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Tenir des élections municipales cet automne? Une parfaite absurdité!

Dans l'état actuel des choses au Québec, nous ne pouvons plus nous fier à la bonne foi des gens qui se disent intègres et honnêtes: nous devons nous en assurer avant qu'ils ne soient élus.
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Alors que la commission Charbonneau est dans la seconde phase de son mandat (Laval), et que l'UPAC multiplie enquêtes, perquisitions et arrestations, surtout dans le secteur municipal, l'état dans lequel se trouvent nos institutions démocratiques apparaît de plus en plus grave, tout comme apparaît d'autant plus grave la réputation du Québec à travers le monde!

Pendant ce temps, toujours dans le secteur municipal, les candidatures à divers postes électifs se préparent, s'annoncent et s'activent. En même temps, un message, répété et insistant, se fait entendre, et avec raison, pour que l'électorat soit présent lors du jour du vote. Plusieurs prétendent, non sans raison, que l'état lamentable dans lequel nous retrouvons aujourd'hui nos institutions démocratiques municipales est, en partie, attribuable à la désertion grandissante - et inquiétante -, des électeurs lors des élections municipales. Mais aussi à une absence encore plus désolante de la participation des citoyens à la vie démocratique lors des réunions du conseil municipal de chacune des municipalités et villes du Québec.

Le billet se poursuit après la galerie

L'arrestation d'Applebaum vue par la presse mondiale

À l'époque où j'occupais la fonction de conseiller municipal (2005 à 2009 à Les Coteaux), très rares étaient les conseils où l'assistance dépassait le nombre de cinq personnes. Devant une telle désertion, les élus tiennent pour acquises, de manière consciente ou non, les fonctions et responsabilités qui leur incombent. Parfois même, et nous le savons aujourd'hui avec les arrestations qui se multiplient dans le monde municipal, certains perdent toute conscience morale (s'ils en ont déjà eu une!) et se croient tout permis.

Heureusement, un grand nettoyage se fait actuellement: reconnaissons à la commission Charbonneau tous les bienfaits présents et à venir des révélations qui se font jour, tout comme reconnaissons le travail colossal de l'UPAC. Malheureusement, ce n'est pas suffisant. Car ce travail accompli par ces deux organismes constitue, d'une certaine manière, un labeur en aval des problèmes graves de corruption-collusion que nous tentons d'éradiquer au Québec, donc après les faits. Mais que fait-on en amont? Ou que devrait-on faire en amont pour éviter que ces problèmes réapparaissent comme de véritables champignons empoisonnés?

D'abord, il ne faut guère s'illusionner: jamais nous ne vivrons dans une société parfaite et exempte de tout profiteur. Il en a toujours existé, il en existe, et il en existera toujours. Le défi que nous posent cette problématique et ces gens à la conscience morale légèreest de leur rendre la vie d'une complexité telle qu'ils se décourageront de s'engager dans des pratiques de corruption-collusion. Autrement dit, il faut savoir devenir plus rusé que le renard lui-même.

En ce qui concerne nos institutions démocratiques, tant à l'Assemblée nationale du Québec que dans nos conseils municipaux, il faut trouver une façon de leur barrer la route avant même qu'ils n'accèdent à des postes électifs, et ce, avant même qu'ils ne soient élus.

Dans plusieurs organismes de loisirs et de sports, nous voyons des responsables ou entraîneurs de jeunes être soumis à une vérification policière d'antécédents criminels afin d'empêcher d'éventuels pédophiles de s'immiscer dans ces milieux, d'avoir accès à des jeunes et de provoquer des drames terribles. Et il y a une acceptation sociale très forte de cette pratique de vérification policière d'antécédents criminels. Pourquoi ne pas appliquer une telle chose à l'égard de nos institutions démocratiques?

Et il y a un autre problème: des élections municipales approchent à grands pas, elles se tiendront à la grandeur du Québec début novembre 2013. À la lumière de ce qui se passe présentement à Laval, Montréal, Boisbriand, Mascouche où ailleurs encore, peut-on vraiment aller en élections cet automne au Québec, en laissant n'importe qui se présenter à des postes électifs, sans connaître au préalable le passé de ces individus?

Lorsque Michael Applebaum fut choisi comme maire intérimaire de Montréal après le départ de Gérald Tremblay qui, du grand public, aurait pu prédire une arrestation de l'UPAC en juin 2013? Personne! Et pourquoi? Parce que personne du grand public ne pouvait se douter en novembre 2012 que Michael Applebaum se ferait arrêter et ferait face à 14 chefs d'accusation, dont complot, fraudes envers le gouvernement, abus de confiance ou actes de corruption dans les affaires municipales. Et pourtant, n'est-il pas arrivé à son poste de maire en prétendant être le monsieur Net par excellence?

Il serait d'une absurdité parfaite que le Québec entier plonge en élections municipales en novembre 2013 sans que rien ne soit fait. C'est absurde. Il faut barrer la route aux criminels à cravate à des postes électifs.

Je propose qu'une vérification policière d'antécédents criminels, doublée d'une enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF) soient effectuées sur chacun des individus qui se présentent à un poste électif au Québec, et ce, sous la responsabilité du Directeur général des élections (DGE). Et si une telle mesure nécessite l'adoption d'une nouvelle loi, que nos élus à l'Assemblée nationale prennent une pause durant leur congé estival et qu'ils se mettent à l'œuvre maintenant. Et dans l'hypothèse où de telles vérifications révèleraient des actes criminels reconnus coupables dans le passé, que ce candidat (ou cette candidate) se retire volontairement ou que ces informations soient divulguées publiquement, puisque c'est de l'intérêt public dont il est question ici. Dans l'état actuel des choses au Québec, nous ne pouvons plus nous fier à la bonne foi des gens qui se disent intègres et honnêtes: nous devons nous en assurer avant qu'ils ne soient élus.

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