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En 2013, quel est le mandat du Bloc? Attendre le Grand Soir alors que les Québécois diront Oui? Maintenir un illusoire avant-poste? Défendre les intérêts du Québec?
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Le Bloc québécois, pour quoi faire?

Le départ de Daniel Paillé relance les débats sur la pertinence, ou non, d'élire des députés souverainistes à la Chambre des Communes.

Le mouvement souverainiste a longtemps hésité avant de se lancer dans l'arène fédérale. Le ministre Marcel Léger, organisateur du Parti québécois, était le défenseur le plus convaincu de la nécessité d'avoir des représentants au sein du parlement fédéral..

René Lévesque s'y opposait, arguant qu'on ne réussirait par là qu'à diviser les forces indépendantistes du Québec.

C'est l'échec de l'Entente du Lac Meech, et la colère qu'il a suscitée, qui a en quelque sorte forcé la création d'un Bloc québécois à Ottawa. Le Bloc québécois était alors une véritable formation arc-en-ciel regroupant nombre de fédéralistes déçus que le Québec n'ait pas obtenu le statut distinct qu'il revendiquait.

Lucien Bouchard était le parfait représentant de ces politiciens trahis et il a donné au Bloc un souffle qui en a fait l'Opposition officielle de Sa Majesté. Imaginez, un parti voué à l'indépendance qui est l'Opposition à la Chambre des Comunes.

Bouchard avait aussi inscrit une date de péremption dans l'acte de naissance du Bloc. Il ne devait pas, disait-il, rester plus d'une élection, sans que l'on conclue à un échec.

22 ans plus tard le Bloc ne compte plus que 4 députés, est à la recherche d'un chef et d'une raison d'exister. Son financement public va se tarir à partir de 2015.

Sa mort a été annoncée à plusieurs reprises, mais la conjoncture politique, notamment le scandale des commandites ( la géniale publicité qui disait «Un parti propre au Québec»), lui ont permis de vivoter jusqu'à la montée du NPD de Jack Layton en 2011.

Mais en 2013 quel est le mandat du Bloc? Attendre le Grand Soir alors que les Québécois diront Oui? Maintenir un illusoire avant-poste? Défendre les intérêts du Québec?

Je crois que les néo-démocrates, les libéraux et même les conservateurs (dans ce cas pas très souvent je l'admets) s'y appliquent. Thomas Mulcair est aussi redoutable que Gilles Duceppe comme parlementaire. Le député Alexandre Boulerice est un défenseur acharné du Québec et aussi tonitruant que bien des bloquistes. Le terrain de la revendication est donc occupé en bonne partie par le NPD.

Certains estiment que le Bloc pourra récupérer une vingtaine de comtés en se faufilant entre les libéraux et le NPD lors du prochain scrutin. Peut-être. Pour ma part, je crois que les Québécois sont passés à autre chose et ce n'est pas la performance du parti-frère au pouvoir à Québec qui va ranimer la flamme de 1991.

Par ailleurs, il ne faudrait pas sous-estimer le pouvoir d'attraction de Justin Trudeau, en terme de vote et de recrutement de candidats, bien qu'il rencontre plus de résistance au Québec.

Le mouvement souverainiste devrait réfléchir à l'idée de ramasser ses billes.

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