il est vrai, transfuges du parti conservateur.

Une chose est sûre: personne ne souhaite s'associer à ce parti politique qui ne semble pas fréquentable... Il n'en demeure pas moins que les différents partis tentent, tout en affichant leur volonté de rester dans l'Union européenne, d'attirer les voix de ce parti dont le leader ne manque aucune occasion de dire tout le mal qu'il pense de l'Union européenne.

Le premier ministre en exercice, David Cameron, a promis, s'il est réélu, d'organiser un référendum sur la question. C'est un pari extrêmement risqué, même si le premier ministre a montré, lors de la campagne référendaire sur l'indépendance de l'Écosse, en septembre dernier, qu'il savait se battre avec une efficacité remarquable pour défendre ses convictions, notamment sur l'emploi, la flexibilité et la stratégie de défense nucléaire.

Un dynamisme économique et financier impressionnant

Le premier débat télévisé de cette campagne des législatives britanniques, entre les principaux dirigeants, a de nouveau montré que ses atouts restaient très forts, en ce qui concerne l'économie et l'emploi. David Cameron peut se targuer d'avoir une économie dynamique, créatrice de nombreux emplois. Le taux de chômage a bien baissé ces dernières années, pour atteindre seulement 5,7% de la population active, et demeure le taux le plus bas depuis sept ans, soit sous le précédent gouvernement du travailliste Gordon Brown. La Grande-Bretagne créée des emplois et les jeunes Français s'y précipitent, faute de pouvoir trouver un emploi en France.

C'est pourquoi le parti travailliste n'a pas l'avantage sur ce point. Ed Miliband fait ce qu'il peut. Il semble à la peine. En effet, il souffre véritablement d'un manque de charisme qui fait dire à de nombreux Britanniques qu'il n'a pas la carrure pour remplacer David Cameron au 10 Downing Street. Cela n'est pas nouveau. Malgré ça, son parti fait maintenant à peu près jeu égal avec le parti conservateur dans les sondages, lorsqu'il ne le dépasse pas même largement. À quoi cela tient-il?

Premièrement, David Cameron n'est pas infaillible. Il a récemment fait une énorme faute de communication en se montrant à des millions de Britanniques en train de manger un hot dog avec... une fourchette et un couteau. Aucun de ses spin doctors n'ayant apparemment pas pris le soin de lui dire qu'un hot dog se mangeait avec les deux mains...

Cela pourrait prêter à sourire si cet épisode ne contribuait pas à faire du premier ministre l'archétype du Britannique de la classe supérieure passé par les meilleures écoles et universités, et donc tout à fait éloigné du commun des mortels et indifférent au sort des classes populaires...

De fortes disparités sociales

Deuxièmement, les inégalités sociales sont de plus en plus importantes dans ce pays passé par l'école du libéralisme forcené sous l'ère Thatcher et qu'il n'a jamais vraiment renié depuis, même sous le mandat de Tony Blair. Un chiffre a fait la Une de l'actualité l'année dernière: cinq familles possèdent autant que 20% de la population, soit une concentration considérable des richesses entre les mains de quelques personnes. L'image des émeutes urbaines de 2011 a aussi creusé le fossé qui sépare aujourd'hui la classe dirigeante des populations dites défavorisées, émeutes auxquelles la réponse a été l'expulsion des familles des émeutiers des logements qu'elles occupaient...

Tout cela joue incontestablement en faveur des travaillistes, malgré la faible personnalité de son leader. Ce dernier vient récemment de subir une attaque d'une rare violence de la part d'un membre du gouvernement britannique qui l'a accusé d'avoir éliminé son frère pour prendre sa place, puis de vouloir écarter toute ambition de son pays, notamment sur le plan de la dissuasion nucléaire, uniquement pour en devenir le premier ministre. Mais Ed Miliband a promis une plus grande équité fiscale et cette promesse semble avoir reçu un appui très important de la part de l'opinion publique.

Les petits partis politiques

Toutefois, l'issue des élections pourrait bien dépendre des petits partis politiques: les nationalistes écossais, les nationalistes gallois, les partis d'Irlande du Nord (unionistes et sociaux-démocrates), les Verts, qui pourraient être les "faiseurs de rois" à Westminster au lendemain du 7 mai.

En effet, les différents instituts de sondages donnent alternativement les conservateurs puis les travaillistes en tête, mais avec un faible écart à chaque fois. Les libéraux-démocrates sont aux alentours de 9% et Nick Klegg, leur leader et actuel vice-premier ministre, a fait comprendre qu'il pourrait s'allier avec les uns ou les autres en donnant un peu plus de "cœur" aux conservateurs et de "cerveau" aux travaillistes.

Mais comme à l'habitude, des surprises pourraient ponctuer cette élection! Un "Hung Parliament" (sans majorité absolue), n'est pas exclu, ce qui laisserait alors la place à tous les marchandages!

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Mai 2017

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