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Si je me présente à l’investiture du Parti Québécois dans Pointe-aux-Trembles, c’est avant tout parce que je veux m’assurer que le plan fonctionne.
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LA PRESSE CANADIENNE

Ma décision de joindre l'équipe du Parti Québécois en vue de la prochaine élection générale peut susciter certains questionnements eu égard à mon positionnement quant à la démarche d'accession à l'indépendance. Ce texte vise à exposer sommairement les raisons qui m'ont amené à me lancer.

Nul ne saurait douter de mon engagement inébranlable à faire du Québec une république libre. Depuis tant d'années, je dédie ma vie, presque jour et nuit, à l'avancement de ce projet vital pour la nation québécoise.

Je ne compte plus le nombre de rassemblements, de manifestations, d'actions d'éclat, de tournées, de colloques, de conférences, d'actions médiatiques, de publications, de discours, de commémorations que j'ai déployés à cet égard. À la tête du réseau Cap sur l'indépendance, j'ai fondé l'Opération Bélier, une infatigable campagne d'action de terrain grâce à laquelle nous avons cogné à des milliers et des milliers de portes afin de sensibiliser directement la population à la nécessité de l'indépendance. Tout récemment, j'ai mis en œuvre le projet ÉLAN, encore méconnu du public, qui a pris la relève des Béliers avec une équipe d'une douzaine de jeunes qui, chaque jour qui passe, vont à la rencontre des citoyens-nes afin de solliciter des dons mensuels pour le financement de plusieurs causes citoyennes, dont le renforcement du mouvement indépendantiste citoyen. Il y a quelques années, j'ai présidé au lancement de l'une des études les plus approfondies jamais réalisées sur les finances d'un Québec indépendant, une œuvre du chercheur Maxime Duchesne résultant d'une fructueuse collaboration avec l'Institut de recherche en économie contemporaine (IREC). J'ai également créé l'agenda aQction.info qui recense en un seul endroit sur le web, tous les événements ayant trait de près ou de loin à l'avenir politique et constitutionnel du Québec. J'ai mené plusieurs missions à l'international, en Catalogne, en Écosse, en France, en Allemagne et même en Haïti pour faire valoir que notre véritable destin politique résidait dans la libération nationale. Plus encore, je me bats jusque devant les tribunaux pour défendre le statut juridique formel du peuple québécois et ses droits inaliénables à disposer de lui-même, présentement attaqués dans le cadre de la contestation par Keith Henderson et le Canada, de la Loi 99.

Pour reprendre les mots de Jacques Parizeau, « l'indépendance, je n'en rêve pas, j'y travaille ». En effet, au-delà des paroles, du verbiage et surtout, des querelles stériles qui, hélas, ont cours depuis trop longtemps au sein de ce mouvement, l'action concrète se révèle la clé pour l'avancement de nos idéaux, la clé de la convergence, la clé de la réussite.

Certes, j'aurais préféré que le Parti Québécois s'engage à réaliser l'indépendance dès un premier mandat. Je ne m'en suis jamais caché. Toutefois, le réalisme nous force à constater que l'horizon de 2022, tel que proposé par Jean-François Lisée et entériné par les membres, s'avère l'échéance la plus rapprochée pour qu'enfin, nous arrivions à ce qui commence. Cette échéance, je la fais mienne, quoi qu'il arrive le 1 octobre. Comprenez-moi bien.

Cette échéance, je la fais mienne, quoi qu'il arrive le 1er octobre. Comprenez-moi bien.

Par ailleurs, je peux toujours me tromper, mais soit dit avec égards pour mes compatriotes de Québec solidaire, je doute fort que ce parti fasse mieux d'ici là, c'est-à-dire qu'il réussisse à former un gouvernement majoritaire, apte à enclencher le processus devant nous conduire à la liberté politique. En 2030 peut-être ?

Quoi qu'on dise, notre meilleure chance de parvenir à nos fins, notre meilleure chance que l'indépendance est autre chose qu'une abstraction dans l'ordre du jour politique, c'est de prendre le train du Parti Québécois le 1 octobre prochain.

Cela dit, si l'on veut que ce train parte à l'heure prévue, si l'on veut que les voies soient adéquatement aiguillées, si l'on veut que la locomotive ne brise pas en cours de route, si l'on veut y atteler un maximum de wagons, bref si l'on veut que ça roule, il faut tous nos meilleurs cheminots ; aiguilleurs ; atteleurs ; chauffeurs ; opérateurs... prêtent main-forte.

Pour ma part, si je me présente à l'investiture du Parti Québécois dans Pointe-aux-Trembles, c'est avant tout parce que je veux m'assurer que le plan fonctionne.

Je vous en donne ma parole, jamais je ne permettrai que le train de l'indépendance déraille. Et c'est avec confiance et enthousiasme que je vous invite à embarquer !

Jacques Chagnon, député libéral

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