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Un rendez-vous absolument incontournable

Le lundi 16 juin 2014 s'est tenu le.
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Le lundi 16 juin 2014 s'est tenu le premier Rendez-vous national sur l'avenir du système public de santé et de services sociaux. Ce rendez-vous rassemblait plus de 450 représentant-es de plus de 150 organisations, dont des organisations syndicales représentant l'ensemble des titres d'emploi dans le réseau, des organisations patronales rassemblant l'ensemble des missions du réseau, des groupes communautaires qui œuvrent dans la santé et les services sociaux, des groupes de défense de droits des usagers, des fédérations de médecins, des ordres professionnels, ainsi que des responsables des ministères concernés, le tout avec l'excellente animation de l'Institut du Nouveau Monde (INM). C'est la première fois que je vois une telle rencontre. Cette rencontre est d'autant plus pertinente dans le contexte de l'annonce une énième ronde de compressions dans le réseau.

L'objectif de cette première journée était de partager un diagnostic sur l'état du réseau. Il y aura un deuxième rendez-vous le 9 décembre prochain pour explorer des solutions pour améliorer le fonctionnement du réseau public, et ce, en collaboration avec l'ensemble des composantes du réseau de la santé. Je vais laisser le soin au comité organisateur de tirer des conclusions sur l'ensemble des débats de lundi. Cependant, je voudrais partager quelques impressions à partir des échanges de cette journée.

Il y a eu beaucoup de points de convergence entre les différents acteurs, et ce, malgré la diversité des personnes présentes. D'ailleurs, le niveau de débat était très élevé. Les différents groupes étaient capables d'échanger des points de vue sur les trois thèmes de la journée, à savoir la gestion, le financement et la prestation de services dans le réseau de la santé et des services sociaux. Il y a eu plusieurs interventions constructives. Les participant-es étaient capable de regarder les problèmes du réseau d'en face. De plus, ils ont été en mesure de faire des critiques et même des auto-critiques très constructives.

Au début de son mandat, le nouveau premier ministre a dit publiquement qu'il y a des choix difficiles qui s'en viennent. Il ajoutait qu'il allait donner à tout le monde la possibilité de s'exprimer sur ces choix difficiles, et ce, dans le respect des opinions de l'ensemble des acteurs. Il semblerait que le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux a manqué une réunion quelque part. Le ministre Barrette a été invité à plusieurs reprises à participer à ce Premier rendez-vous et il a refusé de se présenter. Au lendemain de cet événement, le ministre a donné une entrevue à une radio montréalaise pour dénoncer la tenue du Premier rendez-vous. Il n'a pas eu le courage de le dénoncer avant le 16 juin. Mais comme il a sûrement appris qu'il y avait des consensus qui se dégageaient au courant de la journée, il a donc choisi de dénigrer l'existence même de celle-ci. C'est pas fort M. Barrette !

Première chose; vous auriez dû être présent monsieur le ministre. Deuxième chose, vous ne devez pas tenter de prendre des moyens pour faire dévier le débat. Le débat n'est pas à savoir si les participant-es avaient intérêt et le droit de se réunir. Le débat doit porter sur les consensus dégagés sur les défis à relever pour assurer la pérennité du système public de santé et de services sociaux. Le ministre doit se mettre sur la même page que son chef. Il doit se mettre en mode écoute avec le monde qui est sur le terrain tous les jours. Si son intention est de décider seul et d'imposer sa solution à l'ensemble, le ministre commence très mal son mandat. Il y a des centaines de milliers d'intervenant-es dans le réseau qui veulent participer à l'amélioration continue de celui-ci. Imposer sans discussion est la recette idéale pour s'assurer de finir avec un désastre. Si pour le ministre, la démocratie se résume uniquement à un droit de vote tous les quatre ans, c'est parce qu'on n'a pas la même définition de la démocratie. Il n'y a rien de plus difficile que de garder la démocratie vivante. Pour cela, il faut des débats, parfois difficiles entre les élections. Il faut surtout une capacité d'écoute de la part de nos gouvernements, qui ont la responsabilité de voir à ce que les composantes du réseau travaillent ensemble pour le bien de la population.

Au moins, on ne pourra pas dire que M. Barrette fait semblant. Il n'écoute, jusqu'à maintenant, personne. De plus, il critique ceux et celles qui veulent se prononcer sur l'enjeu fondamental de l'avenir de notre système public de santé et de services sociaux. Les participant-es au Premier rendez-vous national doivent continuer leurs réflexions, n'en déplaise à M. Barrette. De plus, il faut que ces voix se fassent entendre sur la place publique parce que de toute évidence, la seule voix qu'entend le ministre jusqu'à maintenant est la sienne. Faisons-lui comprendre que ça prend la plus grande implication de tous les intéressés pour améliorer les choses.

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