Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Soleil et cancer: quand la peur du soleil fait plus de dommages

Même si des précautions sont toujours à prendre quand on s'expose au soleil, le fait de s'abstenir d'en prendre semble beaucoup plus risqué pour la santé que d'en prendre trop.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Avec le retour des chauds rayons du soleil, c'est aussi le retour de la phobie des coups de soleil et cancers de la peau. Malheureusement, même si des précautions sont toujours à prendre quand on s'expose au soleil, le fait de s'abstenir d'en prendre semble beaucoup plus risqué pour la santé que d'en prendre trop. Surtout au Québec!

Le cancer est relié à de nombreux facteurs de risque : l'hérédité, le tabagisme, l'alcool, la pollution, la consommation de viande rouge, etc. Or, notre mode de vie moderne, qui nous fait passer presque tout notre temps à l'intérieur, nous fait oublier une chose essentielle : le meilleur remède naturel pour prévenir le cancer, c'est le soleil!

Une simple marche de 15 minutes au soleil tous les jours pour une femme peut réduire de moitié le risque du cancer du sein. Des experts en prévention du cancer affirment même que les taux de cancer du sein sont en corrélation inverse avec l'exposition au soleil. Moins vous allez au soleil, et plus vous êtes à risque de développer un cancer.

Aux États-Unis, le cancer du sein est beaucoup plus élevé dans les régions plus froides et plus nuageuses que dans les États ensoleillés du sud. Le risque peut même doubler pour certains types de cancers entre des régions comme la Nouvelle-Angleterre et le golfe du Mexique. On a même découvert que le risque de cancer du sein fatal dans les grandes villes américaines est inversement proportionnel à l'intensité de la lumière locale.

Une étude qui a duré dix ans de la faculté de médecine de l'Université Johns Hopkins a conclu que l'exposition à la lumière solaire est positivement liée à la prévention du cancer du sein, du côlon et du rectum. La raison tient aux effets des rayons du soleil sur la peau. Les rayons ultraviolets du soleil interagissent avec une forme de cholestérol libérée par la peau exposée au soleil. Stimulés, le foie et les reins se mettent à fabriquer de la vitamine D3, une hormone connue pour améliorer le système immunitaire et empêcher la croissance des cellules cancéreuses.

Un nombre croissant de preuves statistiques et expérimentales démontre qu'une plus grande exposition au soleil réduirait la mortalité des cancers du système digestif et reproductif. Plusieurs médecins aux États-Unis, comme le Dr Richard Hobday, auteur de The Healing Sun, affirment que notre peur du soleil fait plus de mal que de bien. Et les recherches lui donnent raison.

Le nombre de personnes qui meurent d'un cancer du sein, du côlon, de la prostate et des ovaires est beaucoup plus grand que le nombre de décès dus au cancer de la peau. Après avoir scruté 50 ans de littérature médicale sur le sujet, un chiropraticien américain, le docteur Gordon Ainsleigh, a conclu que les bénéfices de l'exposition régulière au soleil l'emportent sur les risques de vieillissement accéléré de la peau, et même de cancer.

Plus récemment, une vaste étude impliquant 30 000 femmes suivies pendant 20 ans par des chercheurs de l'Institut Karolinska, en Suède, a révélé que les taux de mortalité chez les femmes qui évitent les bains de soleil sont deux fois plus élevés que chez celles qui prennent du soleil tous les jours. Bref, le dogme conventionnel d'éviter le soleil à tout prix semble faire plus de mal que de bien.

Pour développer un cancer de la peau sous sa forme la plus mortelle, le carcinome, il faudrait au Québécois moyen 2 heures de soleil par jour pendant 50 ans. Or, non seulement le ciel est couvert 60 % du temps au Québec, mais les Québécois vivent de plus en plus à l'intérieur. Selon ParticipACTION, les Québécois ne passent qu'une à deux heures par jour à l'extérieur en été.

Au Québec, il n'y a pas que le froid et le temps moche qui incitent les gens à rester à l'intérieur. Les jeux vidéos, Internet et les médias sociaux ont beaucoup contribué à diminuer le temps passé à l'extérieur. Les activités de plein air sont en régression et n'intéressent plus les jeunes. Une indication qui ne ment pas : Scouts Canada estiment que le nombre de nouveaux scouts sera réduit à zéro en 2017. Les Scouts sont maintenant une espèce en voie de disparition. Parole de marmotte fouineuse.

Références

American Journal of Epidemiology (Advance Access, publié 9 juin 2011), Ultraviolet Sunlight Exposure During Adolescence and Adulthood and Breast Cancer Risk: A Population-based Case-Control Study Among Ontario Women.

Vous aimez ce blogue?

Vous aimerez encore plus le livre Les Baromètres humains (Éditions Québec-Livres). Un bilan pointu et fouillé des dernières études sur l'influence des conditions météorologiques sur la santé, les humeurs et les comportements. Trente ans de recherches. Des conclusions percutantes. Des contenus rigoureux et un ton léger. Et surtout, des conseils avisés pour vous garder hors de l'oeil de la tempête. Vous êtes sensibles aux variations de température, d'humidité et de soleil? Ce livre est pour vous! En librairie et en version électronique. Consultez le site Les Baromètres humains.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Ranger les chaussures de neige

Les choses que font les Canadiens au moindre signe de réchauffement

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.