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François Legault, son retour sur le burkini et Stephen Harper

Le chef et fondateur de la Coalition Avenir Québec, François Legault, saura toujours me surprendre par ses déclarations et par ses nombreuses prises de position populistes qui ressemblent davantage à des ballons-sondes qu'à de réelles idées ayant pour but le bien commun.
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Le chef et fondateur de la Coalition Avenir Québec, François Legault, saura toujours me surprendre par ses déclarations et par ses nombreuses prises de position populistes qui ressemblent davantage à des ballons-sondes qu'à de réelles idées ayant pour but le bien commun.

Nous n'avons qu'à nous rappeler le récent épisode où sa protégée et députée, Nathalie Roy, réclamait haut et fort -- sous un manteau d'indignation, -- l'interdiction pure et simple du burkini sur les plages québécoises en évoquant l'islam radical, pour ensuite, reculer sur la question en arguant que ce serait impossible à appliquer sur le plan juridique.

Mais Legault, étant un fin renard reniflant à des kilomètres l'odeur enivrante du pouvoir, vient tout juste de contre-attaquer sur la question du burkini en proposant ni plus ni moins, un test pour les nouveaux arrivants, portant notamment sur l'égalité homme-femme.

Selon lui, un échec sur les questions d'égalités entre les sexes pourrait conduire à un refus de la citoyenneté canadienne pour le demandeur, et de cette façon -- sans le dire ouvertement et en contournant les chartes en vigueur au Québec, -- mettre un frein aux hordes d'envahisseurs de l'islam radical sur les plages du Québec...

Le chef caquiste n'en était d'ailleurs pas à sa première frappe dans les derniers jours, puisque, samedi passé, il réagissait sur sa page Twitter à l'annonce officielle du départ de notre ex-premier ministre canadien de son poste de député de Calgary Héritage en déclarant ceci : « Merci Stephen Harper pour 17 années d'engagement politique. Meilleurs vœux de réussite pour la suite.»

Évidemment, à première vue, on pourrait le féliciter de son message envers celui qui a dirigé le Canada pendant presque 10 ans en déduisant qu'il a salué en gentleman le parcours de Stephen Harper, mais, si vous lisez entre les lignes, vous comprenez naturellement les raisons de ce stratagème.

Bingo, vous l'avez compris, la CAQ et le Parti conservateur du Canada partagent en bonne partie le même électorat, et surtout, dans la grande région de la capitale nationale.

D'ailleurs, bien que François Legault ait volontairement remercié Stephen Harper pour ses 17 années d'implication politique, et ce, à des fins électoralistes, probablement, qu'inconsciemment, il voulait véritablement le remercier pour ses bonnes politiques conservatrices au lieu d'utiliser des mots qui cherchaient possiblement à saluer l'engagement politique de ce dernier.

Heureusement qu'il y avait le candidat à la chefferie du Parti québécois et député de Rosemont, Jean-François Lisée pour remettre en perspective l'héritage d'Harper en signalant à Legault qu'il ne fallait pas remercier banalement Stephen Harper -- à moins que...

Voici d'ailleurs ce que Lisée avait à dire sur le sujet par l'entremise de sa page Facebook : «Wow ! François Legault trouve qu'il faut dire merci à Harper! On aura tout vu! Remercier Harper qui a tout fait pour faire échouer les ententes internationales contre le réchauffement climatique? Qui a noirci la réputation mondiale du pays? Qui a mené une campagne anti-science? Qui a bafoué la démocratie? Renié ses promesses de réforme au Québec (sur le pouvoir fédéral de dépenser, entre autres)? Merci pour ça? Non. Non merci!»

Il est également approprié de rappeler à des fins argumentaires que Gérard Deltell n'a pas quitté le navire caquiste pour se présenter dans l'équipe de Justin Trudeau, n'est-ce pas?

Quoi qu'il en soit, il y a une nuance entre saluer l'engagement politique et remercier un politicien pour ses nombreuses années d'engagement politique.

Peut-être que François Legaut a laissé aller son inconscient, ou, peut-être, était-ce maintenant juste son conscient qui s'exprimait...

En conclusion, comme l'affirmait l'écrivain français Roger Caillois «l'inconscient, en effet, par définition, est inconnaissable: il cesse d'être inconscient au moment où il est révélé à la conscience».

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Mai 2017

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