Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le rêve américain de Gad Elmaleh

Loin de leur pays d'origine, l'enthousiasme des Français est monté d'un cran, fiers de partager leur humoriste et acteur préféré avec leurs nouveaux concitoyens américains.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

S'il existe un lien qui nous rapproche Gad et moi, c'est le jour commun de nos naissances, le 19 avril, même si je suis bien plus jeune d'une année, il ne peut nier la synchronisation de nos destins. Cependant, d'autres Français se sont liés à lui mercredi soir à Seattle et pour la grande majorité il s'agissait des francophones de Seattle tous rassemblés au Triple Door pour assister à son dernier spectacle « Oh my Gad » tout en anglais. Les quelques Américains présents dans la salle n'ont pas eu beaucoup d'effort à faire pour se laisser entrainer dans cette incontestable performance de Gad Elmaleh dont l'univers s'est éloigné du « Where is Brian » de 2005 pour laisser place à un humour d'une remarquable finesse dont le texte ne semble même pas avoir été traduit du français à l'anglais.

Loin de leur pays d'origine, l'enthousiasme des Français est monté d'un cran, fiers de partager leur humoriste et acteur préféré avec leurs nouveaux concitoyens américains.

L'engagement de se produire en anglais pour la première fois est une prise de risque totalement assumée par le comédien dont l'objectif est de conquérir le rire des Américains. Il remet les compteurs à zéro et confie sur les colonnes du French Morning : « Je recommence vraiment tout de zéro... C'est très difficile, mais je veux convaincre, amener mon univers, ce que je suis. Le rêve américain, bien sûr que j'y crois, même si je pense qu'il faut pouvoir le malmener. Il y a une écoute pour ce qui est original et singulier ici. Quand tu vois des gens dans la salle qui te découvrent pour la première fois et qui rigolent, tu dis merci. »

Une prouesse qu'il renouvèlera à Portland puis à San Diego, San Francisco, Philadelphie, South Brighton, Alexandria, Minneapolis et Chicago. Le Canada ne sera pas en reste avec une représentation très attendue à Toronto le 17 décembre. Gad se produira également à Montréal à deux dates consécutives et achèvera son Tour en février 2016 avec douze représentations à New York au Joe's Pub dont la scène a été arpentée par Amy Winehouse, Lady Gaga, Prince ou encore Amadou et Mariam.

Dans quelques jours il se rendra au Canada, qu'il affectionne particulièrement pour y avoir poursuivi ses études à l'âge de 17 ans. Les Canadiens auront sans doute le privilège de voir un spectacle conçu sur mesure dont des bribes lâchées au cours du spectacle de Seattle ont provoqué l'hilarité de l'audience. Nul besoin de rassurer nos amis canadiens qui pourraient nous donner des cours sur l'autodérision.

Le tour de force le plus risqué reste les thèmes délicats abordés sur la religion et l'obésité dans lesquels Gad Elmaleh s'immisce sans aucune pudeur, quoiqu'avec tout le tact et l'élégance qu'on lui connait, et ça fonctionne !

Gad Elmaleh aurait tort de s'en priver, d'une part les salles sont petites et permettent la proximité idéale avec son auditoire et d'autre part le spectacle est à l'étape de test et nécessite une réadaptation constante, bien que déjà mise au point à New York au début de l'automne. Un spectacle qui prend à partie les différences culturelles françaises et américaines sur fond de rêve américain.

L'exploit demeure dans son incroyable adaptation et une aisance face à l'improvisation avec laquelle il joue, les spectateurs participent, les répliques fusent, mais jamais Gad ne perd la suite de son tableau. Un show qui fait ses preuves sur les différences culturelles franco-américaines conduit par un personnage humble et captivant. Le rêve américain est désormais à la portée du « bouche-à-oreille américain ».

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.