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RIDM : Le spleen du Grand Nord

Bien que Marie-Hélène Cousineau aurait préféré ne pas faire ce film, elle ne devrait pas regretter d'avoir signé un cri d'alarme émouvant et nécessaire.
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À la première présentation de Sol en début de semaine, la réalisatrice Marie-Hélène Cousineau (Le jour avant le lendemain, Uvanga) expliquait qu'elle aurait préféré ne pas faire ce documentaire qu'elle a réalisé avec Susan Avingaq, dont il s'agit de la première réalisation. Non pas qu'elle renie avoir fait cette œuvre, mais parce que celle-ci répondait au besoin de Susan Avingaq d'enquêter sur les circonstances entourant la mort du jeune Solomon Tapatsiaq Uyarasuq. Si cette femme courageuse souhaitait mener sa propre enquête, c'est qu'elle avait l'impression que la GRC n'avait pas dit la vérité à la famille.

Ce portrait touchant d'un jeune artiste inuit charismatique aux multiples talents, que l'on rencontre à travers divers extraits de films amateurs et à travers les témoignages émouvants de son entourage, est donc né d'une injustice. De fait, arrêté par la police alors qu'il était intoxiqué, Sol se serait suicidé dans une cellule de la GRC. Ayant elle-même passé du temps dans une telle cellule, la mère du jeune homme ne croit pas à cette hypothèse. Plusieurs membres de la petite communauté de l'Arctique pensent la même chose qu'elle. Patiemment, Susan Avingaq tente donc de recoller les morceaux du puzzle afin de lever le voile sur cette mort mystérieuse.

Du même coup, les deux cinéastes attirent l'attention sur une société dévastée par un haut taux de suicide parmi ses plus jeunes membres. Ces suicides sont si fréquents qu'ils ont fini par être banalisés par les instances gouvernementales, laissant les membres de la communauté inuit impuissants et démunis face à ce fléau grandissant. Si Marie-Hélène Cousineau aurait préféré ne pas faire ce film, sans doute ne regrette-t-elle pas d'avoir signé un cri d'alarme émouvant et nécessaire.

21 novembre, 19h, Université Concordia J.A. De Sève

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