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Justin Trudeau, si vous refusez toujours l'idée d'ouvrir de vieilles chicanes, sachez qu'en jetant tout le discrédit sur le regretté René Lévesque comme vous l'avez fait, vous venez d'en créer une toute nouvelle. Et pour reprendre les mots célèbres d'un autre Trudeau, je me permet de dire au nom de toutes celles et tous ceux qui, en ce moment, se sentent profondément blessés par cette déclaration: «»!
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AP

Il semble bien que, pour Justin Trudeau, l'adoption par l'Assemblée nationale du Québec d'une motion unanime (fait rare) au nom du peuple du Québec, demandant d'avoir accès à toutes les informations relatives au rapatriement constitutionnel de 1982, dans lequel son paternel a joué un rôle central, ne soit donc pour le fils une chose très très secondaire. Car, voyez-vous «pour l'instant, c'est une question d'accès à l'information et bien que la Loi sur l'accès à l'information doit être mise à jour, je ne trouve pas que c'est important de rouvrir ces vieilles chicanes» déclarait le principal intéressé le 16 avril 2013.

Puis, comme pour ajouter l'insulte à l'injure, Justin Trudeau, dans une arrogance typique de son paternel à l'égard du peuple du Québec, jetait sur les épaules de René Lévesque tout l'odieux de cette «non-signature» du Québec à cette constitution. Tout compte fait, et à la lumière des informations nous provenant du livre «La Bataille de Londres» de Frédéric Bastien, on comprend qu'il en est mieux ainsi d'ailleurs!

Mais, dites-moi Justin Trudeau: si nous suivons bien votre raisonnement, refuser l'idée de faire la lumière sur ces événements de 1982 revient, dans votre perception, à mettre à jour de vieilles chicanes, n'est-ce pas?

Est-ce qu'en admettant ainsi que les événements du rapatriement de la constitution en 1982 soient en effet de vieilles chicanes, vous n'admettez pas du même souffle de manière implicite que ce Canada, fondé par votre paternel, ne le fut pas dans la concordance entre la nation canadienne et la nation québécoise? Est-ce admettre aussi que ce rapatriement de 1982, sans l'accord du Québec représenté par son premier ministre d'alors, René Lévesque, est en fait un véritable coup de force et un coup d'État constitutionnel, comme l'évoque le livre de Frédéric Bastien? Est-ce avouer en même temps que le Québec est actuellement, et depuis 1982, soumis contre son gré à une constitution qu'il ne reconnaît pas de facto?

C'est cela la vieille chicane que vous vous refusez de voir, alors que le Québec vient d'exprimer par la voix unanime de ses élus à l'Assemblée nationale sa volonté que toute l'information relative aux événements du rapatriement de la constitution de 1982 lui soit intégralement accessible ?

Faut-il donc conclure, monsieur Trudeau, que la vérité est le cadet de vos soucis en tant que chef d'un parti politique fédéral, et comme aspirant premier ministre d'un pays fondé sur une constitution, dont la légitimé est plus que douteuse, à la lumière d'événements que vous vous refusez de voir et d'admettre?

Que devons-nous comprendre, monsieur Trudeau, d'un aspirant premier ministre pour qui la vérité est aussi banale que peau de chagrin?

En passant Justin Trudeau, si vous vous refusez toujours à l'idée d'ouvrir de vieilles chicanes, sachez qu'en jetant tout le discrédit sur le regretté René Lévesque comme vous l'avez fait, vous venez d'en créer une toute nouvelle. Et pour reprendre les mots célèbres d'un autre Trudeau, je me permet de dire au nom de toutes celles et tous ceux qui en ce moment se sentent profondément blessés par cette déclaration: «Just watch us»!

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