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Festival de Cannes: une compétition qui ne démarre pas sur les chapeaux de roue

Hier soir, alors que les stars glamour et lesmontaient les marches afin de découvrir le décevant portrait érigeant en sainte la princesse Grace de Monaco,du Mauritanien() était présenté aux journalistes de la presse internationale.
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Hier soir, alors que les stars glamour et les beautiful people montaient les marches afin de découvrir le décevant portrait érigeant en sainte la princesse Grace de Monaco, Timbuktu du Mauritanien Abderrahmane Sissako (Bamako) était présenté aux journalistes de la presse internationale. Fort d'un sujet brûlant d'actualité, l'intégrisme religieux, ce premier film de la compétition aux images lumineuses et poétiques ne tient toutefois pas ses promesses.

Campé à Tombouctou, ce cinquième long métrage de Sissako raconte le cruel destin de Kidane (Ibrahim Ahmed), éleveur de vaches vivant dans les dunes avec sa femme, sa fille et un jeune berger. Ayant provoqué accidentellement la mort du pêcheur qui avait tué sa vache préférée, Kidane sera jugé injustement par des intégristes religieux qui sèment l'émoi dans le village voisin. Au nom d'Allah, ceux-ci interdisent le football, la musique et la cigarette, forcent les femmes à porter le voile intégral, de même qu'ils arrangent les mariages des jeunes filles sans le consentement de leurs parents.

Ponctué d'images d'une force troublante, telle celle de cette jeune femme condamnée au fouet qui chante sa révolte et sa douleur, Timbuktu dénonce l'intégrisme avec si peu de nuances que le propos s'affaiblit bientôt et que le tout s'enfonce dans un manichéisme embarrassant. Qui plus est, les différentes intrigues sont mollement liées entre elles, l'interprétation manque trop souvent de conviction et le souffle épique qui porte le film tombe au premier tiers. Souhaitons que le reste de la compétition soit plus relevé.

Timothy Spall en route vers un prix d'interprétation masculine?

Alors que son magnifique Another Year avait mordu la poussière en 2010 à Cannes, il y a fort à parier que Mike Leigh voit son Mr. Turner se classer au palmarès de cette 67e édition grâce à la magistrale interprétation de Timothy Spall. Présenté au Grand théâtre Lumière ce matin, Mr, Turner relate les 25 dernières années du peintre, aquarelliste et graveur J.M.W. Turner (1775-1851).

Peintre romantique, précurseur de l'impressionnisme, Turner fut à la fois reconnu et moqué par ses contemporains. Anéanti par la mort de son père (Paul Jesson), Turner trouva quelque réconfort auprès de Mrs. Booth (Marion Bailey), courageuse et chaleureuse tenancière d'une auberge à Margate, dans le Kent, au bord de la mer, où fuse la plus belle lumière d'Angleterre. Une brutale rupture de ton s'effectue d'ailleurs lorsque le personnage du père disparaît, passant de la comédie de mœurs en costumes au drame sombre d'un artiste incompris.

Outre le jeu tour à tour truculent et poignant de Spall, Mr. Turner a pour grande qualité l'exceptionnelle photographie de Dick Pope, qui a su évoquer avec brio la palette de couleurs du peintre, de même que sa vision tourmentée du monde. Il est toutefois regrettable que Leigh n'ait pas exigé un montage plus serré, son récit se noyant par endroits dans des scènes d'un pittoresque si forcé qu'il effleure la caricature - notamment lors de la visite de la femme (Ruth Sheen) et des filles de Turner. Enfin, l'ensemble se révèle si long et si lent qu'à la fin, on souhaite que l'agonie du personnage cesse au plus tôt.

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