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La santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes sont maintenant une des grandes priorités du Canada.
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Notre gouvernement s’est engagé à verser 650 millions de dollars en soutien aux programmes qui offrent des cours d’éducation sexuelle aux filles et aux garçons, de planification familiale et de contraception, ainsi que de prévention et d’intervention en matière de violence sexuelle et fondée sur le genre.
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Notre gouvernement s’est engagé à verser 650 millions de dollars en soutien aux programmes qui offrent des cours d’éducation sexuelle aux filles et aux garçons, de planification familiale et de contraception, ainsi que de prévention et d’intervention en matière de violence sexuelle et fondée sur le genre.

Juillet, au Ghana. Assise à l'ombre d'un manguier à Punyoro, petite communauté défavorisée du nord-est du pays, je m'entretiens avec 16 agricultrices et entrepreneures. J'écoute dans le silence le plus profond chacune raconter son histoire de transformation personnelle.

L'une d'elles me dit fièrement avoir appris à écrire son nom grâce aux cours d'alphabétisation qu'elle a suivis de soir. Une autre m'explique comment elle a fait passer son troupeau de deux moutons à six, et comment cela lui a permis d'envoyer ses deux enfants à l'école. D'autres encore m'expliquent le fonctionnement de leur groupe d'épargne et de crédit villageois. Elles économisent ensemble, se prêtent de l'argent entre elles et cotisent à un fonds social qui leur permet de se soutenir mutuellement en période de crise.

Ces femmes me disent que leurs revenus et leurs économies supplémentaires leur ont aussi valu le respect des hommes de la communauté et une place convoitée à la table de l'assemblée de district.

Ces femmes sont de puissantes agentes de changement pour elles-mêmes, leurs familles et leurs communautés.

Les histoires de ce genre ne sont pas isolées. Les 16 Ghanéennes que j'ai rencontrées, tout comme d'autres en Iraq, en République démocratique du Congo, en Haïti et au Soudan du Sud, font partie d'une nouvelle vague de femmes qui, partout au monde, surmontent d'énormes obstacles afin de revendiquer leurs droits.

Tous, des politiciens aux économistes en passant par les experts en politique, reconnaissent maintenant les femmes comme des agences de changement. Si vous voulez endiguer la pauvreté, donnez-leur les moyens de développer leur plein potentiel et de participer pleinement à toutes les sphères de la société. Si vous voulez instaurer une paix durable, impliquez-les dans le processus. Et si vous voulez favoriser la croissance économique, investissez en elles.

C'est dans ce contexte que j'ai lancé la toute première Politique d'aide internationale féministe du Canada, en juin. Son objectif est de réduire la pauvreté par la promotion de l'égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles, non pas aux dépens ou par l'exclusion des hommes et des garçons, mais à leurs côtés et avec eux.

Auparavant, seulement 3 % des fonds alloués par le Canada étaient destinés à des initiatives ciblées en matière d'égalité des genres. Avec notre politique féministe, ce taux passera à 15 % d'ici 2022.

Les contribuables canadiens verront une différence dans la façon dont leur argent est investi.

Les contribuables canadiens verront une différence dans la façon dont leur argent est investi. Pour recevoir du financement, nos partenaires doivent consulter les femmes de la région où le projet est réalisé et les faire participer au processus décisionnel afin que leurs besoins soient priorités et qu'elles participent pleinement à la réalisation des projets.

De même, nous travaillerons plus étroitement avec les organisations féminines locales, car elles connaissent bien les priorités et les meilleures façons de changer les normes sociales. Ces organisations sont également les mieux placées pour remettre en question les façons de faire et demander des comptes à leurs gouvernements.

La santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes sont maintenant une des grandes priorités du Canada. À l'opposé de certains qui ont cessé, plus tôt cette année, de financer des organismes qui appuient la santé sexuelle et reproductive des femmes - ce qui représente une réduction dévastatrice du financement qui pourrait se chiffrer à plusieurs milliards de dollars dans le monde -, le Canada a choisi d'intensifier ses efforts dans ce domaine.

La santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes sont maintenant une des grandes priorités du Canada.

En mars, notre gouvernement s'est engagé à verser 650 millions de dollars en soutien aux programmes qui offrent des cours d'éducation sexuelle aux filles et aux garçons, de planification familiale et de contraception, ainsi que de prévention et d'intervention en matière de violence sexuelle et fondée sur le genre. Une partie de cette somme permettra également aux femmes d'avoir accès à des avortements légaux et sûrs, de même qu'à des soins post-avortement.

Nous faisons cela parce que nous croyons fermement qu'il faut respecter le droit des femmes de contrôler leur corps et de prendre leurs propres décisions.

L'intégration de la santé sexuelle et reproductive ne se limitera pas qu'à nos initiatives de développement. À partir de maintenant, elle fera partie intégrante de notre aide humanitaire.

Trop souvent, les donateurs concentrent leurs interventions uniquement sur le soutien aux services de base comme l'eau, la nourriture et le logement, et négligent les drames que doivent surmonter les femmes et les enfants, dont certains sont victimes de violence sexuelle ou fondée sur le genre. Cette approche n'est pas viable, car les crises humanitaires sont de plus en plus longues et complexes.

C'est pourquoi, cette année, le Canada s'est assuré que ses interventions face à la famine au Soudan du Sud et à la persécution des Rohingyas au Myanmar répondaient aux besoins précis des femmes et des enfants, notamment en ce qui concerne la prestation de services de santé sexuelle et reproductive et de soutien psychosocial.

En tant que ministre du Développement international et de la Francophonie du Canada et, en tant que femme, je suis extrêmement fière des efforts que notre gouvernement a déployés en 2017 pour réduire la pauvreté dans le monde et réagir aux crises humanitaires, et cela en donnant aux femmes et aux filles plus de pouvoirs à tous les niveaux.

La mise en œuvre de notre politique d'aide internationale féministe n'est qu'un début; elle est, en ces temps de changements et d'incertitude considérables, la boussole qui indique la voie à suivre pour obtenir des résultats véritables et durables.

Avril 2018

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