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Le choix de vie ou la tentation de mort au coeur du conflit israélo-palestinien

Une fois de plus la haine l'emporte sur la raison. Alors, osons un challenge.
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Une fois de plus la haine l'emporte sur la raison.

  • D'un côté, ce sont des dirigeants d'organisations palestiniennes et une partie du peuple de Cisjordanie qui crient leur joie à l'annonce de la mort de ces jeunes juifs qui ne sont que des "colons".
  • De l'autre côté, c'est la consternation, la condamnation et le sentiment de honte unanimement exprimés par la population, les dirigeants israéliens et les deux présidents Shimon Peres et Reuven Revlin qui rappellent, à juste titre, que la vengeance aveugle contre des innocents est contraire aux valeurs du judaïsme.
  • D'un côté, la police est passive.
  • De l'autre, les criminels ont été retrouvés et arrêtés dans les deux jours qui ont suivi le drame.
  • D'un côté, on attend encore un geste à valeur symbolique d'un responsable palestinien à l'égard des familles israéliennes touchées par ces meurtres,
  • De l'autre, le premier ministre israélien parle au père de la victime palestinienne en lui disant: "l'assassinat de votre fils est odieux et ne peut être toléré par aucun être humain!". Quant aux mamans des trois jeunes israéliens assassinés, elles espèrent pouvoir rencontrer les parents de la jeune victime palestinienne pour tenter de reconstruire un peu d'humanité dans ce déferlement de haine.

Comme si ce drame n'était pas suffisant, un nouveau cycle de violences frappe la frontière entre Israël et Gaza.

Depuis des semaines, le sud d'Israël subit des centaines de tirs de roquettes et de missiles, tantôt lancés par les branches armées du Hamas, tantôt envoyées par des organisations djihadistes "dissidentes", dans une sorte de surenchère dont le seul but est de démontrer, par la violence, quelle faction serait la plus à même de contrôler le territoire de Gaza que le monde ne voit que comme une enclave enfermée, victime d'un "insupportable blocus" qui mettrait les populations au bord de la famine et de la misère sociale. Il faut sérieusement s'interroger sur l'efficacité de ce blocus, finalement bien perméable, puisque des centaines, voire des milliers de missiles venus d'Iran, de Corée du Nord et de Syrie entrent dans Gaza pour être régulièrement tirés sur les populations civiles israéliennes! Il en est de même pour les matériaux qui servent à fabriquer des missiles "made in Gaza"!. Pour être positif, on pourrait suggérer aux dirigeants de Gaza qu'un convoi d'armes et de munitions sur dix puisse également transporter de la nourriture et des médicaments pour répondre aux besoins de leur population...

Selon un rituel bien connu, les missiles sont lancés depuis les cours des hôpitaux ou des écoles, au milieu des populations civiles, au mépris de la Convention de Genève, dans l'espoir qu'une riposte israélienne touchera des malades, des enfants, des femmes ou des vieillards. Ces dommages collatéraux permettraient alors aux médias de dénoncer la détresse palestinienne et de condamner "la réaction disproportionnée" de l'armée israélienne! On connaît par cœur ce scénario médiatique, écrit depuis des années, qui continue de piéger le monde démocratique international.

Cet engrenage est absurde et sans issue. Ne pourrait-on pas, collectivement, tenter une ouverture, peut-être chimérique, qui n'aurait pour mérite que d'entrouvrir la porte de l'espoir?

Osons un challenge.

Depuis plus de 40 ans, les dirigeants palestiniens qui se sont succédé à Gaza ont promis à leur peuple la destruction de l'état d'Israël, "le retour au pays", la prospérité sur les cendres d'Israël et la fin "du joug sioniste"! De toute évidence, ces objectifs n'ont pas été atteints et ces promesses sont restées vaines. La seule réalité quotidienne que vit le peuple palestinien est celle de sa misère sociale aggravée par la corruption de ses dirigeants. En parallèle, et malgré les contraintes humaines et économiques du conflit permanent, Israël est devenu un état prospère qui développe une recherche médicale mondialement reconnue, qui occupe les premiers rangs internationaux dans la hi-tech, qui produit une agriculture modèle, qui possède une industrie de défense performante et qui voit régulièrement ses chercheurs récompensés par des Prix Nobel. Cette réalité incontestable devrait provoquer quelques interrogations et de sérieuses remises en cause à Gaza.

Alors :

  • Ne pourrait-on imaginer une prise de conscience des Palestiniens qui accepteraient de changer leur logiciel "haine et destruction" pour le remplacer par celui de l'espoir et du développement?
  • Ne pourrait-on envisager qu'ils renoncent à la haine, à la folie meurtrière et à la course vers l'abîme dans laquelle les entraînent leurs dirigeants pour tenter une cohabitation pacifique?
  • Ne pourrait-on imaginer que, dans un sursaut démocratique, ils mettent un coup d'arrêt à l'engrenage infernal dans lequel ils sont régulièrement emportés et qu'ils imposent à leurs dirigeants le pari de la paix?
  • Ne pourrait-on leur suggérer de vivre en coexistence pacifique, en intelligence avec leurs voisins?

Il ne leur sera pas demandé d'aimer Israël. A l'impossible nul n'est tenu. Il ne s'agirait que de créer un espace de cohabitation qui pourrait, peut-être, aboutir un jour à construire un lieu d'échanges et de coopération. Mais, pour réussir cette démarche, il faut d'abord savoir se donner les dirigeants qui oseraient répondre oui à ce challenge.

Les Palestiniens et les Israéliens ne peuvent que constater qu'à côté d'eux, la folie meurtrière l'emporte. A leurs frontières, ce sont des dizaines de milliers de morts en Syrie pour on ne sait quelle finalité, c'est un calife autoproclamé en Irak qui prêche la haine et délivre au monde libre un message de mort, ce sont des attentats aveugles au Yémen, en Somalie, au Liban, ce sont les djihadistes qui progressent en Afrique, au Proche-Orient et en Asie et ce sont des centaines de jeunes Français, et des milliers d'Européens, qui partent combattre en Syrie, mimant, mais comparaison n'est pas raison, les respectables brigades internationales qui ont combattu en Espagne en 1936, avant que le fascisme ne se déverse sur toute l'Europe.

La situation actuelle n'a pas d'issue parce que dans cet Orient compliqué, tout est manichéen: la vie ou la mort, la paix ou la guerre, la victoire ou la défaite, la réussite ou l'échec... Dans ce monde, le compromis rationnel ne trouve pas sa place. Il appartient alors aux quelques êtres raisonnables, qui arriveraient à subsister, de dépasser les passions et les pulsions. Si l'un d'entre eux voulait bien se lever...

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