Vous vous demandez comment pourrir le climat en éducation au Québec? Demandez à l'Institut économique de Montréal (IEDM)! Encore une fois, sans se baser sur aucune étude ou connaissance du terrain, l'IEDM veut semer la bisbille en ramenant l'idée selon laquelle il faudrait rémunérer les membres du personnel enseignant « au mérite », selon des critères arbitraires mal définis. Il y a aussi cette idée qui flotte comme quoi notre système d'éducation serait rempli d'enseignantes et enseignants incompétents qui hanteraient nos écoles et nos centres de formation. Bon an mal an, ces idéologues aguerris ressortent cette « conclusion » des boules à mites pour tenter de faire entrer l'école publique dans le moule de la logique du marché.
Une réflexion à deux sous
La réussite ne dépend pas que des enseignantes et enseignants
Les méchants syndicats
On veut que les écoles aient la latitude, que les gens qui sont sur le terrain, qui voient ce qui se passe, qui connaissent les besoins de leur clientèle soient en mesure d'y répondre adéquatement. Avec le système actuel, ils sont souvent pris dans des labyrinthes bureaucratiques et des blocages des syndicats.
Et bien, une simple recherche Google aurait permis à nos deux comparses (chercheurs de profession dois-je le rappeler!) de constater que cette autonomie professionnelle et cette latitude sont constamment revendiquées, justement, par les organisations syndicales en éducation. D'ailleurs, cela a été l'objet de nos interventions lors des consultations du ministre Proulx sur la réussite éducative. Les syndicats de l'enseignement ne sont pas des « empêcheurs d'innover en rond » comme voudrait les dépeindre l'IEDM. Ils sont plutôt les porte-voix des préoccupations de leurs membres, et ces derniers ont d'abord et avant tout l'intérêt de leurs élèves à cœur.
Quand l'idéologie rend aveugle
Le personnel de l'IEDM ferait bien d'enlever ses œillères idéologiques quand vient le temps de parler de choses aussi importantes que l'éducation et la réussite éducative des élèves du Québec. Parce qu'à force de dire n'importe quoi, on nuit au débat.