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Des priorités claires pour Montréal

Montréal est trop souvent la laissée pour compte des élections québécoises. Une situation qui s'explique en partie par le très faible potentiel de gain que les formations politiques peuvent réaliser sur l'île de Montréal, mais aussi par le manque dedes administrations montréalaises dans les dernières années.
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Montréal est trop souvent la laissée pour compte des élections québécoises. Une situation qui s'explique en partie par le très faible potentiel de gain que les formations politiques peuvent réaliser sur l'île de Montréal, mais aussi par le manque de leadership des administrations montréalaises dans les dernières années. S'il est illusoire de penser que Montréal deviendra le théâtre d'une course aux sièges à l'Assemblée nationale, les enjeux de la métropole méritent une attention particulière et les Montréalais souhaitent que l'administration démontre enfin le leadership nécessaire. Denis Coderre a dit qu'il ferait part de ses revendications pour Montréal d'ici le 21 mars, voici les enjeux que nous estimons prioritaires et qui doivent être au cœur des revendications du maire de Montréal.

Denis Coderre a déclaré: «Il faut qu'il y ait une place spécifique pour le statut de métropole». Au Vrai Changement pour Montréal, nous croyons que le statut particulier de Montréal doit être reconnu par le biais notamment de la fiscalité. En tant que métropole, Montréal joue un rôle prépondérant au plan économique. Les responsabilités qui en découlent sont donc à la fois plus grandes et bien souvent uniques. Il est illusoire de croire que Montréal puisse s'acquitter de ses responsabilités accrues sans disposer de sources de revenus différentes de celles des autres villes québécoises. Les partis politiques québécois doivent ainsi comprendre que la diversification des sources de revenus de Montréal ne se fera pas au détriment des autres villes, mais plutôt au bénéfice de l'économie de l'ensemble du Québec. Selon nous, Montréal devrait recevoir un demi-point de la TVQ perçue sur son territoire, une mesure représentant 300 millions de dollars en revenus supplémentaires pour permettre à la métropole d'assumer ses responsabilités. En plus d'être directement liée à l'importance de Montréal dans l'économie du Québec, cette mesure permettrait à Montréal de profiter des fruits de l'accroissement de l'activité économique sur son territoire tout en réduisant la dépendance de la ville à l'impôt foncier.

Présentement, la ville de Montréal peine à assurer le maintien de ses infrastructures. Les demandes portées par l'administration municipale au gouvernement du Québec doivent donc permettre à notre ville d'assurer non seulement le maintien de ses infrastructures, mais aussi de lui donner les moyens de développer celles qui permettront à Montréal de progresser. Montréal a récemment annoncé des investissements de 198 millions de dollars dans le réseau d'eau pour 2014, reconnaissant que l'objectif de renouvellement d'un pour cent du réseau par an n'est pas suffisant. La situation du réseau routier est également préoccupante, ainsi, les déficits accumulés d'investissement dans les dix dernières années font en sorte qu'une opération-choc est aujourd'hui nécessaire et le gouvernement du Québec doit être davantage mis à contribution. La situation est critique et c'est toute l'économie du Québec qui pourrait subir les conséquences d'infrastructures désuètes. Notre ville est en droit de réclamer des engagements clairs dans le cadre de cette campagne. Encore une fois, il en va du dynamisme de notre ville et de tout le Québec.

En matière de transport collectif, nous croyons que son financement doit constituer un enjeu de la présente campagne électorale. Les Montréalais sont, de loin, les plus grands utilisateurs du transport collectif et la congestion automobile constitue l'un des plus graves problèmes auxquels notre ville est confrontée. Notre vision et celle du maire sur les solutions à mettre de l'avant ne sont souvent pas au diapason, mais tous s'entendent sur la nécessité d'investir massivement dans les transports en commun. La situation actuelle demande des ressources supplémentaires non seulement pour le développement du service, mais aussi en ce qui a trait au financement des opérations actuelles.

La stratégie nationale de mobilité durable fixe un objectif ambitieux d'augmenter de 30 % l'offre de service du transport collectif au Québec d'ici 2020 par des investissements en infrastructures et en équipements, pour nous l'atteinte de cet objectif passe par la mise en place d'un réseau de service rapide par bus (SRB). Toutefois, le financement des opérations constitue encore un défi majeur pour la STM et le portrait financier actuel de la Société rappelle l'urgence de trouver une nouvelle source dédiée, indexée et récurrente. Comme vous le savez, pour 2014, la STM anticipe un manque à gagner de 20 millions de dollars, avec pour conséquence directe une diminution de 165 500 heures de service pour le réseau d'autobus, ce qui affectera directement la qualité du service offert aux Montréalais.

Finalement, un enjeu qui n'est pas du ressort de la ville à proprement parler devrait, malgré tout, être au rang des revendications de Montréal. En effet, la désuétude des écoles sur le territoire de Montréal entraine des fermetures, des déplacements et surtout de nombreuses inquiétudes pour les familles montréalaises. Cette situation prend ici une ampleur qui n'a pas d'équivalent ailleurs au Québec, et ce alors que Montréal tente de garder et d'attirer des familles sur l'île. Ce problème risque au contraire à moyen terme de pousser les familles encore plus vers les banlieues, sans compter les risques importants en terme de santé publique que ces bâtiments vétustes, comme ce qui a été vécu par le passé dans des écoles comme l'école St-Gérard, font courir aux élèves, aux enseignants et aux membres du personnel. Il est donc à notre avis de la responsabilité du maire de Montréal de revendiquer des investissements majeurs pour la mise à niveau du parc immobilier scolaire montréalais et l'ouverture d'écoles dans les quartiers où elles font défaut, notamment dans le secteur ouest du centre-ville et dans Griffintown.

Dans un contexte électoral, les Montréalais ont besoin d'un maire qui sache exprimer clairement les priorités pour leur ville. Celles qui sont évoquées ici feront à notre avis consensus autant auprès de la classe politique que de la population montréalaise et devraient être au cœur des véritables priorités de M. Coderre.

>Élections 2014: les nouvelles et les blogues du HuffPost sur la campagne.

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