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Faire entrer l'idée de l'indépendance du Québec dans le 21e siècle

Oui, les jeunes ont boudé le Parti québécois à cette élection-ci comme ils l'ont fait pour le Bloc Québécois en 2011. Néanmoins, je persiste à croire que la jeune génération demeure très réceptive à l'idée d'indépendance, mais il incombe désormais aux partis qui portent l'idée de la faire entrer dans le XXIe siècle.
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Le résultat électoral du 7 avril dernier aura frappé de plein fouet le mouvement indépendantiste québécois. Certains vautours se sont empressés de mettre cette défaite sur le compte d'une supposée impopularité de l'idée de faire du Québec un pays. Il s'agit bien évidemment d'un grossier raccourci qui constitue davantage un fantasme pour la plupart des ténors fédéralistes. Or, la réalité est toute autre.

Oui, les jeunes ont boudé le Parti québécois à cette élection-ci comme ils l'ont fait pour le Bloc québécois en 2011. Néanmoins, je persiste à croire que la jeune génération demeure très réceptive à l'idée d'indépendance, mais il incombe désormais aux partis qui portent l'idée de la faire entrer dans le 21e siècle.

Ce n'est assurément pas en arborant la ceinture fléchée, en faisant des saluts au drapeau ou en invitant à la vengeance du sort qui fut jadis réservé aux patriotes que les jeunes seront séduits par l'idée d'indépendance. Ce n'est pas non plus en ressassant constamment des arguments comme la haine des Anglais que cela fonctionnera. Le projet souverainiste de 2014 n'est plus celui de 1960. Il faut l'accepter et s'adapter. Les arguments dépassés et archaïques nuisent souvent davantage que les arguments mis de l'avant par les ténors fédéralistes. Pour faire une métaphore avec le hockey (c'est de saison !), c'est ce que l'on appelle scorer dans ses propres buts.

En ce sens, je ne puis cacher mon inquiétude face à l'arrivée de Mario Beaulieu dans la course à la chefferie du Bloc québécois. Depuis des années, M Beaulieu se fait le fier porte-étendard de ces raisons rustiques de faire l'indépendance. Certes, il faut parler encore plus, toujours plus de ce grand projet qui nous est cher, mais il faut aussi être capables d'évoluer dans nos façons de le vendre. On ne peut d'un côté critiquer les arguments dépassés et redondants du clan fédéraliste tout en servant à notre tour des arguments du même type. Le projet d'indépendance du Québec est un projet d'avenir, il faut cesser de le camper dans des raisons du passé ! Faire un pas vers l'avenir, tel est le défi qui attend le mouvement indépendantiste plus tôt que tard.

Des raisons d'avenir pour faire du Québec un pays, il y en a ! Pensons par exemple à tout le dossier environnemental qui sera de plus en plus préoccupant dans les prochaines décennies. Alors que, depuis quelques années, le Canada gagne à répétition le triste prix fossile pour son piètre bilan en matière de protection de l'environnement, au Québec nous en sommes à proposer une électrification massive de nos transports. De surcroit, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour décrier certains projets controversés comme l'exploitation pétrolière à Anticosti. Pour les conservateurs, l'industrie des sables bitumineux est une bonne source de gains électoraux. Pour le Québec, cette industrie est une bonne source de problèmes environnementaux.

Le dossier environnemental n'en n'est qu'un parmi tant d'autres pour illustrer clairement les divergences majeures entre le Québec et le Canada. Le Bloc québécois devra voir chacun des dossiers fédéraux sous la lorgnette indépendantiste et démontrer en quoi les choses seraient différentes dans un Québec indépendant. Il faudra aussi insuffler une bonne dose de positivisme au mouvement. Ce n'est pas en étant simplement contre le Canada ou contre les autres provinces que nous réussirons à mobiliser les citoyens et à les amener dans la marche vers l'indépendance. Il faut être fiers et bien de notre époque.

Le projet indépendantiste est beaucoup plus récent que le système fédéraliste poussiéreux qui est en place actuellement au Canada. Mais, il incombera aux leaders qui portent l'idée du Québec-pays de résolument faire entrer le projet dans le 21e siècle. Sans quoi, à part quelques «patriotes» gueulards à la ceinture fléchée, il ne restera que de faibles braises du projet indépendantiste. Braises qui deviendront de moins en moins évidentes à ramener à la vie.

Tournons la page et entrons dans une nouvelle ère de liberté.

Pour que la flamme survive.

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