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Karim Akouche et la laïcité

Plus la religion grignote l'espace public, plus le fanatisme y trouve son compte. La laïcité n'est pas une fermeture, mais bien plutôt la meilleure façon de protéger les libertés individuelles.
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La lettre ouverte de mon ami Karim Akouche au Cheikh Justin, au Hadj Couillard et à l'Émir Khadir, a suscité des réactions très positives, mais également des réponses qui démontrent une incompréhension totale. Le sujet est complexe et j'essaierai, dans la mesure du possible, d'y apporter un peu de clarté.

Précisons tout d'abord que Karim est un humaniste, un esprit libre qui ne rejette personne, mais voudrait au contraire que l'espace public soit ouvert à tous et à égalité. Comment pourrait-il être xénophobe lui qui est immigrant ? Lui qui, en Algérie, a vu mourir son cousin sous les balles des assassins, ainsi que Matoub Lounès, son idole, sans oublier 200 000 victimes du fanatisme religieux. Comment lui demander d'être insensible au danger que représente le prosélytisme ? Il est normal qu'il défende la laïcité, lui qui sait mieux que personne où peut conduire l'intolérance religieuse. Il adhère au projet de la Charte des valeurs québécoises, qui sont universelles, parce qu'il y voit la seule façon d'éloigner la religion de la sphère politique et de créer un espace où le chrétien, le juif, le musulman, le vodouisant, le bouddhiste ou le non-croyant n'a rien qui le différencie des autres. C'est en gardant les signes religieux que l'on crée des barrières.

Moi qui suis catholique, je n'ai aucun mal à bannir les croix ou autre signe de l'espace public. Pourquoi m'afficher ouvertement catholique auprès de ceux qui sont d'une autre religion ? Est-ce la meilleure façon de les mettre à l'aise ?

Les politiciens, pour gagner des voix et plaire à leurs électeurs, sont prêts, hélas, à tout accepter. Ils brouillent les cartes, ne pouvant pas avouer leurs vraies raisons. Or plus la religion grignote l'espace public, plus le fanatisme y trouve son compte. La laïcité n'est pas une fermeture, mais bien plutôt la meilleure façon de protéger les libertés individuelles.

Quand la religion catholique régnait au niveau de l'État, ça a donné les Croisades et l'Inquisition avec des gens brûlés vifs et des morts par milliers. Heureusement, nous n'en sommes plus là. Mais les islamistes, qui sommeillaient pendant ce temps, se sont réveillés de leur torpeur et semblent vouloir conquérir le monde, comme le faisait l'Église.

Tout en étant ouvert et tolérant, il est donc urgent de tracer des limites claires pour toutes les religions.

Si c'est le mot laïcité qui vous fait peur, remplaçons-le par espace public neutre, qui constitue une base commune. Je ne comprends pas en quoi une base commune pourrait nuire à nos droits. Aucune solution n'est idéale, mais je crois fermement que c'est la laïcité - et elle seule - qui permettrait de mieux gérer tous ces problèmes d'une infinie complexité.

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