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L'épidémie d'obésité chez les jeunes n'est pas une fatalité

Une absence de préparation pour contrer les conséquences qui découleront de l'épidémie d'obésité entraînera assurément un fardeau pour notre système de santé et des effets négatifs sur la population active. Tout cela peut être évité en modifiant l'approche de prestation de soins, notamment en réacheminant la gestion des maladies chroniques au sein même de la collectivité et en offrant des soins sur les lieux de travail.
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Les porte-parole de la prévention de l'obésité chez les enfants ont recours à une phrase bien connue: «La génération actuelle d'enfants sera peut-être la première à mourir plus jeune que la génération antérieure.» Bien que terrifiante, cette affirmation ne repose pas sur des données probantes.

Au cours des dernières décennies, nous avons été témoins d'une hausse importante du taux d'obésité chez les adultes et les enfants. Par ailleurs, l'espérance de vie des personnes obèses continue d'augmenter et la tendance semble se maintenir.

Cela dit, l'obésité demeure toujours un important facteur de risque pour la santé. Les personnes obèses sont beaucoup plus à risque de souffrir de diabète, de maladie du cœur, d'arthrite, d'apnée du sommeil et même de cancer du sein. Mais l'espérance de vie malgré ces maladies continue de croître et les gens qui en souffrent n'ont jamais été aussi nombreux à vivre aussi vieux.

Cette «victoire» entraîne des défis de taille pour notre système de santé. Il n'existe aucun doute à l'effet que l'obésité augmente les risques de certaines maladies. Mais loin d'être menacés d'un décès prématuré, les enfants d'aujourd'hui vivront probablement plus longtemps que leurs parents, malgré les maladies chroniques qui les affligeront.

En fait, le réel fardeau qu'entraîne l'épidémie d'obésité réside dans une augmentation sans précédent des «maladies chroniques chez les jeunes» et dans les conséquences qui en découlent, tant pour la population active que pour notre système de santé.

Pour la population active, cela signifie qu'un plus grand nombre de travailleurs souffriront d'obésité et de ses effets: diabète, hypertension, apnée du sommeil, arthrite et autres maladies chroniques. Bien que ces maladies soient gérables, les ressources et la prestation de soins prévues présentement pour soigner «les maladies chroniques des aînés» ne pourront être les mêmes dans l'avenir.

Les baby-boomers retraités atteints de telles maladies peuvent peut-être se permettre de patienter dans les salles d'attente pour voir leur médecin, mais les jeunes travailleurs ne pourront pas quitter leur lieu de travail aussi souvent que la gestion de leurs maladies l'exigera. En effet, la fréquence des visites chez un professionnel de la santé est la clé d'une gestion efficace des maladies chroniques. Plus les visites sont nombreuses et régulières, plus les maladies sont maîtrisées.

Les services de santé devront donc être élargis et adaptés de façon à offrir des traitements médicaux réguliers à une grande part de la population active, laquelle ne peut prendre congé pour attendre dans les salles d'attente pendant les heures de travail.

Nous devons considérer essentiellement trois façons de relever ces défis: mettre sur pied des cliniques communautaires spécialisées en maladies chroniques qui offrent des services après les heures de travail; relocaliser les cliniques spécialisées en maladies chroniques sur les lieux de travail; et utiliser la technologie pour mettre en œuvre des programmes de gestion de maladies à l'intention des travailleurs.

La plupart des professionnels de la santé considéreront probablement la première option comme inacceptable. L'approche qui préconise la relocalisation des cliniques de soins de maladies chroniques sur les lieux de travail est beaucoup plus intéressante, puisqu'elle permettrait aux travailleurs de consulter un professionnel de la santé pendant les heures de travail. Ce n'est pas la durée, mais plutôt la fréquence des consultations qui importe. Le contrôle du poids à l'aide d'un pèse-personne et la prise de la tension artérielle et du taux de glucose, ainsi qu'un mot d'encouragement de la part d'un professionnel de la santé constituent des moyens efficaces pour maintenir les gens en bonne santé et leur éviter de passer des heures dans la salle d'attente d'un médecin.

Enfin, des communications électroniques, y compris des consultations télésanté auxquelles les employés peuvent participer au moyen de l'ordinateur de leur poste de travail ou d'un appareil portable, peuvent remplacer de fréquentes et coûteuses visites chez un professionnel de la santé.

Plus vite nos gouvernements et nos employeurs se prépareront pour cette épidémie de «maladies chroniques chez les jeunes» liées à l'obésité, plus nous serons en mesure d'éviter les complications coûteuses de ces maladies et de maintenir en place notre système de santé.

Évidemment, cette démarche n'exclut pas les efforts de prévention de l'obésité, mais même les prévisions les plus optimistes n'anticipent pas une diminution significative de l'obésité chez les Canadiens et des problèmes de santé qui accompagnent cet état, du moins pas avant le milieu du siècle en cours.

Une absence de préparation pour contrer les conséquences qui découleront de l'épidémie d'obésité entraînera assurément un fardeau pour notre système de santé et des effets négatifs sur la population active. Tout cela peut être évité en modifiant l'approche de prestation de soins, notamment en réacheminant la gestion des maladies chroniques au sein même de la collectivité et en offrant des soins sur les lieux de travail.

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