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Un jeune homme de 21 ans vivant en Toscane se trouve, bien malgré lui, en opposition au régime du despote Adolph Hitler. Cet affront vaudra à ce fier italien un voyage forcé vers un camp de concentration dont j'oublie le nom se trouvant dans la banlieue de Berlin.
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1945. Quelques mois avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Un jeune homme de 21 ans vivant en Toscane se trouve, bien malgré lui, en opposition au régime du despote Adolph Hitler. Cet affront vaudra à ce fier Italien un voyage forcé vers un camp de concentration dont j'oublie le nom se trouvant dans la banlieue de Berlin.

Une fois sur place, l'homme, traîné de force comme des milliers d'autres personnes, se demande ce qu'il pourrait bien faire pour améliorer son sort. Doté, malgré son peu d'éducation, d'une grande intelligence et d'une fourberie hors du commun, l'homme apprend vite la langue usuelle de ses ravisseurs, l'allemand. Quelques jours à peine lui suffisent pour être capable de tenir une conversation avec ses geôliers.

Nello, c'est son prénom, comme tous les autres ayant une bonne forme physique, devra travailler pour ces personnes souffrant d'un complexe de supériorité qui, croient-ils, dans d'autres camps comme Auschwitz, leur donne le droit de torturer, d'affamer, de gazer et de tuer leurs prisonniers. Il est assigné aux cuisines où il épluchera des tonnes et des tonnes de patates et de navets durant des mois. Nello aura donc le privilège que plusieurs dans ces camps n'ont pas, c'est-à-dire de pouvoir manger à sa faim. Manger seulement des patates et du navet certes, mais au moins ses côtes ne sont pas évidentes comme des centaines d'autres résidents de ce mouroir.

Malgré l'odeur de la mort, Nello réussira tant bien que mal à tirer son épingle du jeu, mais non sans peine. Des amitiés naissent. Le jeune Nello verra malheureusement ces liens d'amitié être rompus à jamais par les nazis. Certains de ses copains proches disparaissent et d'autres supplient la mort que les disciples d'Hitler ne leur accorderont pas.

Ce supplice prendra fin abruptement lorsque les soldats de l'ancienne URSS envahissent ce camp et délivreront les femmes, les hommes et les enfants qui s'y trouvent.

Aujourd'hui, Nello a 89 ans. Il a des nausées lorsqu'il aperçoit du navet dans son assiette. Toutes les nuits, il se réveille et pense à ses amis, torturés ou morts. Il revit ce film dans sa tête chaque nuit. Il se demande sans doute pourquoi il est encore là 68 ans plus tard alors que d'autres ne connaîtront jamais le bonheur d'avoir une famille. De vivre et de parler librement sans devoir justifier chaque geste et chaque parole. Un homme d'un calme olympien et d'une sagesse à rendre jaloux Confucius, Nello aura contribué à sa façon, depuis son arrivée au Canada en 1957, à notre belle société.

J'admire et j'aime profondément cet homme, car il est mon père.

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