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Quand nous sommes en campagne électorale, tous les coups sont permis. Même les attaques personnelles. Vous l'avez certainement vu comme moi: les blagues sur le poids de Dr Barrette sont tombées sur les réseaux sociaux comme une pluie de météorites.
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On va s'entendre sur une chose.

La volte-face du Dr Gaétan Barrette, qui passe soudainement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) au Parti libéral du Québec (PLQ) est surprenant. Voire caricatural. Durant les 24 dernières heures, plusieurs ont souligné au feutre fluorescent les contradictions que sa candidature dans la circonscription de La Pinière provoque. Même l'auteur de ces lignes l'a fait. Voyez par vous-même:

Comme vous pouvez le constater avec ces captures d'écrans datées d'il y a moins d'un mois, le Dr Barrette clamait haut et fort qu'il ne serait pas candidat au prochain scrutin général. Avec des traits d'unions s'il vous plaît, question d'être certain qu'on comprenne bien qu'il insiste.

Mais bon, la politique, vous savez, réserve toujours de drôles de surprises.

Ceci étant dit, le citoyen jugera par lui-même du bien-fondé de l'initiative de Dr Barrette aux urnes. Qui sait, peut-être est-il le prochain ministre de la Santé du gouvernement québécois.

Des attaques minables

Sauf que nous sommes en campagne électorale. Et quand nous sommes en campagne électorale, tous les coups sont permis. Même les attaques personnelles. Vous l'avez certainement vu comme moi: les blagues sur le poids de Dr Barrette sont tombées sur les réseaux sociaux comme une pluie de météorites.

Je ne m'inquiète pas trop pour le Dr Barrette lui-même. Il est capable d'en prendre. Puis, après tout, il a déjà vécu la chose en 2012 lorsqu'on a fait l'amalgame entre son poids et son métier pour expliquer que son slogan est «faites ce que je dis, pas ce que je fais». Been there, done that, comme diraient les chinois.

Je m'interroge cependant sur le message que ces attaques minables envoient à la population. Imaginez un instant mon personnage imaginaire préféré: celui de Marcel, de Dolbeau-Mistassini (je vous l'ai déjà présenté ici).

Marcel n'a rien d'un homme mesquin. Il a même le fleur-de-lys sur le cœur. Et de très bonnes idées. Marcel aimerait bien se présenter en politique. Mais Marcel a un problème: il a un surplus de poids, lui aussi. Et en voyant les petites pointes mesquines que reçoit le Dr Barrette, il se dit qu'il serait probablement mieux pour lui de rester à la maison et laisser la place à quelqu'un d'autre. Un quelqu'un d'autre qui est probablement là pour les mauvaises raisons (ex: avoir sa face à la ti-vi).

Est-ce que le Québec est prêt à ne jamais entendre les bonnes idées de Marcel parce qu'il a un surplus de poids? Vraiment? Nous en sommes rendus là? Eh ben.

Vengeance

Mardi, sur les réseaux sociaux, j'ai fait la connaissance d'un certain Thierry Fournier. Qui est Thierry Fournier? C'est lui.

Notez: «Gestionnaire de Communauté (sic) pour la CAQ».

On le comprendra certainement d'être rebuté par la décision du Dr Barrette de se présenter pour le PLQ. Après tout, la CAQ a investi temps et argent sur la candidature de Dr Barrette en 2012. Chose que ce dernier ne semble pas avoir sur la conscience.

C'est alors que j'ai partagé ce tweet.

Comme vous le voyez, le billet que vous lisez présentement cogite depuis un petit bout de temps. C'est alors que M. Fournier vient me dire bonjour.

«(...) vient manger des votes».

Bon. Je lui donne le bénéfice du doute. M. Fournier a probablement voulu dire autre chose. Alors je lui laisse la chance de s'expliquer. Voici sa réponse.

Eh ben non. Il s'en vante, en plus.

Tous les coups sont permis, en campagne électorale. Même contre ceux qui étaient des alliés, il n'y a pas si longtemps. Notez que je ne censure pas le nom de M. Fournier pour respecter sa volonté de faire ces boutades publiquement.

Inspirante politique, n'est-ce pas?

Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, les idées sur le système de santé du Dr Barrette me rebutent. Mais le bonhomme lui-même? Aucune idée, je ne l'ai jamais rencontré. Mais je sais une chose: pour se présenter en politique, ça prend une bonne dose de courage. Surtout une deuxième fois, après une défaite. Ses raisons pour y être? Il est probablement convaincu de ce qu'il avance. A-t-il des raisons cachées? Peut-être.

Ce que je sais, par contre, c'est que tirer une conclusion sur la qualité d'un potentiel élu en s'appuyant sur son apparence physique, c'est non seulement très bas, mais c'est aussi anti-constructif. Et nous serons certainement tous d'accord sur ce point: le Québec n'a jamais eu, n'a pas et n'aura jamais le luxe d'être anti-constructif.

Alors avant de s'attaquer au «gros Barrette» pour une question d'apparence, faudrait peut-être se rappeler que «le gros Marcel» a peut-être une solution géniale pour redresser les finances du Québec. Qui sait?

Bonne campagne à toutes les candidates et tous les candidats. Et n'oubliez pas: si vous vous faites brasser par des citoyens, c'est simplement parce qu'ils aiment le Québec autant que vous. Merci de votre implication à cet exercice démocratique.

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