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Les manœuvres prévisibles du PLQ

La course à la chefferie du Parti québécois n'a récemment pas exposé le meilleur côté du parti fondé par René Lévesque ; crêpage de chignon, petite politique et victimisation ont été les faits saillants de cette dernière semaine.
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La course à la chefferie du Parti québécois n'a récemment pas exposé le meilleur côté du parti fondé par René Lévesque ; crêpage de chignon, petite politique et victimisation ont été les faits saillants de cette dernière semaine.

Toutefois, ce qui m'a fait bien rigoler, c'est le communiqué envoyé dimanche en après-midi par Jean-Marc Fournier, profitant de la crisette au Parti québécois afin de faire diversion sur les nombreux malaises au sein du caucus libéral.

En effet, le ministre de la propagande libéral affirmait dans son communiqué ceci : « La course à la chefferie fait apparaître un Parti Québécois perdu et à la dérive. Un parti mélangé et divisé, dont les élus reviennent sur leurs positions antérieures à répétition et s'attaquent mutuellement en faisant grand usage de démagogie. Un parti déconnecté des vraies priorités des Québécois, un parti embourbé dans un code vestimentaire d'exclusion, un parti prisonnier de son obsession référendaire, un parti complètement dépassé qui n'a rien à proposer pour moderniser l'économie, l'éducation et la santé. »

Évidemment, Jean-Marc Fournier s'est servi de ce qui se passait au Parti québécois afin d'affaiblir l'opposition et, surtout, d'attirer l'attention ailleurs que sur la grogne qui persiste dans sa formation politique en tentant -- comme le PLQ l'a toujours fait -- de diviser pour mieux régner.

Dans ce cas bien précis, le Parti libéral me fait penser à celui qui pointe les défauts de l'autre, tentant ainsi de dissimuler ses propres lacunes, ne comprenant pas qu'inconsciemment, il parle de lui-même; la cohésion du Parti libéral n'a jamais été aussi faible dans son histoire que maintenant.

Pour l'instant, le parti de Philippe Couillard a réussi à se maintenir dans les sondages, et ce, malgré le haut taux d'insatisfaction de la population du Québec. Celui-ci sait que sa première place est due à la faiblesse de l'opposition et à la course à la chefferie du Parti québécois qui, présentement, n'est pas encore en mesure de donner une orientation claire à cette formation puisque le couronnement se fera le 7 octobre prochain, plutôt qu'à la bonne gouvernance libérale.

D'ailleurs, si Jean-Marc Fournier s'est récemment amusé aux dépens du Parti québécois en soutenant entre autres que ce dernier « était un parti déconnecté des vraies priorités des Québécois et complètement dépassé qui n'avait rien à proposer pour moderniser l'économie, l'éducation et la santé », il pourrait aussi demander à l'ancien ministre démissionnaire, Jacques Daoust, de venir témoigner en commission parlementaire au sujet de la vente de Rona afin de savoir qui a autorisé ladite vente, étant donné que son parti est si bon en économie et brille par sa transparence...

Fournier et la peur référendaire

M. Fournier fait également allusion dans son communiqué au référendum en attestant que le PQ est « un parti prisonnier de son obsession référendaire » cherchant ainsi à diaboliser le référendum, puisque cette tactique fonctionne encore et encore.

Suite à cette déclaration de notre vigile de la doctrine libérale, il me semble qu'il devrait être clair pour les péquistes que les libéraux n'hésiteront pas à ressortir leur cassette de peur référendaire aux prochaines élections...

Sur ce sujet: comment les tenants d'un référendum à brève échéance peuvent-ils ainsi encore penser qu'ils ont des chances de l'emporter dans le prochain mandat ?

En 1995, l'équipe du Oui avait Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Mario Dumont et plusieurs autres ténors dignes de ce nom dans leur clan, et ce, avec une conjoncture politique favorable : échec de Meech, fiasco de l'accord de Charlottetown, rapport Allaire, création de l'ADQ, Bloc québécois comme opposition officielle à Ottawa, professeurs d'école massivement souverainistes et la plupart des artistes de leur côté et j'en passe...

Pourtant, les pressés de la souveraineté désirent aller à la guerre avec Martine Ouellet comme chef, dans des conditions nettement différentes et défavorables qu'au dernier rendez-vous manqué, avec seulement deux ans de préparations et avec un Justin Trudeau qui vogue encore au Québec...

Ben oui et d'ailleurs, pourquoi ne pas allez au front avec les cadets de la forêt puisque les généraux expérimentés de 95 ont échoué de peu, mais on tout de même perdu... Vous pourriez sûrement tendre un piège aux fédéralistes avec les nœuds appris autour d'un feu de camp lorsque vous dégustiez des guimauves...

Comment se fait-il qu'il n'y ait que Jean-François Lisée et peut-être Paul Saint-Pierre Plamondon qui comprennent cet état de fait ?

J'ai énormément de respect pour Martine Ouellet, mais soyons clairs; allez au combat référendaire avec cette dernière comme chef et à brève échéance, serait à mon sens suicidaire et pourrait faire échouer le dernier espoir de voir le Québec joindre le concert des nations.

Quant à Alexandre Cloutier, sa position sur cet enjeu revient à la bonne vieille façon de faire de l'establishment déconnecté de la réalité politique actuelle, cherchant à ne pas déplaire tout en n'affirmant rien de concret. C'est d'ailleurs ce qui arrive quand on veut le beurre et l'argent du beurre...

En conclusion, ne faites que regarder les mouvements et réactions des libéraux, et vous devinerez rapidement quels sont les gestes à poser afin de gagner les prochaines élections.

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