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La productivité: le grand défi économique du Québec

Maintenant que la population en âge de travailler commence à diminuer, la productivité devient le principal moyen de nous enrichir collectivement. Afin de combler les écarts avec le reste du Canada et les États-Unis, le Québec doit réussir à produire davantage de biens et à offrir plus de services par heure travaillée.
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Pour faire face au déclin démographique, au ralentissement économique et à l'état préoccupant de ses finances publiques, le Québec doit absolument réaliser d'importants gains de productivité afin d'atteindre un niveau acceptable de croissance. C'est, sans contredit, son plus grand défi économique à moyen terme et c'est pourquoi la Fédération des chambres de commerce du Québec a placé la productivité des entreprises et de l'État parmi ses axes stratégiques d'intervention.

En fait, la productivité au Québec est la 6e plus faible au Canada. Au cours des 25 dernières années, elle a augmenté en moyenne de moins de 1 % par année, alors que celle du Canada s'établit autour de 1,8 %. Malgré certains progrès, le Québec est encore faible face à la concurrence des autres marchés.

L'étude sur la croissance de la productivité au Québec, réalisée par le Centre sur la productivité et la prospérité des HEC Montréal, met cependant en évidence les résultats exceptionnels de certaines régions-ressources. Entre 2002 et 2012, à titre d'exemple, le nord du Québec à lui seul a présenté une croissance de 213 %, contrairement au 8 % de l'ensemble de la province, et une productivité du travail de 133 $/heure travaillée, soit 3 fois plus que la moyenne québécoise.

Ces résultats ne doivent pas nous surprendre, car ces régions se sont développées de façon exponentielle surtout grâce aux projets miniers et aux investissements dans l'exploitation des ressources naturelles des dernières années. Mais ces données sont tout de même probantes : le secteur des ressources naturelles a particulièrement investi dans l'innovation, la formation de la main-d'œuvre, les machineries et les équipements, qui sont profondément liés à l'accroissement de la productivité.

L'innovation

L'innovation est la clef de tout développement. Les efforts considérables du secteur public et privé dans la recherche et l'innovation ne se traduisent cependant pas suffisamment dans la commercialisation de solutions innovantes, qui fourniraient aux industries les moyens pour accroître leur compétitivité.

La Fédération des chambres de commerce du Québec demande au gouvernement de centrer l'aide aux entreprises sur des outils fiscaux ou des mesures qui contribuent réellement à augmenter l'innovation dans les entreprises et à les soutenir dans le processus de mise en marché. Il faut davantage se concentrer sur les secteurs porteurs où le Québec détient des atouts et des avantages majeurs.

Les machineries et les TI

Les investissements en machineries et équipements et dans les technologies de l'information ont un effet immédiat sur le niveau de productivité des entreprises. La mécanisation et l'intensification des communications permettent généralement de réduire les coûts de production, ce qui favorise le maintien des activités au Québec et diminue les risques de délocalisation vers les pays à bas coût de main-d'œuvre. La fiscalité québécoise doit encourager davantage ces investissements, qui sont nécessaires partout, mais tout particulièrement pour le secteur manufacturier.

La main-d'œuvre

La productivité et l'innovation passent, dans une large mesure, par le relèvement du niveau de compétences de la main-d'œuvre, qui est également un enjeu de premier ordre pour les entreprises. Ces dernières doivent investir davantage dans la formation de leurs employés et favoriser une organisation du travail qui leur permet de maintenir leurs compétences à jour et d'avoir le goût de prolonger leur participation au marché du travail.

Maintenant que la population en âge de travailler a commencé à diminuer, la productivité devient le principal moyen de nous enrichir collectivement. Afin de combler les écarts avec le reste du Canada et les États-Unis, le Québec doit donc réussir à produire davantage de biens et à offrir plus de services par heure travaillée, en étant mieux équipé et mieux formé et en ayant une organisation du travail qui optimise la contribution de chaque personne en emploi. Cela est nécessaire tant dans les services publics que dans les entreprises privées.

Si l'on n'augmente pas rapidement et de manière significative notre productivité, nous ne pourrons pas assurer la croissance économique dont nous avons besoin pour générer des emplois de qualité et payer nos services publics.

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Avril 2018

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